Chapitre 2
1 C’est pourquoi nous devons garder avec d’autant plus de soin les choses que nous avons entendues, de peur de les laisser écouler.
Note : Hébr. 2, 1 : De peur de, etc. ; c’est-à-dire de peur que nous ne soyons semblables à des vases entrouverts, qui laissent échapper la liqueur qu’on y a mise.
2 Car si la parole annoncée par les anges est demeurée ferme, et si toute prévarication et toute désobéissance a reçu sa juste rétribution, 3 Comment l’éviterons-nous, si nous négligeons un moyen si puissant de salut, que le Seigneur a commencé d’annoncer, et qui a été confirmé parmi nous, par ceux qui l’ont entendu, 4 Dieu y ayant rendu témoignage par des miracles, par des prodiges, par différents effets de sa puissance, et par les dons de l’Esprit-Saint, qu’il a distribués selon sa volonté.
Note : Hébr. 2, 4 : Voir Marc, 16, 20.
5 Car ce n’est pas aux anges que Dieu a soumis le monde futur dont nous parions.
Note : Hébr. 2, 5 : Le monde, etc. Comparer à Hébreux, 1, 11-12.
6 Aussi quelqu’un l’a-t-il affirmé dans un certain endroit, disant : Qu’est-ce qu’un homme pour que vous vous souveniez de lui? ou le fils d’un homme, pour que vous le visitiez?
Note : Hébr. 2, 6 : Voir Psaumes, 8, 5. ― Ou le fils d’un homme. Jésus-Christ se donnait lui-même (voir Matthieu, 8, 20) le nom de le Fils de l’homme, c’est-à-dire le Fils par excellence de l’homme.
7 Vous l’avez abaissé un peu au-dessous des anges : vous l’avez couronné de gloire et d’honneur, et vous l’avez établi sur les ouvrages de vos mains. 8 Vous avez mis toutes choses sous ses pieds. Or en lui assujettissant toutes choses, il n’a rien laissé qui ne lui fût assujetti. Cependant nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti.
Note : Hébr. 2, 8 : Voir Matthieu, 28, 18 ; 1 Corinthiens, 15, 26.
9 Mais ce Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons, à cause de la mort qu’il a soufferte, couronné de gloire et d’honneur, ayant par la grâce de Dieu goûté de la mort pour tous.
Note : Hébr. 2, 9 : Voir Philippiens, 2, 8.
10 pour qui et par qui sont toutes choses, qui voulait conduire une multitude d’enfants à la gloire, de consommer par les souffrances l’auteur de leur salut.
Note : Hébr. 2, 10 : Dieu, créateur de toutes choses, et à qui toutes choses doivent se rapporter, a voulu, par un effet de sa sagesse et de sa justice, que son Fils unique, qu’il avait destiné pour être notre Sauveur, consommât son sacrifice par ses souffrances, et méritât ainsi le salut des élus, en méritant pour lui-même la gloire infinie dont il est revêtu.
11 Car celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous d’une seule nature. C’est pourquoi il ne rougit pas de les appeler frères, disant :
Note : Hébr. 2, 11 : D’une seule nature ; selon d’autres, d’un seul principe ; c’est-à-dire Dieu ; ou bien d’un seul homme, Adam, mais la première interprétation paraît plus conforme au but de l’Apôtre.
12 J’annoncerai votre nom à mes frères; je vous louerai au milieu de l’assemblée.
Note : Hébr. 2, 12 : Voir Psaumes, 21, 23.
13 Et encore : Je me confierai en lui. Et de nouveau : Me voici, moi et mes enfants que le Seigneur m’a donnés.
Note : Hébr. 2, 13 : Voir Psaumes, 17, 3 ; Isaïe, 8, 18.
14 Comme donc les enfants ont participé à la chair et au sang, il y a lui-même également participé, afin de détruire par la mort celui qui avait l’empire de la mort, le diable ;
Note : Hébr. 2, 14 : Voir Osée, 13, 14 ; 1 Corinthiens, 15, 54. « La chair et au sang, la nature humaine. Le diable avait l’empire de la mort, parce qu’il est le premier auteur du péché. ― Jésus-Christ a anéanti le diable en tant qu’ayant la puissance de la mort, c’est-à-dire qu’il a anéanti la mort (voir 2 Timothée, 1, 10), la mort spirituelle et la mort corporelle, en communiquant à l’humanité, dans le baptême et l’eucharistie, un principe de vie spirituelle et divine, qui conserve le corps lui-même pour la vie éternelle. » (CRAMPON)
15 Et de mettre en liberté ceux qui, par la crainte de la mort, étaient pour toute la vie soumis à la servitude. 16 Car nulle part il ne prend les anges, mais c’est la race d’Abraham qu’il prend.
Note : Hébr. 2, 16 : Nulle part, dans l’Ecriture il n’est dit qu’il ait pris. Ce genre d’ellipse est assez commun parmi les écrivains sacrés. ― Il ne prend la nature des anges, il ne s’unit à la nature angélique. C’est l’explication des Pères de l’Eglise, et celle que semble clairement indiquer le verset suivant ; quoique le verbe grec que la Vulgate a rendu par apprehendit signifie primitivement prendre la main, et de là secourir, il a aussi el sens de prendre, saisir, embrasser, sans exclure l’idée de secourir.
17 D’où il a dû être en tout semblable à ses frères, afin de devenir auprès de Dieu un pontife miséricordieux et fidèle, pour expier les péchés du peuple. 18 Car c’est par les souffrances et les épreuves qu’il a lui-même subies, qu’il est puissant pour secourir ceux qui sont aussi éprouvés.