Bible Glaire
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Chapitre 8

1 Or, lorsqu’il fut descendu de la montagne, une grande foule le suivit :2 Et voilà qu’un lépreux venant à lui l’adorait, disant : Seigneur, si vous voulez, vous pouvez me guérir.

Note : Matth. 8, 2 : Voir Marc, 1, 40 ; Luc, 5, 12. ― Un lépreux. La lèpre, maladie de la peau qui peut être très grave et faire tomber tout le corps en pourriture, était commune en Palestine. Elle rendait impur aux yeux de la loi celui qui en était atteint.

3 Et Jésus étendant la main le toucha, disant : Je le veux, sois guéri. Et à l’instant sa lèpre fut guérie. 4 Alors Jésus lui dit : Prends garde, ne le dis à personne, mais va, montre-toi au prêtre, et offre le don prescrit par Moïse, en témoignage pour eux.

Note : Matth. 8, 4 : Voir Lévitique, 14, 2. ― En témoignage pour eux ; c’est-à-dire afin que ce soit pour eux un témoignage et une preuve incontestable de ma puissance et de ma fidélité à faire observer la loi. ― Le mot eux peut signifier par hébraïsme : à chacun des prêtres, ou bien : à la foule du peuple dont il est parlé au premier verset.

5 Et comme il était entré dans Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui, le priant,

Note : Matth. 8, 5 : Voir Luc, 7, 1. ― Capharnaüm. Voir Matthieu, 4, 13. ― Un centurion. Le centurion était le chef d’une centurie légionnaire, c’est-à-dire de cent hommes. Il était chargé de la discipline de sa centurie, en présidait les exercices et les travaux, et marchait à sa tête quand on allait au combat. Il avait comme insigne de son autorité un casque à cimier et une branche de vigne qui lui servait à châtier ceux de ses hommes qui enfreignaient les règles de la discipline. Sa paie était double de celle des soldats.

6 Et disant : Seigneur, mon serviteur gît paralytique dans ma maison, et il souffre violemment.

Note : Matth. 8, 6 : Il y a une paralysie imparfaite qui consiste dans la privation ou du mouvement seul, ou du sentiment seul. C’est ce qu’ont reconnu tous les médecins tant anciens que modernes. Ainsi le paralytique, dont il est ici question, a pu souffrir extrêmement, même dans les parties paralysées, puisqu’il suffisait que les nerfs moteurs furent seuls affectés, tandis que les nerfs sensitifs étaient entièrement libres et pouvaient, par là même, servir d’instruments à la douleur.

7 Jésus lui dit : J’irai, et le guérirai. 8 Mais le centurion répondant : Seigneur, dit-il, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit; mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri.

Note : Matth. 8, 8 : Voir Luc, 7, 6.

9 Car moi qui suis un homme soumis à la puissance d’un autre et qui ai sous moi des soldats, je dis à l’un : Va, et il va; et à un autre : Viens, et il vient, et à mon serviteur : Fais cela, et il le fait. 10 Or Jésus, l’entendant, fut dans l’admiration, et il dit à ceux qui le suivaient : En vérité, je vous le dis ; je n’ai pas trouvé une si grande foi dans Israël. 11 Aussi je vous dis que beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et auront place dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob ;

Note : Matth. 8, 11 : Voir Malachie, 1, 11.

12 Tandis que les enfants du royaume seront jetés dans les ténèbres extérieures; là sera le pleur et le grincement de dents.

Note : Matth. 8, 12 : Les ténèbres extérieures désignent l’enfer. Jésus-Christ continue l’allégorie d’un festin. Or dans les festins, la salle était toujours bien éclairée ; de sorte que ceux qui en étaient expulsés se trouvaient dans les ténèbres, pleurant et grinçant des dents de dépit et de rage.

13 Alors Jésus dit au centurion : Va, et que selon que tu as cru il te soit fait. Et son serviteur fut guéri à cette heure même.

14 Jésus étant venu ensuite dans la maison de Pierre vit sa belle-mère gisante et ayant la fièvre. 15 Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta; aussitôt elle se leva, et elle les servait.

16 Le soir étant venu, on lui présenta beaucoup de démoniaques, et par sa parole il chassait les malins esprits, et il guérit tous les malades :

Note : Matth. 8, 16 : Voir Marc, 1, 32. ― On a voulu expliquer les possessions dont il est parlé dans les évangélistes par de simples maladies ou par un dérèglement de l’imagination, ou par des possessions purement spirituelles, ou enfin par le seul emportement des passions. Mais les termes dont se sont servis les écrivains sacrés et Jésus-Christ lui-même sont trop clairs et trop explicites pour qu’on puisse les entendre autrement que l’Eglise les a toujours entendus, c’est-à-dire des possessions dans les lesquelles le démon agit sur les corps.

17 Afin que s’accomplît la parole du prophète Isaïe, disant : Lui-même a pris nos infirmités et il s’est chargé de nos maladies.

Note : Matth. 8, 17 : Voir Isaïe, 53, 4 ; 1 Pierre, 2, 24.

18 Or Jésus voyant une grande foule autour de lui ordonna de passer à l’autre côté de la mer.

Note : Matth. 8, 18 : De la mer de Galilée.

19 Alors un scribe s’approchant, lui dit : Maître, je vous suivrai partout où vous irez. 20 Et Jésus lui dit : Les renards ont des tanières, et les oiseaux du ciel des nids; mais le Fils de l’homme n’a pas où reposer sa tête.

Note : Matth. 8, 20 : Voir Luc, 9, 58.

21 Un autre de ses disciples lui dit : Seigneur, permettez-moi d’aller d’abord et d’ensevelir mon père. 22 Mais Jésus lui dit : Suis-moi et laisse les morts ensevelir leurs morts.

23 Etant ensuite monté dans la barque, ses disciples le suivirent

Note : Matth. 8, 23 : Voir Marc, 4, 36 ; Luc, 8, 22.

24 Et voilà qu’une grande tempête se leva sur la mer; de sorte que la barque était couverte par les vagues; lui-même cependant dormait.

Note : Matth. 8, 24 : « Il n’y a de tempête sur la mer de Tibériade que par les vents d’ouest. Venant de la côte de Capharnaüm, ils devaient chasser la barque avec violence et l’empêcher d’aborder. » (J. -H. MICHON. )

25 C’est pourquoi ses disciples s’approchèrent de lui et l’éveillèrent, disant : Seigneur, sauvez-nous, nous périssons. 26 Jésus leur dit : Pourquoi craignez-vous, hommes de peu de foi? Alors, se levant, il commanda aux vents et à la mer, et il se fit un grand calme. 27 Or, saisis d’admiration, ces hommes disaient : Quel est celui-ci, que les vents et la mer lui obéissent?

28 Lorsqu’il fut venu de l’autre côté de la mer, dans le pays des Géraséniens, coururent au-devant de lui deux démoniaques, sortant des sépulcres extrêmement furieux, au point que personne n’osait passer par ce chemin ;

Note : Matth. 8, 28 : Voir Marc, 5, 1 ; Luc, 8, 26. ― Voir Matthieu, note 8. 16 sur les possessions. ― Gérasa (le texte grec porte : Gergésa) était situé, d’après l’opinion commune, à l’endroit où sont aujourd’hui les ruines informes de Khersa sur la rive gauche de l’ouadi es-Semak, qui se jette dans le lac de Génésareth à l’est. Là entre l’ouadi es-Semak et l’ouadi Fik, vis-à-vis de la ville de Tibériade, cessent les collines et commence la plaine qui s’étend au nord sur la rive orientale du lac. Les ruines de Khersa sont entourées d’un mur. Un peu au sud, en un seul endroit, sont des rochers très escarpés qui s’avancent en pointe dans la mer de Galilée et c’est de là que les porcs poussés par les démons durent se précipiter dans les flots. Partout ailleurs il y a une bande de terre cultivable entre les montagnes et le lac. ― Sortant des sépulcres. Les tombeaux chez les Juifs pouvaient servir d’habitation. C’étaient des cavernes ou des excavations artificielles au milieu des jardins ou des champs ou dans les flancs des montagnes. Ils étaient souvent assez vastes, renfermant des cours avec des chambres souterraines, disposées le long de corridors et remplies de niches où l’on plaçait des cadavres ; on fermait ensuite la niche avec une pierre. Sur plusieurs de ces tombeaux on élevait des édicules. Les démoniaques dont parle saint Matthieu pouvaient habiter dans l’un de ces édicules ou dans les corridors du tombeau.

29 Et ils se mirent à crier, disant : Qu’importe à nous et à vous, Jésus fils de Dieu? Etes-vous venu ici avant le temps pour nous tourmenter ? 30 Or était non loin d’eux un grand troupeau de pourceaux qui paissaient;

Note : Matth. 8, 30 : Voir Marc, 5, 11 ; Luc, 8, 32.

31 Et les démons le priaient, disant : Si vous nous chassez d’ici, envoyez-nous dans ce troupeau de pourceaux. 32 Il leur répondit : Allez. Eux donc, étant sortis, entrèrent dans les pourceaux; et voilà que le troupeau tout entier se précipita impétueusement dans la mer; et ils moururent dans les eaux.

Note : Matth. 8, 32 : Le troupeau tout entier se précipita dans la mer. Voir Matthieu, note 21. 19.

33 Et les gardiens s’enfuirent; et venant dans la ville, ils racontèrent tout ceci, et le sort de ceux qui avaient été démoniaques. 34 Aussitôt toute la ville sortit au-devant de Jésus ; et l’ayant vu, ils le priaient de sortir de leurs confins.

Note : Matth. 8, 34 : Voir Marc, 5, 17 ; Luc, 8, 37.

0%