Bible Glaire
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Chapitre 10

1 En la troisième année de Cyrus, roi des Perses, une parole fut révélée à Daniel, par le surnom Baltassar, une parole véritable, et une grande force; et il comprit la parole; car il est besoin d’intelligence dans cette vision.

Note : Dn. 10, 1 : Une parole véritable ; une vraie prophétie. ― Force ; selon la Vulgate et la version grecque de Théodotion ; armée, suivant l’hébreu.

2 En ce jour-là, moi Daniel, je pleurais pendant les jours de trois semaines; 3 Je ne mangeais pas de pain désirable, et la chair et le vin n’entrèrent pas dans ma bouche, et je ne répandis pas sur moi de parfum, jusqu’à ce que fussent accomplis les jours de trois semaines.

Note : Dn. 10, 3 : Pain désirable (panem desiderabilem) ; délicat, recherché. On l’a déjà remarqué, par le nom de pain, les Hébreux désignaient souvent la nourriture en général.

4 Mais le vingt-quatrième jour du premier mois, j’étais près du grand fleuve qui est le Tigre.

Note : Dn. 10, 4 : Premier mois. Voir Ezéchiel, 29, 17.

5 Et je levai mes yeux, et je vis; et voici un homme vêtu de lin, et ses reins ceints d’un or très pur;

Note : Dn. 10, 5 : Un homme, etc. ; probablement l’ange Gabriel qui avait déjà apparu à Daniel.

6 Et son corps était comme une chrysolithe, et sa face comme l’aspect de la foudre, et ses yeux comme une lampe ardente ; et ses bras et et ses parties basses jusqu’aux pieds, comme une apparence d’airain étincelant, et la voix de ses paroles, comme la voix d’une multitude. 7 Or, moi Daniel, je vis seul la vision, et les hommes qui étaient avec moi ne la virent pas; mais une terreur extraordinaire se saisit d’eux, et ils s’enfuirent dans un lieu caché. 8 Mais moi étant demeuré seul, je vis cette grande vision; et il ne resta pas en moi de force ; mais même mon visage fut changé en moi, et je séchai, et je n’eus aucune force. 9 Et j’entendis la voix de ses paroles; et, en l’entendant, j’étais couché tout consterné sur ma face, et mon visage était collé à la terre.

10 Et voici qu’une main me toucha, et me dressa sur mes genoux et sur le plat de mes mains. 11 Et la voix me dit : Daniel, homme de désirs, entends les paroles que je te dis, et tiens-loi sur tes pieds; car je suis maintenant envoyé vers toi. Et lorsqu’il m’eut dit ces paroles, je me tins debout tremblant.

Note : Dn. 10, 11 : Homme de désirs. Voir Daniel, 9, 23.

12 Et il me dit : Ne crains pas, Daniel, parce que dès le premier jour où tu as appliqué ton coeur à comprendre, afin de t’affliger en présence de ton Dieu, les paroles ont été entendues; et je suis venu à cause de tes discours. 13 Or le prince du royaume des Perses m’a résisté durant vingt et un jours : et voilà que Michel, un des premiers princes, est venu à mon secours, et moi, je suis demeuré là près du roi des Perses.

Note : Dn. 10, 13 : Le prince du royaume des Perses ; c’est-à-dire, selon saint Jérôme, Théodoret, saint Chrysostome, saint Grégoire le Grand, plusieurs autres Pères et la plupart des interprètes, l’ange protecteur du royaume des Perses. Il est appelé prince, comme l’archange saint Michel lui-même. Ce prince des Perses désirait que les Juifs demeurassent dans la Perse, le plus longtemps possible, afin d’y propager la connaissance et le culte du vrai Dieu, tandis que Gabriel et Michel souhaitaient de les voir retourner dans leur patrie pour y rétablir la ville et le temple. Le concours de l’archange Michel a pour objet d’une part de faire connaître à l’ange protecteur des Perses la volonté prise de Dieu, et de l’autre, de persuader au roi des Perses de laisser partir les Juifs, ce en quoi néanmoins il ne réussit qu’après que Gabriel eut achevé sa mission.

14 Mais je suis venu afin de l’apprendre ce qui doit arriver à ton peuple dans les derniers jours; parce que la vision est encore pour ces jours.

Note : Dn. 10, 14 : La vision, etc. ; c’est-à-dire, ne s’accomplira que dans ces derniers jours. ― Le mot ces de notre traduction est suffisamment justifié par l’article déterminatif qui dans le texte hébreu se trouve attaché au mot jours.

15 Et lorsqu’il me disait de telles paroles, j’abaissai mon visage contre terre, et je me tins en silence. 16 Et voici que comme la ressemblance du fils d’un homme toucha mes lèvres; et ouvrant ma bouche, je parlai et je dis à celui qui était debout vis-à-vis de moi : Mon Seigneur, à votre vue mes jointures se sont brisées, et il n’est rien resté en moi de mes forces.

Note : Dn. 10, 16 : Comme la ressemblance, etc. C’est l’ange Gabriel. ― Du fils d’un homme. Voir sur cette expression, Daniel, 2, 38. ― Mes jointures ; les jointures de mes lombes. Voir Daniel, 5, 6.

17 Et comment le serviteur de mon Seigneur pourra-t-il parler avec mon Seigneur? car il n’est rien resté en moi de mes forces, et même ma respiration est arrêtée. 18 Et de nouveau donc, comme la vision d’un homme me toucha, et me fortifia,

Note : Dn. 10, 18 : Comme la vision, etc. C’est encore le même ange Gabriel.

19 Et dit: Ne crains pas, homme de désirs; paix à toi; prends courage et sois fort. Et comme il parlait avec moi, je pris des forces, et je dis : Parlez, mon Seigneur, parce que vous m’avez fortifié.

Note : Dn. 10, 19 : Homme de désirs. Voir Daniel, 9, 23.

20 Et il dit : Est-ce que tu sais pourquoi je suis venu vers toi? Et maintenant je m’en retournerai afin de combattre contre le prince des Perses ; lorsque moi je sortais, le prince des Grecs a apparu venant vers moi. 21 Mais cependant je t’annoncerai ce qui est exprimé dans une écriture de vérité ; et il n’est personne qui m’aide en toutes ces choses, sinon Michel, votre prince.

Note : Dn. 10, 21 : Une écriture de vérité ; hébraïsme, pour une écriture très véritable ; c’est-à-dire le livre où sont écrit les décrets divins dont l’accomplissement ne peut manquer. Comparer à Exode, 32, 32-33 ; Psaumes, 86, 6 ; 138, 16 ; Apocalypse, 3, 5. ― Michel votre prince. Toute l’antiquité a reconnu saint Michel comme l’ange protecteur de la synagogue ; l’Eglise chrétienne l’honore en la même qualité.

0%