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Chapitre 4

1 Lors donc que Jésus sut que les pharisiens avaient appris qu’il faisait plus de disciples et baptisait plus que Jean,

Note : Jean 4, 1 : Voir Jean, 3, 22.

2 (Quoique Jésus ne baptisât point, mais ses disciples), 3 Il quitta la Judée, et s’en alla de nouveau en Galilée ; 4 Or il lui fallait passer par la Samarie.

5 Il vint donc dans une ville de Samarie, nommée Sichar, près de l’héritage que Jacob donna à Joseph, son fils.

Note : Jean 4, 5-6 : Sichar, près de l’héritage que Jacob donna à son fils. Là était le puits de Jacob. Sichar est d’après les uns, Sichem, aujourd’hui Naplouse, à trois kilomètres du puits de Jacob ; d’après d’autres qui jugent la distance de Sichem bien grande, Sichar était un village situé entre le puits et Naplouse, peut-être l’Askar actuel. ― « Le champ donné par Jacob à Joseph est au nord de la Fontaine de Jacob, à environ mille mètres. On y voit le tombeau de Joseph dont les restes furent rapportés par les Hébreux de l’Egypte. La Fontaine de Jacob est presque à l’angle du chemin de Naplouse, se bifurquant pour aller à Jérusalem au midi, et au levant vers le Jourdain. Un monument chrétien fut élevé sur l’emplacement de la Fontaine de Jacob. Il n’en reste que quelques colonnes de granit. [Il reste d’une église qui succéda à la première basilique] un chevet carré avec voûte à arêtes, sous lequel est le puits lui-même. L’orifice de la fontaine est aujourd’hui fermé par une énorme pierre. En Orient les fontaines non coulantes, comme celles-ci, étaient autrefois accessibles par un immense escalier droit au moyen duquel on atteignait l’eau. » (MICHON. )

Note : Jean 4, 5 : Voir Genèse, 33, 19 ; 48, 22 ; Josué, 24, 32.

6 Là était le puits de Jacob. Ainsi, Jésus, fatigué de la route, s’assit sur le bord du puits. Il était environ la sixième heure.

Note : Jean 4, 6 : La sixième heure ; c’est-à-dire environ midi.

7 Or une femme de Samarie vint puiser de l’eau. Jésus lui dit : Donnez-moi à boire. 8 (Car ses disciples étaient allés à la ville acheter de quoi manger. )9 Cette femme samaritaine lui répondit donc : Comment toi, qui es Juif, me demandes-tu à boire, à moi, qui sais une femme samaritaine? car les Juifs n’ont point de commerce avec les Samaritains.

Note : Jean 4, 9 : Les Juifs n’ont pas de commerce avec les Samaritains. Voir Matthieu, 10, 5.

10 Jésus lui répondit et dit : Si vous saviez le don de Dieu, et qui est celui qui vous dit : Donnez-moi à boire, peut-être lui en eussiez-vous demandé vous-même, et il vous aurait donné d’une eau vive. 11 La femme lui repartit : Seigneur, tu n’as pas même avec quoi puiser, et le puits est profond ; d’où aurais-tu donc de l’eau vive? 12 Es-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu, lui, ses enfants et ses troupeaux?

13 Jésus répliqua et lui dit : Quiconque boit de cette eau aura encore soif; au contraire, qui boira de l’eau que je lui donnerai, n’aura jamais soif; 14 Mais l’eau que je lui donnerai deviendra une fontaine d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle. 15 La femme lui dit : Seigneur, donne-moi de cette eau afin que je n’aie plus soif, et que je ne vienne point puiser ici. 16 Allez, lui répondit Jésus, appelez votre mari et venez ici. 17 La femme répliqua et dit : Je n’ai point de mari. Jésus ajouta : Vous avez bien dit : Je n’ai point de mari ; 18 Car vous avez eu cinq maris, et celui que vous avez maintenant n’est pas votre mari ; en cela vous avez dit vrai. 19 La femme lui dit : Seigneur, je vois que vous êtes vraiment prophète.

Note : Jean 4, 19 : Touchée au vif, à cause de sa vie peu recommandable, la Samaritaine cherche à faire dévier la conversation, elle fait intervenir une question religieuse. « Jésus ne répond pas à la question de la femme, mais il s’élève plus haut. » (saint Augustin).

20 Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous dites, vous, que Jérusalem est le lieu où il faut adorer.

Note : Jean 4, 20 : Voir Deutéronome, 12, 5. ― Sur cette montagne, le mont Garizim, où les Samaritains avaient élevé un temple schismatique, près de Sichem, avec l’autorisation du roi perse Darius Nothus. Jean Hyrcan détruisit ce temple, mais du temps de Notre Seigneur, les Samaritains avaient encore un autel sur cette montagne.

21 Jésus lui dit : Femme, croyez-moi, vient une heure où vous n’adorerez le Père ni sur cette montagne ni à Jérusalem. 22 Vous adorez, vous, ce que vous ne connaissez point; nous, nous adorons ce que nous connaissons, parce que le salut vient des Juifs.

Note : Jean 4, 22 : Voir 4 Rois, 17, 41.

23 Mais vient une heure, et elle est déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car ce sont de tels adorateurs que le Père cherche. 24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité.

Note : Jean 4, 24 : Voir 1 Corinthiens, 3, 17.

25 La femme lui dit : Je sais que le Messie (c’est-à-dire le Christ) vient; lors donc qu’il sera venu, il nous apprendra toutes choses.

Note : Jean 4, 25 : Les Samaritains lisaient et vénéraient les livres de Moïse et attendaient le Messie.

26 Jésus lui dit : Je le suis, moi qui vous parle.

27 En même temps ses disciples vinrent, et ils s’étonnaient de ce qu’il parlait avec une femme ; néanmoins aucun ne dit : Que lui demandez-vous? ou pourquoi parlez-vous avec elle?

Note : Jean 4, 27 : Les rabbins estimaient indigne d’un homme de parler avec une femme.

28 La femme donc laissa là sa cruche , s’en alla dans la ville et dit aux habitants :29 Venez, voyez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait, n’est-ce point le Christ? 30 Ils sortirent donc de la ville, et ils venaient à lui. 31 Cependant ses disciples le priaient, disant : Maître, mangez. 32 Mais il leur dit : Moi, j’ai à manger une nourriture que vous ne connaissez point. 33 Les disciples disaient alors entre eux : Quelqu’un lui a-t-il apporté à manger? 34 Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé, et d’accomplir son oeuvre. 35 Ne dites-vous pas vous-mêmes : Il y a encore quatre mois, et la moisson viendra? Mais moi, je vous dis maintenant : Levez les yeux et voyez les champs; car ils blanchissent déjà pour la moisson.

Note : Jean 4, 35 : Voir Matthieu, 9, 37 ; Luc, 10, 2. ― Il y a encore quatre mois et la moisson viendra. Comme la moisson commence en Palestine vers le milieu d’avril, il résulte de ces paroles que les faits racontés dans ce chapitre se passèrent vers le milieu du mois de décembre.

36 Et celui qui moissonne reçoit une récompense, et recueille du fruit pour la vie éternelle, afin que celui qui sème se réjouisse aussi bien que celui qui moissonne.

Note : Jean 4, 36 : Les prophètes et les justes répandirent la semence et les apôtres moissonneront (saint Chrysostome).

37 Car, en ceci, ce qu’on dit est vrai : Autre est celui qui sème, et autre celui qui moissonne. 38 Pour moi, je vous ai envoyés moissonner où vous n’avez point travaillé ; d’autres ont travaillé, et vous, vous êtes entrés dans leurs travaux.

39 Or beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en lui, sur la parole de la femme qui avait rendu ce témoignage : Il m’a dit tout ce que j’ai fait. 40 Lors donc que les Samaritains furent venus à lui, ils le prièrent de demeurer en ce lieu, et il y demeura deux jours. 41 Et beaucoup plus crurent en lui, à cause de ses discours. 42 De sorte qu’ils disaient à la femme : Maintenant ce n’est plus sur votre parole que nous croyons, nous l’avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c’est vraiment lui qui est le Sauveur du monde.

43 Ainsi après les deux jours il partit de là et s’en alla en Galilée. 44 Car Jésus lui-même a rendu ce témoignage qu’un prophète n’est point honoré dans sa patrie.

Note : Jean 4, 44 : Voir Matthieu, 13, 57 ; Marc, 6, 4 ; Luc, 4, 24.

45 Quand il fut venu en Galilée, les Galiléens l’accueillirent, parce qu’ils avaient vu tout ce qu’il avait fait à Jérusalem pendant la fête ; car ils étaient venus, eux aussi, à la fête.

Note : Jean 4, 45 : Voir Matthieu, 4, 12 ; Marc, 1, 14 ; Luc, 4, 14. ― Pendant la fête ; c’est-à-dire pendant la fête de Pâque, qui était la grande solennité des Juifs.

46 Il vint donc de nouveau à Cana de Galilée, où il avait changé l’eau en vin. Or il y avait un officier du roi dont le fils était malade à Capharnaüm.

Note : Jean 4, 46 : Voir Jean, 2, 9. ― Cana de Galilée. Voir Jean, 2, 1. ― Capharnaüm, voir Matthieu, 4, 13.

47 Lorsque cet officier eut appris que Jésus venait de Judée en Galilée, il alla vers lui, et le pria de venir guérir son fils qui se mourait. 48 Jésus lui dit donc : Si vous ne voyez des miracles et des prodiges , vous ne croyez point. 49 L’officier lui dit : Seigneur, venez avant que mon fils meure. 50 Jésus lui répondit : Va, ton fils vit. Cet homme crut à la parole que lui dit Jésus, et s’en alla. 51 Or, comme il s’en retournait, ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent que son fils vivait. 52 Et il leur demandait à quelle heure il s’était trouvé mieux. Et ils lui dirent : Hier, à la septième heure, la fièvre l’a quitté.

Note : Jean 4, 52 : La septième heure ; vers une heure après midi.

53 Le père reconnut alors que c’était l’heure à laquelle Jésus lui avait dit : Ton fils vit; et il crut, lui et toute sa maison.

54 Ce fut là le second miracle que fit encore Jésus quand il fut revenu de Judée en Galilée.

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