Chapitre 2
1 Il monte, celui qui ravagera devant toi, qui maintiendra le siège; considère la voie, affermis tes reins, augmente extrêmement ta force.
2 Parce que le Seigneur a rétabli la gloire de Jacob et la gloire d’Israël; parce que les dévastateurs les ont dispersés et ont gâté leurs rejetons.
Note : Nah. 2, 2 : La gloire, la grandeur ; c’est le sens du latin superbiam, expliqué par l’hébreu.
3 Le bouclier de ses braves est de feu, les hommes de l’armée sont vêtus d’écarlate; les courroies de son char sont de feu, au jour de sa préparation au combat, et ceux qui le conduisent se sont assoupis.
Note : Nah. 2, 3 : Se sont assoupis ; par la confiance qu’ils avaient dans la force de leurs armes. ― « Qu’y a-t-il, dans l’antiquité profane, de comparable à Nahum voyant de loin en esprit tomber la superbe Ninive sous les efforts d’une armée innombrable ? On croit voir cette armée, on croit entendre le bruit des armes et des chariots ; tout est dépeint d’une manière vive qui saisit l’imagination : il laisse Homère loin derrière lui. » (FENELON. )
4 Sur les routes ils sont allés sans ordre ; les quadriges se sont heurtés au milieu des places publiques; leur aspect était comme des lampes, comme des éclairs sillonnant les nues.
Note : Nah. 2, 4 : Sur les routes, etc. ; ils sont venus en si grand nombre qu’ils n’ont pu garder aucun ordre dans leur marche, et que lorsqu’ils sont entrés dans quelque ville, leurs chariots n’ont pu passer librement dans les rues.
5 Il se souviendra de ses braves; ils tomberont dans leurs marches; ils monteront rapidement sur ses murs, et il leur sera préparé un abri.
6 Les portes des fleuves ont été ouvertes, et le temple a été renversé par terre.
Note : Nah. 2, 6 ; 2. 8 : Voir sur les mots fleuves, piscines d’eux, Nahum, 1, 8. ― Une inscription de Sennachérib, dite de Bellino, parle des dégâts et des dévastations produites par une inondation dans un palais royal de Ninive. ― Ouvrir les portes des fleuves, c’est en rompre les digues et donner aux eaux libre carrière. L’historien syrien Barhébraeus dit que lorsque le perse Arbace prit la ville, il brisa les portes du Tigre et inonda ainsi Ninive.
7 Et le soldat a été emmené captif, et ses servantes étaient conduites, gémissant comme des colombes et murmurant dans leurs coeurs. 8 Et Ninive, ses eaux étaient comme une piscine d’eaux; mais eux ont pris la fuite : arrêtez, arrêtez, et il n’est personne qui revienne. 9 Pillez l’argent, pillez l’or; et ses richesses en toute sorte de choses précieuses sont sans fin.
10 Ninive a été dévastée, déchirée, mise en pièces, et le coeur s’est fondu, et il y a eu faiblesse dans les genoux, défaillance dans tous les reins; et les faces d’eux tous étaient comme le noir d’une marmite. 11 Où est Ninive, demeure des lions, et propre au pâturage des petits des lions, vers laquelle allait le lion, afin d’y entrer, ainsi que le petit du lion, et il n’y a personne qui l’épouvante.
Note : Nah. 2, 11 : Propre au pâturage ; le mot pascua est ici le féminin de l’adjectif pascuus, comme le prouve le relatif suivant, laquelle (quam), qui représente lui-même le substantif Ninive.
12 Le lion a ramassé suffisamment pour ses petits, et a égorgé pour ses lionnes ; et il a rempli de proie ses tanières, et son repaire de rapine. 13 Voici que moi je viens à toi, dit le Seigneur des armées, et je mettrai le feu à tes quadriges, et je les réduirai en fumée, et le glaive dévorera tes lionceaux; et j’exterminerai de la terre ta proie, et l’on n’entendra plus la voix de tes messagers.
Note : Nah. 2, 13 : J’exterminerai, etc. ; je ferai que tu ne pourras plus ravir de proie sur la terre, ou bien, j’enlèverai de ton pays tout ce que tu as pris aux autres. ― L’on n’entendra plus, etc. ; allusion au discours impie et menaçant de Rabsacès, messager de Sennachérib. Voir 4 Rois, 18, verset 17 et suivants ; 2 Paralipomènes, 32, verset 9 et suivants ; Isaïe, 36, verset 2 et suivants.