Bible Glaire
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Chapitre 1

1 Parole du Seigneur qui fut adressée à Joël, fils de Phatuel.

2 Ecoutez ceci, vieillards, et prêtez l’oreille, vous tous, habitants de la terre; est-ce que cela est arrivé dans vos jours, ou dans les jours de vos pères?

Note : Joël 1, 2 : Vieillards, etc. Joël s’adresse aux habitants de Juda.

3 Racontez-le à vos fils, et vos fils à leurs fils, et leurs fils à une autre génération. 4 Les restes de la chenille, la sauterelle les a mangés, et les restes de la sauterelle, le bruchus les a mangés, et les restes du bruchus, la nigelle les a mangées.

Note : Joël 1, 4 : La chenille, etc. Selon le plus grand nombre des interprètes, tant juifs que chaldéens, ces insectes ne sont qu’une figure, qu’un symbole des ennemis du peuple juif. Le Prophète, en effet, emploie parfois des expressions qui ne conviennent nullement à des insectes quelconques. ― L’invasion des sauterelles, qui occupe une si large place dans la prophétie de Joël, est interprétée de deux façons très différentes. ― 1° La paraphrase chaldaïque, saint Ephrem, saint Jérôme et un grand nombre de commentateurs, n’ont vu dans ces insectes qu’un symbole des peuples païens, Assyriens, Mèdes, Perses, Romains. ― 2° Beaucoup de modernes entendent cette invasion dans le sens littéral, s’appuyant surtout sur ce que le Prophète ne parle que des dégâts causés dans les champs et du mal fait aux animaux, non aux personnes, tandis que, s’il s’agissait d’une guerre, les personnes auraient eu beaucoup à souffrir, et Joël n’aurait pu se dispenser de parler de leurs tribulations. De plus, toutes ses paroles semblent se rapporter à un fait passé et non futur. ― 3° Quoiqu’il soit difficile de ne pas voir dans les deux premiers chapitres un événement historique, on peut néanmoins concilier ensemble, jusqu’à un certain point, les deux opinions en admettant, comme cela paraît très vraisemblable, que Joël, dans sa seconde partie, considère l’invasion dont il a parlé dans la première comme le type du jugement de Dieu qui approche.

5 Réveillez-vous, ivres, et pleurez, et hurlez, vous tous qui buvez du vin doux; parce qu’il est banni de votre bouche.

Note : Joël 1, 5 : Doux ; littéralement, avec douceur (in dulcedine). Comme nous l’avons remarqué plus d’une fois, les adjectifs en hébreu son souvent remplacés par un substantif précédé d’une proposition. Ajoutons que le terme hébreu que la Vulgate a traduit ici par douceur signifie le vin doux ou nouveau, en latin mustum, mot qu’elle a employée ailleurs elle-même (voir Cantique des Cantiques, 8, 2 ; Isaïe, 49, 26).

6 Car une nation est montée sur mon pays, forte, innombrable; ses dents sont comme les dents d’un lion, et ses molaires, comme celles d’un lionceau.

Note : Joël 1, 6 : Une nation ; les sauterelles, qui ravagent et détruisent tout.

7 Elle a réduit ma vigne en un désert, et mon figuier, elle l’a écorcé; le dégarnissant de ses feuilles, elle l’a dépouillé, et jeté par terre, et ses rameaux sont devenus blancs.

Note : Joël 1, 7 : Les sauterelles rongent aussi et dévorent l’écorce des arbres.

8 Pleure, comme une vierge vêtue d’un sac sur l’époux de sa jeunesse.

Note : Joël 1, 8 : Un sac ; c’est-à-dire, un vêtement rude et grossier qu’on portait dans le deuil.

9 Le sacrifice et la libation sont bannis de la maison du Seigneur; les prêtres, ministres du Seigneur, sont dans le deuil.

Note : Joël 1, 9 : Les prêtres, etc. ; parce qu’ils ne peuvent plus offrir de sacrifices, à cause du manque de toutes les récoltes.

10 La contrée a été ravagée, le sol a pleuré, parce que le blé a été détruit, que le vin a été confondu, et que l’huile s’est desséchée.

Note : Joël 1, 10 : Le vin a été confondu ; honteux de n’avoir pas répondu à ce qu’on en attendait. C’est une prosopopée semblable à le sol a pleuré, du même verset. Comparer aux versets 12 et 17 ; Isaïe, 24, 7 ; 33, 9. Les Septante portent partout ont séché quant à l’hébreu, il est à la rigueur susceptible des deux sens, mais le premier paraît mieux fondé.

11 Les laboureurs ont été confondus, les vignerons ont hurlé sur le blé et l’orge, parce que la moisson des champs a péri. 12 La vigne a été confondue, et le figuier a langui, le grenadier, et le palmier, et le pommier, et tous les arbres des champs se sont desséchés; en sorte que la joie s’est évanouie des fils des hommes.

Note : Joël 1, 12 : En sorte que. C’est la véritable signification qu’a ici le quia de la Vulgate expliqué par l’hébreu, et la seule que comporte le contexte.

13 Prêtres, ceignez-vous et pleurez; hurlez, ministres de l’autel; entrez, couchez-vous dans un sac, ministres de mon Dieu, parce qu’a été retranché de la maison de votre Dieu le sacrifice ainsi que la libation.

Note : Joël 1, 13 : Ceignez-vous ; revêtez-vous d’habits de deuil.

14 Consacrez un jeûne, convoquez une assemblée, rassemblez les vieillards, tous les habitants de la terre, dans la maison de votre Dieu, et criez au Seigneur :

Note : Joël 1, 14 : Voir Joël, 2, 15.

15 Ah! ah! ah! au jour; parce qu’est proche le jour du Seigneur; et comme une désolation il viendra du Tout-Puissant.

Note : Joël 1, 15 : Ah ! ah ! ah ! au jour (a, a, a, diei) ; c’est-à-dire, ô jour malheureux !

16 N’est-ce pas devant vos yeux que les aliments ont disparu de la maison de notre Dieu, ainsi que la joie et l’exultation ? 17 Les bêtes de somme ont pourri dans leur ordure, les greniers ont été démolis et les granges dévastées, parce que le blé a été confondu.

Note : Joël 1, 17 : Le blé a été confondu. Voir le verset 10. ― L’invasion des sauterelles ayant tout dévasté, les animaux périssent faute de nourriture.

18 Pourquoi l’animal a-t-il gémi, et les troupeaux de gros bétail ont-ils mugi? Parce qu’il n’y a pas de pâturage pour eux ; mais même les troupeaux de menu bétail ont péri entièrement. 19 C’est vers vous. Seigneur, que je crierai, parce qu’un feu a dévoré ce qu’il y avait de beau dans le désert, et une flamme a brûlé tous les arbres de la contrée.

Note : Joël 1, 19 : Un feu ; la stérilité, qui rend les champs comme brûlés et qui est la suite des ravages des sauterelles.

20 Mais même les bêtes de la campagne, comme un champ qui a soif de la pluie, ont levé leurs regards vers vous, parce que les sources des eaux ont été séchées, et qu’un feu a dévoré ce qu’il y avait de beau dans le désert.

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