Chapitre 2
1 Or il entra de nouveau dans Capharnaüm, quelques jours après.
Note : Marc 2, 1 : Voir Matthieu, 9, 1. ― Dans Capharnaüm. Voir Matthieu, 4, 13.
2 Et lorsqu’on apprit qu’il était dans une maison, il s’y assembla une si grande foule de personnes, que l’espace même en dehors de la porte ne pouvait les contenir; et il leur prêchait la parole. 3 Alors on lui amena un paralytique qui était porté par quatre hommes.
Note : Marc 2, 3 : Voir Luc, 5, 18.
4 Et comme ils ne pouvaient le lui présenter à cause de la foule, ils découvrirent le toit au-dessus du lieu où il était, et y ayant fait une ouverture, ils descendirent le grabat où gisait le paralytique.
Note : Marc 2, 4 : Les toits étaient en plate-forme, et l’escalier qui y conduisait se trouvait souvent hors de la maison. ― « Les maisons des villages en Orient sont basses, souvent adossées à des collines. Le toit [formant terrasse] est en terre battue supportée par d’épais branchages [sans parapet. ] Dans les maisons aisées, la terrasse est couverte de dalles et entourée d’un parapet. On monte sans aucune peine sur ces toits. Les parents du malade [firent] un trou dans la terrasse de terre pour le faire descendre devant Jésus. » (J. -H. MICHON. ) Ils avaient monté le malade sur le toit par l’escalier extérieur que les rabbins appellent « la voie par le toit », afin de la distinguer de celle qu’ils nomment « la voie par la porte » ordinaire de la maison. On pouvait pénétrer ordinairement dans la maison, sans faire le tour par l’escalier extérieur, au moyen d’une porte ou ouverture qui conduisait directement de la terrasse dans les appartements intérieurs, mais cette ouverture n’était pas assez grande pour y faire passer le grabat ou la civière sur laquelle les quatre hommes portaient le paralytique, il fallut enlever une partie de la terrasse. Notre-Seigneur devait se trouver immédiatement au-dessous de la terrasse formant le toit, dans l’appartement que nous avons pris l’habitude d’appeler cénacle (voir Actes des Apôtres, note 1. 13) et que les écrivains du Nouveau Testament appellent en grec anagaion ou hyperôon. C’est là que les Orientaux avaient coutume de recevoir leurs hôtes, de prendre leurs repas et de se retirer pendant le jour pour s’isoler, lire ou méditer.
5 Jésus voyant leur foi, dit au paralytique : Mon fus, tes péchés te sont remis. 6 Or il y avait là quelques scribes, assis, qui pensaient dans leur coeur :7 Pourquoi celui-ci parle-t-il ainsi ? Il blasphème. Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul?
Note : Marc 2, 7 : Voir Job, 14, 4 ; Isaïe, 43, 25.
8 Jésus, aussitôt, ayant connu par son esprit ce qu’ils pensaient en eux-mêmes, leur dit : Pourquoi pensez-vous ces choses dans vos coeurs? 9 Lequel est le plus facile, de dire au paralytique : Tes péchés te sont remis ; ou de lui dire : Lève-toi, emporte ton grabat, et marche ? 10 Afin donc que vous sachiez que le Fils de l’Homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés (il dit au paralytique) :11 Je te le commande, lève-toi, emporte ton grabat, et va en ta maison. 12 Et aussitôt celui-ci se leva; et, ayant pris son grabat, il s’en alla en présence de tous : de sorte que tous s’étonnaient et glorifiaient Dieu, disant : Jamais nous n’avons rien vu de semblable.
13 Or Jésus se retira de nouveau près de la mer : et tout le peuple venait à lui, et il les enseignait,
Note : Marc 2, 13 : Près de la mer de Galilée.
14 Et lorsqu’il passait, il vit Lévi, fils d’Alphée, assis au bureau des impôts, et il lui dit : Suis-moi. Et se levant, il le suivit.
Note : Marc 2, 14 : Voir Matthieu, 9, 9 ; Luc, 5, 27. ― Lévi, fils d’Alphée ; saint Matthieu. Voir l’Introduction à l’Evangile de saint Matthieu.
15 Il arriva que comme Jésus était à table dans la maison de cet homme, beaucoup de publicains et de pécheurs y étaient également avec lui et ses disciples ; car il y en avait beaucoup qui le suivaient aussi. 16 Les scribes et les pharisiens, voyant qu’il mangeait avec les publicains et les pécheurs, dirent à ses disciples : Pourquoi votre maître mange-t-il et boit-il avec les publicains et les pécheurs? 17 Ce que Jésus ayant entendu, il leur dit : Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades ; car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.
Note : Marc 2, 17 : Voir 1 Timothée, 1, 15.
18 Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient ; or ils vinrent et lui dirent : Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, et que vos disciples ne jeûnent point?
Note : Marc 2, 18 : Les Pharisiens. Voir Matthieu, note 3. 7.
19 Jésus leur dit : Les fils des noces peuvent-ils jeûner pendant que l’époux est avec eux? Aussi longtemps qu’ils ont avec eux l’époux, ils ne peuvent jeûner.
Note : Marc 2, 19 : Les fils des noces, ou de l’époux. Jésus se nomme l’époux comme étant celui qui doit épouser l’Eglise (saint Chrysostome).
20 Mais viendront des jours où l’époux leur sera enlevé ; et ils jeûneront en ces jours-là.
Note : Marc 2, 20 : Voir Matthieu, 9, 15 ; Luc, 5, 35.
21 Personne ne coud une pièce d’étoffe neuve à un vieux vêtement ; autrement l’étoffe neuve emporte une partie de la vieille, et la déchirure devient plus grande, 22 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres, autrement le vin rompra les outres, et le vin se répandra, et les outres seront perdues : mais le vin nouveau doit se mettre dans des outres neuves.
Note : Marc 2, 22 : De vieilles outres. Voir Matthieu, 9, 17.
23 Il arriva encore que le Seigneur passant le long des blés, un jour de sabbat, ses disciples se mirent à cueillir des épis.
Note : Marc 2, 23 : Voir Matthieu, 12, 1 ; Luc, 6, 1. ― Ses disciples se mirent à cueillir des épis. Voir Matthieu, note 12. 1.
24 Sur quoi les pharisiens lui dirent : Voyez, pourquoi font-ils le jour du sabbat ce qui n’est pas permis ?
Note : Marc 2, 24 : La loi imposait de ne pas prendre pour un voleur celui qui mangeait, ce qu’il trouvait dans un champ, sans rien emporter ; c’est pourquoi les Apôtres sont accusés de violation du sabbat et non de vol (saint Augustin).
25 Et il leur répondit : N’avez-vous jamais lu ce que fit David, dans la nécessité, lorsqu’il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui?
Note : Marc 2, 25 : Voir 1 Rois, 21, 6.
26 Comment il entra dans la maison de Dieu, au temps du grand prêtre Abiathar, mangea les pains de proposition qu’il n’était permis qu’aux prêtres de manger, et les donna à ceux qui étaient avec lui ?
Note : Marc 2, 26 : Voir Lévitique, 24, 9. ― Abiathar. Le premier livre des Rois, 21, verset 2 et suivants, raconte que le fait mentionné ici se passa sous le pontificat d’Achimélech, père d’Abiathar. Nous avons ici peut-être une faute de copistes, ou bien Achimélech s’appelait aussi d’Abiathar.
27 Il leur dit encore : Le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat.
Note : Marc 2, 27 : On doit avoir un plus grand soin de la santé et de la vie de l’homme que de l’observance du sabbat (saint Bède).
28 C’est pourquoi le Fils de l’homme est maître du sabbat même.