Chapitre 15
1 Or les publicains et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’entendre. 2 Et les pharisiens et les scribes murmuraient, disant : Celui-ci accueille les pécheurs et mange avec eux. 3 Et il leur proposa cette parabole, disant :
4 Quel est celui d’entre vous qui a cent brebis, et qui, s’il en perd une, ne laisse les quatre vingt-dix-neuf autres dans le désert, et ne va après celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la trouve?
Note : Luc 15, 4 : Voir Matthieu, 18, 12.
5 Et lorsqu’il l’a trouvée, il la met sur ses épaules, plein de joie ; 6 Et, venant à sa maison, il appelle ses amis et ses voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec moi, parce que j’ai trouvé ma brebis qui était perdue. 7 Je vous dis de même qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour un pécheur faisant pénitence, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de pénitence.
8 Ou, quelle est la femme qui, ayant dix drachmes, si elle en perd une, n’allume sa lampe, ne balaye sa maison, et ne cherche soigneusement jusqu’à ce qu’elle la trouve?
Note : Luc 15, 8 : Dix drachmes ; la drachme valait environ quarante centimes.
9 Et lorsqu’elle l’a trouvée, elle appelle ses amies et ses voisines, disant : Réjouissez-vous avec moi, parce que j’ai trouvé la drachme que j’avais perdue. 10 Ainsi, je vous le dis, sera la joie parmi les anges de Dieu pour un pécheur faisant pénitence.
11 Et il ajouta : Un homme avait deux fus. 12 Or le plus jeune des deux dit à son père : Mon père, donnez-moi la portion de votre bien qui doit me revenir. Et le père leur partagea son bien.
Note : Luc 15, 12 : Donnez-moi la portion de votre bien qui doit me revenir. D’après la loi, le cadet avait la moitié de moins que l’aîné.
13 Peu de jours après, le plus jeune fils ayant rassemblé tout ce qu’il avait, partit pour une région étrangère et lointaine, et il y dissipa son bien, en vivant dans la débauche. 14 Après qu’il eut tout consumé, il survint une grande famine dans ce pays, et il commença à se trouver dans l’indigence, 15 Il alla donc, et il s’attacha à un habitant de ce pays. Or celui-ci l’envoya à sa maison des champs pour paître les pourceaux.
Note : Luc 15, 15 : Il alla donc et il s’attacha ; hébraïsme, pour : Il alla s’attacher, il résolut de s’attacher.
16 Il désirait se rassasier des cosses que mangeaient les pourceaux, mais personne ne lui en donnait.
Note : Luc 15, 16 : Il désirait se rassasier des cosses que mangeaient les pourceaux. Il s’agit du fruit du caroubier, commun en Orient, et qu’on donne comme nourriture au bétail.
17 Rentrant alors en lui-même, il dit : Combien de mercenaires, dans la maison de mon père, ont du pain en abondance, et moi ici je meurs de faim!18 Je me lèverai, et j’irai à mon père, et je lui dirai : Mon père, j’ai péché contre le ciel et à vos yeux; 19 Je ne suis plus digne d’être appelé votre fils; traitez-moi comme l’un de vos mercenaires.
20 Et se levant, il vint à son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut, s’attendrit, et et accourant, tomba sur son cou et le baisa.
Note : Luc 15, 20 : Il tomba sur son cou. « Il ne s’y jette pas, il y tombe. » (BOSSUET, Retraite sur la pénitence, 10e jour. )
21 Et le fils lui dit : Mon père, j’ai péché contre le ciel et à vos yeux, je ne suis plus digne d’être appelé votre fils. 22 Mais le père dit à ses serviteurs : Apportez vite sa robe première, et l’en revêtez; mettez un anneau à sa main et une chaussure à ses pieds;
Note : Luc 15, 22 : Sa robe première ; celle qu’il avait avant de me quitter ; selon d’autres, la plus belle, la plus précieuse. ― Le texte original porte stolê, mot qui désigne un large vêtement porté par les hommes les plus importants, rois, prêtres, etc. , et descendant jusqu’aux pieds. ― Un anneau. L’anneau, qui servait de sceau, était une marque de distinction. ― Une chaussure. Les esclaves allaient pieds nus ; la chaussure indiquait donc un homme libre.
23 Amenez aussi le veau gras, et tuez-le; mangeons et réjouissons-nous :
Note : Luc 15, 23 : Le veau gras. Encore aujourd’hui pour fêter un personnage, on tue le veau gras. En temps ordinaire, les Orientaux ne mangent presque jamais de viande.
24 Car mon fils que voici était mort, et il revit; il était perdu, et il est retrouvé. Et ils commencèrent à faire grande chère.
25 Cependant son fils aîné était dans les champs ; et comme il revenait et approchait de la maison, il entendit une symphonie et des danses. 26 Il appela donc un de ses serviteurs, et lui demanda ce que c’était. 27 Le serviteur lui répondit : Votre frère est revenu, et votre père a tué le veau gras, parce qu’il a recouvré son fils sain et sauf. 28 Il s’indigna, et il ne voulait pas entrer. Son père donc étant sorti, se mit à le prier. 29 Mais lui, répondant, dit à son père : Voilà tant d’années que je vous sers, et jamais je n’ai manqué à vos commandements, et jamais vous ne m’avez donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; 30 Mais après que cet autre fils, qui a dévoré son bien avec des femmes perdues, est revenu, vous avez tué pour lui le veau gras. 31 Alors le père lui dit : Mon fils, toi, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi; 32 Mais il fallait faire un festin et se réjouir, parce que ton frère était mort, et il revit; il était perdu, et il est retrouvé.