Bible Glaire
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Chapitre 8

1 Or il s’éleva en ce temps-là une grande persécution contre l’Eglise qui était à Jérusalem, et tous, excepté les apôtres, furent dispersés dans les régions de la Judée et de la Samarie. 2 Des hommes craignant Dieu ensevelirent Etienne, et firent ses funérailles avec un grand deuil. 3 Cependant Saul ravageait l’Eglise, entrant dans les maisons; et entraînant des hommes et des femmes, il les jetait en prison.

4 Et ceux donc qui avaient été dispersés, passaient d’un lieu dans un autre, en annonçant la parole de Dieu. 5 Or Philippe étant descendu dans la ville de Samarie, leur prêchait le Christ.

Note : Act. 8, 5 : Dans la ville de Samarie, ville de la tribu d’Ehpraïm fondée par le roi d’Israël Amri, qui en fit sa capitale. Elle donna plus tard son nom au pays de Samarie et aux Samaritains. Détruite par les Assyriens en 721 avant Jésus-Christ, rebâtie et de nouveau renversée par Jean Hyrcan, elle fut encore relevée de ses ruines et l’empereur Auguste la donna à Hérode-le-Grand qui l’appela Sébaste (ou Auguste) en l’honneur de son bienfaiteur. C’est aujourd’hui un village sans importance appelé Sébastiéh.

6 Et la foule était attentive à ce qui était dit par Philippe, l’écoutant unanimement, et voyant les miracles qu’il faisait. 7 Car des esprits impurs sortaient d’un grand nombre de possédés en jetant de grands cris. 8 Et beaucoup de paralytiques et de boiteux furent guéris.

9 Il y eut donc une grande joie dans cette ville. Or un certain homme, du nom de Simon, qui auparavant avait exercé la magie dans la ville, séduisait le peuple de Samarie, se disant être quelqu’un de grand ;

Note : Act. 8, 9 : Simon le magicien. « Le premier crime de Simon fut de vouloir acheter l’épiscopat, de prétendre trafiquer des dons de Dieu, et faire servir à ses intérêts les pouvoirs surnaturels que Dieu confère à ses ministres pour le salut des âmes. Loin de l’associer aux Apôtres, saint Pierre donna à ses successeurs l’exemple de la sévérité dont ils devaient user contre le trafic des choses saintes, en retranchant ce fourbe ambitieux de la société des fidèles et en le menaçant du sort le plus funeste ; mais ni cette menace, ni cette peine ne purent le ramener. ― Opposé en tout à Simon Pierre, Simon de Samarie se mit bientôt à dogmatiser et devint le premier des hérésiarques. Saint Justin, qui était de la même ville que lui et qui devait connaître son histoire, nous apprend plusieurs particularités de sa vie et de sa doctrine. Ce séducteur se posait en antagoniste du Messie et s’attribuait à lui-même la divinité. Il opérait des prodiges au moyen de la magie. Il publiait, sous le titre d’Exposition, un livre qui contenait le germe des rêveries gnostiques, cette généalogie d’Eons, descendant d’un principe unique et subordonnés les uns aux autres, jusqu’au dernier qui est le monde. Pour la morale, il ne reconnaissait aucune distinction de vice et de vertu, et ne voyait de vérité ni de perfection que dans la gnose qu’il opposait à la foi. Mettant d’ailleurs sa conduite en harmonie avec ses principes, il vivait d’une manière fort répréhensible. Sa secte se perpétua jusqu’au cinquième siècle. La découverte des Philosphumena a confirmé ce que saint Justin et saint Irénée nous apprennent de ses caractères et de son importance. Simon fut, aux yeux des premiers fidèles, comme l’hérésie personnifiée, le type et le père de tous les hérésiarques. » (L. BACUEZ. )

10 Et tous, du plus petit jusqu’au plus grand, l’écoutaient, disant : Celui-ci est la grande vertu de Dieu.

Note : Act. 8, 10 : Est la grande vertu ; littéralement : La vertu qui est appelée grande. Nous avons déjà fait remarquer qu’en hébreu l’expression être appelé signifie aussi simplement être.

11 Ils s’attachaient à lui, parce que, depuis longtemps, il leur avait troublé l’esprit par ses enchantements. 12 Mais, quand ils eurent cru à Philippe, qui leur annonçait la parole de Dieu, ils furent baptisés, hommes et femmes, au nom de Jésus-Christ. 13 Alors Simon lui-même crut aussi, et lorsqu’il eut été baptisé, il s’attachait à Philippe. Mais voyant qu’il se faisait des prodiges et de grands miracles, il s’étonnait et admirait.

14 Or lorsque les apôtres, qui étaient à Jérusalem, eurent appris que Samarie avait reçu la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean, 15 Qui étant venus, prièrent pour eux, afin qu’ils reçussent l’Esprit-Saint; 16 Car il n’était encore descendu sur aucun d’eux, mais ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. 17 Alors ils leur imposaient les mains et ils recevaient l’Esprit-Saint.

18 Or Simon, voyant que, par l’imposition des mains des apôtres, l’Esprit-Saint était donné, il leur offrit de l’argent,

Note : Act. 8, 18 : Il leur offrit de l’argent. C’est pour cela qu’on appelle simoniaques ceux qui achètent ou vendent à prix d’argent les choses spirituelles.

19 Disant : Donnez-moi aussi ce pouvoir, que tous ceux à qui j’imposerai les mains reçoivent l’Esprit-Saint. Mais Pierre lui dit:20 Que ton argent soit avec toi en perdition, parce que tu as estimé que le don de Dieu peut s’acquérir avec de l’argent. 21 Il n’y a pour toi ni part ni sort en ceci; car ton coeur n’est pas droit devant Dieu. 22 Fais donc pénitence de cette méchanceté, et prie Dieu qu’il te pardonne, s’il est possible, cette pensée de ton coeur. 23 Car je vois que tu es dans un fiel d’amertume et dans des liens d’iniquité. 24 Simon, répondant, dit : Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu’il ne m’arrive rien de ce que vous avez dit.

25 Et eux, après avoir rendu témoignage et prêché la parole du Seigneur, revenaient à Jérusalem, et évangélisaient beaucoup de contrées des Samaritains.

26 Cependant un ange du Seigneur parla à Philippe, disant : Lève-toi et va vers le Midi, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza : celle qui est déserte.

Note : Act. 8, 26 : Celle qui est déserte. Il y avait deux villes de Gaza ; l’une ancienne, qui était abandonnée, et la nouvelle, bâtie plus près de la mer. ― Gaza. Pour se rendre de Jérusalem en Egypte et en Ethiopie, on passait par Gaza, ancienne ville philistine, située à la frontière sud-ouest de la Palestine, à onze milles de Jérusalem.

27 Et, se levant, il partit. Et voilà qu’un Ethiopien, eunuque, puissant auprès de Candace, reine d’Ethiopie, et préposé sur tous ses trésors, était venu adorer à Jérusalem,

Note : Act. 8, 27 : Candace. Ce nom ou ce titre était porté par toutes les reines qui gouvernaient la partie de l’Ethiopie dont la capitale était Napata, comme celui de Ptolémée était porté par tous les rois grecs d’Egypte. Eusèbe raconte que le trésorier éthiopien converti par saint Philippe prêcha à son retour le christianisme en Ethiopie. ― L’eunuque de la reine Candace. « L’Ethiopie s’étendait alors dans la vallée du Nil, vers le sud. Candace était un titre dynastique, comme Arétas, Pharaon, Ptolémée, etc. L’eunuque de la reine d’Ethiopie n’était pas étranger à la religion juive ; autrement Corneille n’aurait pas été le premier Gentil baptisé ; c’était ou un Israélite d’origine, ou un prosélyte venu des [bords] du Nil à Jérusalem pour adorer le vrai Dieu, et prendre part aux solennités de son culte. On croit qu’il devint l’Apôtre de l’Ethiopie et qu’il prépara ses compatriotes à embrasser le christianisme. Quant à la voix qui se fait entendre à Philippe, aux lumières surnaturelles qui éclairent le prosélyte, à la promptitude avec laquelle l’évangéliste lui confère le baptême, à la disparition subite de celui-ci et aux consolations dont l’âme du néophyte est remplie, on peut voir dans l’histoire des saints une multitude de faits analogues. La ville de Gaza dont il est ici parlé, est celle dont Samson enleva les portes et où il fit périr un si grand nombre de Philistins. » (L. BACUEZ. )

28 Et s’en retournait, assis sur son char, et lisant le prophète Isaïe. 29 Alors l’Esprit dit à Philippe : Approche, et tiens-toi contre ce char. 30 Et Philippe, accourant, entendit l’eunuque qui lisait le prophète Isaïe, et lui dit : Crois-tu comprendre ce que tu lis? 31 Il répondit : Et comment le pourrai-je, si quelqu’un ne me l’explique ? Et il pria Philippe de monter et de s’asseoir près de lui. 32 Or le passage de l’Ecriture qu’il lisait était celui-ci : Comme une brebis, il a été mené à la boucherie ; et comme un agneau sans voix devant celui qui le tond, ainsi il n’a pas ouvert la bouche.

Note : Act. 8, 32 : Voir Isaïe, 53, 7.

33 Dans l’humiliation, son jugement a été aboli ; qui racontera sa génération, puisque sa vie sera retranchée de la terre? 34 Or, répondant à Philippe, l’eunuque dit : De qui, je te prie, le prophète dit-il cela? Est-ce de lui, ou de quelque autre? 35 Alors Philippe, ouvrant la bouche, et commençant par cet endroit de l’Ecriture, lui annonça Jésus. 36 Et comme ils allaient par le chemin, ils rencontrèrent de l’eau ; et l’eunuque dit : Voilà de l’eau ; qui empêche que je ne sois baptisé? 37 Philippe dit : Si tu crois de tout ton coeur, cela se peut. Et, répondant, il dit : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. 38 Et il fit arrêter le char; alors, tous deux, Philippe et l’eunuque, descendirent dans l’eau, et il le baptisa. 39 Lorsqu’ils furent remontés de l’eau, l’Esprit du Seigneur enleva Philippe, et l’eunuque ne le vit plus. Mais il continuait son chemin, plein de joie. 40 Pour Philippe, il se trouva dans Azot et il évangélisait en passant toutes les villes, jusqu’à ce qu’il vînt à Césarée.

Note : Act. 8, 40 : Azot, une des cinq principales villes philistines, entre Ascalon et Jamnia, non loin de la Méditerranée, aujourd’hui petit village, appelé Esdûd. ― Césarée. Voir plus loin, Actes des Apôtres, 9, 30.

0%