Chapitre 12
1 En ce temps-là, le roi Hérode porta les mains sur quelques-uns de l’Eglise pour les tourmenter.
Note : Act. 12, 1 : Cet Hérode était surnommé Agrippa. ― Porta les mains, ou mit les mains sur ; hébraïsme qui veut dire : se mettre à, entreprendre, commencer. Le roi Hérode Agrippa I, fils d’Aristobule et de Bérénice, petit-fils d’Hérode le Grand et neveu d’Hérode Antipas, était né vers l’an 10 avant notre ère. Elevé à Rome, il y avait été mis en prison par Tibère, mais il fut mis en liberté à l’avènement de Caligula et obtint les tétrarchies de Philippe et de Lysanias avec le titre de roi. En l’an 41, Claude y ajouta la Judée et la Samarie, de sorte qu’Agrippa I fut ainsi aussi puissant qu’Hérode le Grand. Il affectait un grand zèle pour le judaïsme. Sa mort affreuse est racontée aux versets 21-23. Elle eut lieu l’an 44 ; il avait 54 ans et avait régné 7 ans.
2 Il fit mourir par le glaive Jacques, frère de Jean.
Note : Act. 12, 2 : Jacques le Majeur, fils de Zébédée, le premier des Apôtres qui subit le martyre. ― Il fit mourir par le glaive Jacques le Majeur. Sur le lieu traditionnel où fut décapité le saint apôtre s’élève une église qui lui est dédiée et qui appartient aux Arméniens non unis, dans la partie sud-ouest de Jérusalem, sur le mont Sion. Saint Jacques fut le premier Apôtre qui versa son sang pour Jésus-Christ, en l’an 44, onze ans après l’Ascension, aux environs de la Pâque juive, d’après le témoignage de Clément d’Alexandrie, conservé par Eusèbe.
3 Et voyant que cela plaisait aux Juifs, il fit aussi prendre Pierre. Or c’étaient les jours des azymes.
Note : Act. 12, 3 : Jours des azymes. Voir Matthieu, 26, 17.
4 Lorsqu’il l’eut pris, il le mit en prison, le confiant à la garde de quatre bandes de quatre soldats chacune, voulant, après la pâque, le produire devant le peuple.
5 Ainsi Pierre était gardé dans la prison. Mais l’Eglise faisait à Dieu, sans interruption, des prières pour lui.
6 Or la nuit même d’avant le jour où Hérode devait le produire, Pierre dormait entre deux soldats, lié de deux chaînes, et des gardes devant la porte gardaient la prison.
Note : Act. 12, 6 : « On avait appliqué à Pierre la custodia militaris des Romains. Des quatre soldats de l’escouade, deux se trouvaient dans la cellule du prisonnier : l’un était libre, et Pierre était attaché à l’autre par deux chaînes, une à chaque main. Les deux autres soldats étaient postés, l’un à la porte de la cellule, l’autre à la porte extérieure de la prison (la porte de fer), mais au dedans : c’étaient la première et la deuxième garde (verset 10). Ces précautions montrent bien l’intention d’Agrippa de condamner à mort le chef de l’Eglise. » (CRAMPON)
7 Et voilà qu’un ange du Seigneur se présenta, et une lumière brilla dans la prison ; alors l’ange, frappant Pierre au côté, le réveilla, disant : Lève-toi promptement. Et les chaînes tombèrent de ses mains. 8 Alors l’ange lui dit : Ceins-toi et mets la chaussure à tes pieds. Et il fit ainsi. Et l’ange dit: Prends ton vêtement autour de toi, et suis-moi. 9 Et sortant, il le suivait, et il ne savait pas que ce qui se faisait par l’ange fût véritable; car il croyait avoir une vision. 10 Or ayant passé la première et la seconde garde, ils vinrent à la porte de fer qui mène à la ville; elle s’ouvrit d’elle-même à eux. Et, sortant, ils s’avancèrent dans une rue; et aussitôt l’ange le quitta.
11 Alors Pierre, revenu à lui, dit : Maintenant je reconnais véritablement que Dieu a envoyé son ange, et qu’il m’a soustrait à la main d’Hérode et à toute l’attente du peuple juif. 12 Et, réfléchissant, il vint à la maison de Marie, mère de Jean, qui est surnommé Marc, où beaucoup de personnes étaient assemblées et priaient.
Note : Act. 12, 12 : Jean Marc, parent de Barnabé, regardé communément comme le même que saint Marc l’Evangéliste, accompagna saint Paul et saint Barnabé dans quelques-unes de leurs missions (voir Actes des Apôtres, 13, vv. 5, 13 ; 15, vv. 37, 39) Il devint plus tard secrétaire de saint Pierre.
13 Or, comme il frappait à la porte, une jeune fille, nommée Rhode, vint pour écouter.
Note : Act. 12, 13 : Rhode. Ce nom signifie rose.
14 Dès qu’elle reconnut la voix de Pierre, transportée de joie, elle n’ouvrit pas la porte, mais, rentrant en courant, elle annonça que Pierre était à la porte. 15 Ils lui dirent : Tu es folle. Mais elle assurait qu’il en était ainsi. Sur quoi ils disaient : C’est son ange. 16 Cependant Pierre continuait de frapper. Et lorsqu’ils eurent ouvert, ils le virent et furent dans la stupeur. 17 Mais lui, leur faisant de la main signe de se taire, raconta comment le Seigneur l’avait tiré de la prison, et il dit : Annoncez ces choses à Jacques et à nos frères. Et étant sorti, il s’en alla dans un autre lieu.
Note : Act. 12, 17 : A Jacques le Mineur, fils d’Alphée, cousin de Notre Seigneur et premier évêque de Jérusalem.
18 Quand il fit jour, il n’y eut pas peu de trouble parmi les soldats, au sujet de ce que Pierre était devenu. 19 Hérode l’ayant fait chercher, et ne l’ayant point trouvé, fit donner la question aux gardes, et commanda de les mener au supplice; puis il descendit de Jérusalem à Césarée, où il séjourna.
Note : Act. 12, 19 : A Césarée. Voir Actes des Apôtres, 9, 30.
20 Il était irrité contre les Tyriens et les Sidoniens. Mais ils vinrent d’un commun accord vers lui, et Blaste, chambellan du roi, ayant été gagné, ils demandaient la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance des terres du roi. 21 Ainsi, au jour fixé, Hérode, revêtu du vêtement royal, s’assit sur son trône, et il les haranguait.
Note : Act. 12, 21 : L’historien juif Josèphe confirme en tous points le récit de saint Luc (Antiq. XIX, VII, 1-2).
22 Et le peuple applaudissait, criant : C’est le discours d’un dieu et non d’un homme. 23 Et soudain un ange du Seigneur le frappa, parce qu’il n’avait point rendu gloire à Dieu; et, mangé des vers, il expira.
24 Cependant la parole de Dieu croissait et se multipliait.
25 Et Barnabé et Saul, leur mission remplie, revinrent de Jérusalem, ayant pris avec eux Jean, qui est surnommé Marc.
Note : Act. 12, 25 : Voir Actes des Apôtres, 11, 30.