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Chapitre 15

1 Alors s’approchèrent de lui les scribes et les pharisiens de Jérusalem, disant :

Note : Matth. 15, 1 : Voir Marc, 7, 1.

2 Pourquoi vos disciples transgressent-ils la tradition des anciens ? car ils ne lavent pas leurs mains, lorsqu’ils mangent du pain.

Note : Matth. 15, 2 : Voir Marc, 7, 5. ― Manger du pain ou manger le pain, dans la langue des Hébreux, signifie simplement prendre de la nourriture, faire un repas. ― La tradition des anciens, c’est-à-dire des ancêtres, désigne les préceptes pour la plupart rituels qui, d’après les Juifs d’alors, avaient été donnés oralement par Moïse et transmis oralement jusqu’à eux soit pour expliquer la loi, soit pour la compléter. Ils y attachaient la même importance qu’à la loi écrite. Le précepte de laver les mains avant de manger était une addition à la loi écrite. Dans saint Marc, 7, 7, Jésus appelle cette tradition la tradition des hommes, par opposition avec la véritable loi de Dieu.

3 Mais Jésus leur répondit, disant : Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu, pour votre tradition? Car Dieu a dit :4 Honore ton père et ta mère; et quiconque maudira son père ou sa mère, mourra de mort.

Note : Matth. 15, 4 : Voir Exode, 20, 12 ; Deutéronome, 5, 16 ; Ephésiens, 6, 2 ; Exode, 21, 17 ; Lévitique, 20, 9 ; Proverbes, 20, 20. ― Mourra de mort ; c’est-à-dire il mourra infailliblement, il sera puni de mort sans rémission. Dans la Bible, comme dans les auteurs profanes, ce genre de répétition a pour but de donner de la force et de l’énergie au discours.

5 Mais vous, vous dites : Quiconque dit à son père ou à sa mère : Tout don que j’offre, tournera à votre profit, satisfait à la loi; 6 Et cependant il n’honore point son père ou sa mère ; ainsi vous avez détruit le commandement de Dieu pour votre tradition. 7 Hypocrites, Isaïe a bien prophétisé de vous, disant :8 Ce peuple m’honore des lèvres ; mais son coeur est loin de moi.

Note : Matth. 15, 8 : Voir Isaïe, 29, 13 ; Marc, 7, 6.

9 Et il est vain le culte qu’ils me rendent, enseignant des doctrines et des ordonnances humaines.

Note : Matth. 15, 9 : Jésus-Christ veut censurer ici les commandements contraires à la loi de Dieu, comme l’oubli et la négligence des parents, sous prétextes que l’on donne à Dieu, ou au moins ceux qui ne conduisent nullement à la vraie piété, comme le lavement fréquent des mains, sans égard à la pureté du coeur.

10 Puis, ayant appelé à lui le peuple, il leur dit : Ecoutez et comprenez. 11 Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l’homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l’homme.

Note : Matth. 15, 11 : On abuse souvent de ces paroles pour autoriser la violation de l’abstinence prescrite par l’Eglise. Il est vrai que les viandes qui entrent dans le corps de l’homme ne peuvent souiller son âme ; mais le mépris des lois de l’Eglise établie par Jésus-Christ lui-même, la sensualité, voilà ce qui souille et rend coupable devant Dieu. C’est ainsi qu’Adam n’a pas été souillé par le fruit qui entra dans sa bouche, mais par sa désobéissance à la loi de Dieu.

12 Alors, ses disciples s’approchant, lui dirent : Savez-vous que les pharisiens, cette parole entendue, se sont scandalisés? 13 Mais Jésus, répondant, dit : Toute plante que mon Père céleste n’a point plantée, sera arrachée.

Note : Matth. 15, 13 : Voir Jean, 15, 2.

14 Laissez-les ; ils sont aveugles et conducteurs d’aveugles ; or, si un aveugle conduit un aveugle ils tombent tous deux dans une fosse.

Note : Matth. 15, 14 : Voir Luc, 6, 39.

15 Prenant alors la parole, Pierre lui dit : Expliquez-nous cette parabole.

Note : Matth. 15, 15 : Voir Marc, 7, 17.

16 Mais Jésus répondit: Et vous aussi, êtes-vous encore sans intelligence? 17 Ne comprenez-vous point que tout ce qui entre dans la bouche va au ventre, et est rejeté en un lieu secret? 18 Mais ce qui sort de la bouche vient du coeur, et voilà ce qui souille l’homme. 19 Car du coeur viennent les mauvaises pensées, les homicides, les adultères, les fornications, les vols, les faux témoignages, les blasphèmes. 20 C’est là ce qui souille l’homme ; mais manger sans avoir lavé ses mains, ne souille point l’homme.

21 Jésus étant parti delà, se retira du côté de Tyr et de Sidon.

Note : Matth. 15, 21 : Voir Marc, 7, 24. ― Du côté de Tyr et de Sidon, villes de Phénicie, sur la Méditerranée, au nord de la Palestine.

22 Et voici qu’une femme chananéenne, sortie de ces contrées, s’écria, lui disant : Seigneur, fils de David, ayez pitié de moi ; ma fille est cruellement tourmentée par le démon. 23 Jésus ne lui répondit pas un mot. Et ses disciples s’approchant de lui le priaient, disant : Renvoyez-la, car elle crie derrière nous.

Note : Matth. 15, 23 : Jésus-Christ ne répondit rien à cette femme pour éprouver sa foi.

24 Mais Jésus répondant, dit : Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël.

Note : Matth. 15, 24 : Voir Matthieu, 10, 6 ; Jean, 10, 3. ― Le Messie avait été envoyé pour sauver les nations aussi bien que les Juifs, mais il ne devait point prêcher au milieu d’elles ; cette mission était réservée à ses apôtres.

25 Elle, cependant, vint et l’adora, disant : Seigneur, secourez26 Jésus répliquant, dit : Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux chiens.

Note : Matth. 15, 26 : Les Juifs traitaient les gentils de chiens, à cause de la corruption de leurs moeurs.

27 Mais elle repartit : Il est vrai, Seigneur; mais les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. 28 Alors reprenant la parole, Jésus lui dit : Ô femme, grande est votre foi; qu’il vous soit fait comme vous désirez. Et sa fuie fut guérie dès cette heure-là.

29 Et lorsqu’il fut parti de là, Jésus vint le long de la mer de Galilée ; et montant sur la montagne, il s’y assit.

Note : Matth. 15, 29 :. Sur la montagne. Voir Matthieu, 14, 23. ― La mer de Galilée. Voir la note 33 à la fin du volume.

30 Alors s’approcha de lui une grande foule, ayant avec elle des muets, des aveugles, des boiteux, des infirmes et beaucoup d’autres; et on les mit à ses pieds, et il les guérit :

Note : Matth. 15, 30 : Voir Isaïe, 35, 5.

31 De sorte que la foule était dans l’admiration, voyant des muets parlant, des boiteux marchant, des aveugles voyant ; et elle glorifiait le Dieu d’Israël.

32 Cependant, Jésus ayant appelé ses disciples, dit : J’ai pitié de ce peuple, car il y a déjà trois jours qu’ils sont constamment avec moi, et ils n’ont pas de quoi manger ; et je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu’ils ne défaillent en chemin.

Note : Matth. 15, 32 : Voir Marc, 8, 1.

33 Les disciples lui répondirent: Où donc nous procurer, dans un désert, assez de pains pour rassasier une si grande multitude? 34 Et Jésus leur demanda : Combien avez-vous de pains? Et eux lui dirent: Sept, et quelques petits poissons. 35 Alors il commanda au peuple de s’asseoir sur la terre. 36 Et prenant les sept pains et les poissons, et rendant grâces, il les rompit et les donna à ses disciples, et ses disciples les donnèrent au peuple. 37 Et tous mangèrent et furent rassasiés. Et de ce qui resta de morceaux, ses disciples emportèrent sept corbeilles pleines. 38 Or, ceux qui mangèrent étaient au nombre de quatre mille hommes, outre les petits enfants et les femmes.

39 Et le peuple renvoyé, il monta dans la barque, et vint aux confins du Magédan.

Note : Matth. 15, 39 : Magédan ou Magdala, comme porte le texte grec, aujourd’hui el-Medjdel, sur la rive occidentale du lac de Tibériade, à l’extrémité méridionale de la plaine de Génésareth, à une heure et quart environ au nord de Tibériade. On croit que c’est là qu’était née Marie-Madeleine et que c’est de Magdala qu’elle tirait son surnom.

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