Chapitre 8
1 Nous vous faisons connaître, mes frères, la grâce de Dieu, qui a été accordée aux Eglises de Macédoine :2 C’est que dans les épreuves nombreuses de la tribulation, ils en ont eu une joie abondante, et que leur pauvreté extrême a répandu avec abondance les richesses de leur charité sincère. 3 Car je leur rends ce témoignage qu’ils ont donné de leur propre mouvement autant qu’ils pouvaient, et même plus qu’ils ne pouvaient, 4 Nous conjurant avec beaucoup d’instances d’accepter leurs aumônes, et leur part à la dispensation qui se fait pour les saints.
Note : II Cor. 8, 4 : Le latin communicatio désigne en général tout travail fait pour aider, office, charge quelconque ; mais ici il signifie évidemment dispensation, distribution, puisqu’il s’agit de l’envoi des aumônes à Jérusalem. ― Pour les saints, pour les chrétiens pauvres de Jérusalem (voir Romains, 15, 26 ; 1 Corinthiens, 16, 1).
5 Et surpassant notre espérance, ils se sont donnés eux-mêmes, premièrement à Dieu, ensuite à nous par la volonté de Dieu; 6 En sorte que nous avons prié Tite que, selon qu’il a déjà commencé, il achève parmi nous cette bonne oeuvre,
Note : II Cor. 8, 6 : Cette bonne oeuvre ; littéralement, cette grâce. Il s’agit toujours d’aumônes. Comparer à 1 Corinthiens, 16, 1.
7 Et que comme vous abondez en toutes choses, en foi, en parole, en science, en toute sollicitude, et de plus en affection pour nous, vous abondiez aussi en cette sorte de grâce. 8 Ce que je ne dis pas comme faisant un commandement, mais pour que, voyant l’empressement des autres, vous fassiez preuve de la sincérité de votre charité.
Note : II Cor. 8, 8 : Des autres, des chrétiens de Macédoine (versets 1-4).
9 Car vous connaissez la bonté de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui s’est fait pauvre pour vous, bien qu’il fût riche, afin que par sa pauvreté vous fussiez riches. 10 C’est donc un conseil que je vous donne ici, parce que cela vous est d’autant plus utile, que non-seulement vous avez commencé à faire cette charité, mais que vous en avez conçu le dessein dès l’année précédente. 11 Maintenant donc, achevez votre oeuvre, afin que, comme votre coeur a été si prompt à la vouloir, il le soit aussi à l’accomplir d’après ce que vous possédez. 12 Car lorsque la volonté est prompte, elle est agréée, selon que chacun possède, non selon ce qu’il ne possède pas. 13 Ainsi, qu’il n’y ait pas pour les autres soulagement, et pour vous surcharge, mais égalité. 14 Que pour le moment présent votre abondance supplée à leur indigence, afin que leur abondance supplée aussi à votre indigence, de sorte qu’il y ait égalité, comme il est écrit :15 Celui qui recueillit beaucoup n’eut pas plus, et celui qui recueillit peu n’eut pas moins.
Note : II Cor. 8, 15 : Voir Exode, 16, 18. Celui qui recueillit, etc. Il s’agit de la manne que les Israélites recueillirent dans le désert.
16 Grâces à Dieu qui a mis la même sollicitude pour vous dans le coeur de Tite!17 Car non-seulement il a bien reçu ma prière, mais, comme il était fort empressé, il est parti de son propre mouvement pour aller vers vous. 18 Nous avons aussi envoyé avec lui un de nos frères dont on fait l’éloge, à cause de l’Evangile, dans toutes les Eglises,
Note : II Cor. 8, 18 : A cause de l’Evangile ; c’est-à-dire à cause de la prédication de l’Evangile qu’il avait faite. Beaucoup croient que celui dont parle ici saint Paul est Silas. Voir Actes Apôtres, 15, 22.
19 Et qui, de plus, a été désigné par les Eglises comme compagnon de notre voyage pour cette aumône dont nous sommes les dispensateurs pour la gloire de Dieu, et pour seconder notre bonne volonté.
Note : II Cor. 8, 19 : Cette aumône ; littéralement, cette grâce. Comparer au verset 6.
20 Evitant ainsi que personne ne nous blâme au sujet de cette grande abondance de dons que nous dispensons. 21 Car nous tâchons de faire le bien, non-seulement devant Dieu, mais devant les hommes.
Note : II Cor. 8, 21 : Voir Romains, 12, 17.
22 Nous avons encore envoyé avec eux un de nos frères, qu’en beaucoup d’occasions nous avons reconnu être très zélé, et qui l’est encore bien plus maintenant par sa grande confiance en vous,
Note : II Cor. 8, 22 : Un de nos frères. On ignore qui c’était.
23 Soit à l’égard de Tite, qui est mon compagnon et mon coopérateur auprès de vous ; soit à l’égard de nos frères, apôtres des Eglises et gloire du Christ.
Note : II Cor. 8, 23 : Apôtres ; c’est-à-dire envoyés, députés, selon l’étymologie de ce mot grec.
24 Montrez donc bien à la face des Eglises quelle est votre charité envers eux, et le sujet de notre gloire par rapport à vous.