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Chapitre 1

1 Or il arriva en la trentième année, au quatrième mois, au cinquième jour du mois, que lorsque j’étais au milieu des captifs, près du fleuve de Chobar, les deux furent ouverts, et je vis les visions de Dieu.

Note : Éz. 1, 1 : Voir Ezéchiel, 3, 23 ; 10, 20 ; 43, 3. ― Trentième année d’Ezéchiel, selon les uns, de la découverte du livre de la loi sous Josias, suivant les autres, ou selon d’autres, parmi lesquels l’auteur de la Paraphrase chaldaïque, du commencement du règne de Nabopolassar, père de Nabuchodonosor ; manière de calculer les années qui étaient en usage chez les Babyloniens. ― Quatrième mois de l’année sacrée, et le dixième de l’année civile. Il commençait à la nouvelle lune de juin, selon les rabbins, mais c’était plus probablement à celle de juillet. ― Chobar ; en hébreu Chêbar ; fleuve qui prend sa source dans la Mésopotamie et se jette dans l’Euphrate. ― Il est assez difficile de savoir au juste quel est ce fleuve Chobar, Kebâr. Ce n’est pas le Chaboras, Khâbor, de Gozan, qui se jette dans le Tigre, voir 4 Rois, 17, 6, puisque ce nom est écrit différemment ; c’est, d’après la plupart des anciens interprètes, le Khabour actuel, qui arrose la haute Mésopotamie et se jette dans l’Euphrate ; il est cependant plus vraisemblable que ce nom désigne ici un des canaux de l’Euphrate, dans les environs de Babylone, parce que le texte ajoute, verset 3, dans la terre des Chaldéens, désignation qu’on ne peut appliquer au Khabour, qui coule au nord de Babylone, tandis que la Chaldée était située au sud de cette ville.

2 Le cinquième du mois, c’est la cinquième année de la transmigration du roi Joachim, 3 La parole du Seigneur fut adressée à Ezéchiel, le prêtre, fils de Buzi, dans la terre des Chaldéens, près du fleuve de Chobar, et là fut sur lui la main du Seigneur.

Note : Éz. 1, 3 : La main du Seigneur ; c’est-à-dire, l’action, la force, l’énergie de l’Esprit-Saint dit Théodoret.

4 Et je vis, et voilà qu’un vent de tourbillon venait de l’aquilon; et une grande nuée, et un feu tournoyant, et une lumière éclatante tout autour, et du milieu, c’est-à-dire du milieu du feu, brillait comme une espèce de succin;

Note : Éz. 1, 4-28 : Les trois premiers grands prophètes reçurent chacun leur mission dans une vision qui en marque le caractère spécial, voir Isaïe, chapitre 6 ; Jérémie, chapitre 1 ; Ezéchiel, du chapitre 1 au chapitre 3, verset 21. Eloigné du temple et de la cité sainte, Ezéchiel vit en exil, près du fleuve Chobar, en Chaldée. Là se trouvaient une partie des Juifs qui avaient été déportés en même temps que le roi Jéchonias, par Nabuchodonosor, lors de son second siège contre Jérusalem. Le but que s’était proposé la Providence, en condamnant son peuple à la captivité, avait été, non pas de l’abandonner, mais de le convertir et de le purifier. Elle suscita donc un prophète destiné à rappeler aux captifs que le Dieu de leurs pères ne les délaisserait pas, mais qu’il tiendrait fidèlement toutes les promesses qu’il leur avait faites, et enverrait un jour à leurs enfants le libérateur qu’il leur avait annoncé. ― Aux enfants de Jacob, transplantés sur une terre étrangère, Dieu fait parler par son Prophète un nouveau langage. C’est en hébreu qu’il s’adresse encore aux captifs ; mais les images dont il va se servir sont empruntées en grand nombre au spectacle nouveau qu’ils ont sous les yeux, aux monuments de l’art assyro-chaldéen en particulier. ― Dieu se révèle à son Prophète sous une forme humaine assez semblable à celle par laquelle les Assyro-Chaldéens représentaient le Dieu suprême. Il était porté sur ce qu’on a appelé improprement char, d’où le nom de vision du char que les rabbins donnent à cette théophanie ou manifestation divine. Des anges, d’une forme extraordinaire, apparaissent à Ezéchiel, comme les ministres des volontés du Seigneur. Il les décrit comme des animaux symboliques, sans les désigner par un nom particulier ; il apprit plus tard qu’ils s’appelaient chérubins. On a découvert ces dernières années, dans les ruines des palais de l’Assyrie, des animaux sculptés qui portent précisément le même nom et ressemblent d’une manière frappante aux animaux décrits par le Prophète. Les chérubins avaient la forme de quatre animaux distincts. Ils avaient un corps de lion à droite et un corps de taureau à gauche, avec des pieds droits ; une figure d’homme et des aigles d’ailes. Ils se regardaient deux à deux, face à face, comme dans les palais royaux et les temples d’Assyrie, et ils produisaient ainsi l’impression que décrit le Prophète : « Ils ne se retournaient pas quand ils marchaient, mais chacun d’eux allait devant sa face. » En réunissant en eux les caractères des quatre rois de la création animée, ils nous apparaissent comme l’emblème de toutes les qualités physiques et morales.

Note : Éz. 1, 4 : Un vent, etc. C’est Nabuchodonosor qui devait venir du côté du nord dans la Judée pour la désoler. Quoique Ezéchiel fût dans la Mésopotamie, Dieu lui représente les objets comme s’il eût été en Judée. ― De succin (electri) ; que les anciens appelaient electrum, à cause de sa couleur jaune. ― Au lieu de succin, il faut plus probablement entendre un émail aux couleurs éclatantes.

5 Et au milieu du feu la ressemblance de quatre animaux; et voici leur aspect : la ressemblance d’un homme.

Note : Éz. 1, 5 : La ressemblance, etc. Le Prophète ne nous donne pas ces animaux pour réels, mais pour des esprits qu’il dépeint dans sa langue hiéroglyphique, langage auquel les Indiens et bien d’autres peuples anciens étaient accoutumés aussi bien que les Hébreux. Nous-mêmes, nous donnons aux anges des têtes d’hommes et des ailes d’oiseaux qui sont le symbole de l’intelligence et de la rapidité. Cette ressemblance d’animaux représentait des chérubins (voir Ezéchiel, 10, vv. 15, 20).

6 Chacun d’eux avait quatre faces, et chacun d’eux quatre ailes.

Note : Éz. 1, 6 : Ils n’avaient pas quatre visages différents, comme on l’explique d’ordinaire ; mais par leur ensemble, ils représentaient quatre animaux distincts. Le mot hébreu panîm, que la Vulgate traduit par facies, ne signifie pas seulement visage, mais aussi apparence, forme extérieure. C’est dans ce dernier sens que paraît l’avoir compris saint Jean dans l’Apocalypse (voir Apocalypse, 4, 6-7) ; c’est ainsi que l’a expliqué avec raison Prado dans son grand commentaire d’Ezéchiel. ― On sait que les quatre animaux d’Ezéchiel sont regardés comme les symboles des quatre évangélistes, et on ne leur a jamais attribué comme tels qu’un seul visage.

7 Leurs pieds étaient droits, et la plante de leurs pieds comme la plante du pied d’un veau, et il sortait d’eux des étincelles ayant l’apparence de l’airain le plus brillant. 8 Et des mains d’hommes étaient sous leurs ailes aux quatre côtés ; et ils avaient des faces et des ailes aux quatre côtés.

Note : Éz. 1, 8 : Dans les sculptures assyro-chaldéennes où les animaux symboliques à tête humaine sont représentés avec des bras et des mains, ces bras semblent sortir de dessous les ailes.

9 Et les ailes de l’un étaient jointes à celles de l’autre ; ils ne se retournaient pas lorsqu’ils marchaient; mais chacun d’eux allait devant sa face.

Note : Éz. 1, 9 : Ils ne se retournaient, etc. ; c’est-à-dire que, pour aller et venir, chacun des animaux allait toujours devant l’une de ses quatre faces sans avoir besoin de se retourner.

10 Quant à la ressemblance de leur visage, c’était une face d’homme et une face de lion, à la droite des quatre; mais une face de boeuf à la gauche des quatre, et une face d’aigle au-dessus des quatre.

Note : Éz. 1, 10 : C’était une face, etc. La face d’homme marque l’intelligence, celle du lion, le ravage ; celle du boeuf, la force, et celle de l’aigle, la rapidité. Ces figures se conçoivent aisément, si l’on considère qu’Ezéchiel parlait à des Juifs accoutumés, comme les Orientaux en général, au langage symbolique, et dans un temps où la langue hiéroglyphique était en usage. ― A la droite ; ne se rapporte qu’à face ou ressemblance de lion, et à la gauche qu’à face ou ressemblance d’aigle. Les chérubins vus par Ezéchiel avaient une tête humaine et des ailes visibles de tout côté, mais leur corps était celui d’un lion du côté droit et celui d’un taureau du côté gauche.

11 Leurs faces et leurs ailes s’étendaient en haut : ils se tenaient l’un l’autre par deux de leurs ailes, et ils couvraient leur corps par les deux autres; 12 Et chacun d’eux marchait devant sa face ; là où était l’impétuosité de l’esprit, là ils allaient ; et ils ne se retournaient pas lorsqu’ils marchaient.

Note : Éz. 1, 12 : Chacun d’eux, etc. Voir le verset 9.

13 Et la ressemblance des animaux et leur aspect étaient comme un feu de charbons ardents et comme un aspect de lampes. Voici ce qu’on voyait courir au milieu des animaux : l’éclat d’un feu, et la foudre sortant du feu. 14 Et les animaux allaient et revenaient, comme la foudre étincelante.

15 Et comme je regardais les animaux, apparut sur la terre, près des animaux, une roue ayant quatre faces ;

Note : Éz. 1, 15 : Près des animaux ; c’est-à-dire près de chacun des animaux ; ainsi il y avait quatre roues pour les quatre animaux. Ayant quatre faces, elles pouvaient aller de quatre côtés ; c’était comme deux roues, l’une dans l’autre, qui se coupaient et se croisaient en haut et en bas à angles droits ; elles étaient de même grandeur (voir verset 16).

16 Et l’aspect des roues et leur structure étaient comme la vue de la mer, et toutes quatre se ressemblaient : et leur aspect et leur structure étaient comme ceux d’une roue qui est au milieu d’une autre roue. 17 Elles allaient constamment par leurs quatre côtés, et elles ne se retournaient pas lorsqu’elles marchaient.

Note : Éz. 1, 17 : Elles ne se retournaient pas. Différentes en cela des roues ordinaires, qui n’avancent qu’en tournant autour de leur essieu, celles-ci pouvaient aller en tous sens, et sans tourner, parce qu’elles avaient quatre faces. Comparer aux versets 9 et 20.

18 Les roues avaient aussi une étendue, une hauteur et un aspect horrible; et tout le corps des quatre roues était plein d’yeux tout autour.

Note : Éz. 1, 18 : Voir Ezéchiel, 10, 12.

19 Et lorsque les animaux marchaient, marchaient pareillement aussi les roues près d’eux; et lorsque les animaux s’élevaient de terre, s’élevaient en même temps aussi les roues. 20 Partout où allait l’esprit, là allant l’esprit, les roues aussi pareillement s’élevaient en le suivant. Car l’esprit de vie était dans les roues. 21 Lorsque les animaux allaient, les roues allaient ; lorsqu’ils s’arrêtaient, elles s’arrêtaient; lorsqu’ils s’élevaient de terre, pareillement s’élevaient aussi les roues, en les suivant; parce que l’esprit de vie était en elles.

22 Et une ressemblance du firmament était au-dessus de la tête des animaux, comme l’aspect d’un cristal horrible et étendu en haut sur leurs têtes. 23 Mais sous le firmament, leurs ailes étaient droites l’une vis-à-vis de l’autre; l’un avec deux de ses ailes voilait son corps, et l’autre semblablement se voilait. 24 Et j’entendais le bruit de leurs ailes comme le bruit des grandes eaux, comme la voix du Dieu très haut : quand ils marchaient, c’était comme le bruit d’une grande multitude, comme le bruit d’un camp; et quand ils s’arrêtaient, leurs ailes s’abaissaient. 25 Car lorsque la voix se faisait entendre au-dessus du firmament qui était sur leurs têtes, ils s’arrêtaient et baissaient leurs ailes.

26 Et sur ce firmament qui était suspendu au-dessus de leurs têtes, c’était comme l’aspect d’un saphir ressemblant à un trône; et sur cette ressemblance d’un trône, une ressemblance comme l’aspect d’un homme dessus. 27 Et je vis comme une espèce de succin, comme l’apparence d’un feu, au dedans de lui tout autour; depuis ses reins et au-dessus, et depuis ses reins jusqu’en bas, je vis comme une espèce de feu, resplendissant tout autour.

Note : Éz. 1, 27 : Succin. Voir, sur ce mot, le verset 4.

28 Je vis comme l’aspect de l’arc, lorsqu’il est dans une nuée au jour de la pluie; tel était l’aspect de la splendeur tout autour.

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