Chapitre 4
1 Voici le livre des commandements de Dieu, et la loi qui subsiste éternellement : tous ceux qui la gardent parviendront à la vie, ceux qui l’ont abandonnée à la mort.
2 Convertis-toi, ô Jacob, et embrasse la loi ; marche dans sa voie à sa splendeur, en face de sa lumière. 3 Ne livre pas ta gloire à un autre, et la dignité à une nation étrangère. 4 Bienheureux nous sommes, Israël, parce que ce qui plaît à Dieu nous a été manifesté.
5 Rassure-toi, peuple de Dieu, monument d’Israël;
Note : Bar. 4, 5 : Monument d’Israël ; c’est le sens de la Vulgate expliqué par le grec. La partie du peuple de Dieu qui était exilée, quoique réduite à un petit nombre, n’en était pas moins un reste suffisant pour conserver la mémoire et le nom d’Israël.
6 Vous avez été vendus aux nations, non pour votre ruine; mais parce que vous avez provoqué Dieu à un grand courroux, vous avez été livrés à vos adversaires.
Note : Bar. 4, 6 : Un grand courroux. La réunion des mots colère (ira), et courroux (iracundiam), a pour but de donner de la force à l’expression.
7 Car vous avez aigri celui qui vous a faits, le Dieu éternel, en immolant à des démons et non à Dieu. 8 Car vous avez oublié le Dieu qui vous a nourris, et vous avez constristé votre nourrice Jérusalem. 9 Car elle a vu le courroux venant de Dieu sur vous, et elle a dit : Ecoutez, confins de Sion, car Dieu m’a envoyé un grand deuil ;
Note : Bar. 4, 9 ; 4. 14 : Confins ; c’est-à-dire les villes voisines. Voir le verset 24.
10 Car j’ai vu la captivité de mon peuple, de mes fils et de mes filles, que l’Eternel a amenée sur eux. 11 Car je les ai nourris dans la joie ; mais je les ai laissés aller dans le pleur et le deuil. 12 Que personne ne se réjouisse de moi, veuve et désolée : j’ai été abandonnée par un grand nombre à cause des péchés de mes enfants, parce qu’ils se sont détournés de la loi de Dieu. 13 Et ses justices, ils ne les ont pas connues, et ils n’ont pas marché dans les voies des commandements de Dieu, et ils ne sont pas entrés avec justice dans les sentiers de sa vérité.
Note : Bar. 4, 13 : Vos justices ; vos justes ordonnances. ― Les sentiers de sa vérité ; hébraïsme, pour ses sentiers de vérité ; c’est-à-dire qui conduisent à la vérité ou qui sont les vrais ; le grec porte, des sentiers d’instructions, de discipline.
14 Qu’ils viennent, les confins de Sion, et qu’ils se rappellent la captivité de mes fils et de mes filles que l’Eternel a amenée sur eux. 15 Car il a fait venir contre eux une nation de loin, une nation méchante et d’une autre langue ;
Note : Bar. 4, 15 : D’une autre langue ; d’une langue autre que celle des Juifs, par conséquent inconnue pour eux.
16 Qui n’ont pas respecté le vieillard, et n’ont pas eu pitié des enfants, qui ont emmené loin de ses fils ceux qui étaient chers à la veuve, et l’ont désolée en la laissant seule.
17 Mais moi, comment puis-je vous secourir? 18 Car celui qui a amené sur vous les maux est celui-là même qui vous délivrera des mains de vos ennemis. 19 Marchez, mes fils, marchez; car moi j’ai été laissée seule. 20 J’ai quitté la robe de la paix; je me suis revêtue du sac de la supplication, et je crierai vers le Très-Haut durant mes jours. 21 Rassurez-vous, mes enfants; criez vers le Seigneur, et il vous arrachera de la main des princes ennemis.
22 Car moi, j’ai espéré dans l’Eternel, qui est votre salut, et la joie m’est venue du Saint dans la vue de la miséricorde qui vous viendra de l’Eternel, notre sauveur. 23 Car je vous ai envoyés dans le deuil et dans le pleur ; mais le Seigneur vous ramènera à moi dans la joie et le plaisir pour toujours. 24 Car comme les voisines de Sion ont vu votre captivité venant de Dieu, ainsi elles verront aussi bientôt, venant de Dieu, votre salut qui vous arrivera avec un grand honneur et une splendeur éternelle. 25 Mes enfants, supportez patiemment la colère qui vous est arrivée; car il t’a persécuté, ton ennemi ; mais bientôt tu verras sa ruine, et tu monteras sur son cou.
Note : Bar. 4, 25 : Bientôt. Au moment où Baruch écrivait ceci, seize ans de captivité s’étaient déjà écoulés, il n’en restait donc plus que cinquante-quatre. Or, quand il s’agit d’une monarchie aussi puissante que l’était celle de Babylone, cinquante-quatre ans sont peu de choses, et le Prophète a pu se servir du mot bientôt (cito).
26 Mes enfants délicats ont marché dans des voies raboteuses; ils ont été emmenés comme un troupeau ravi par ses ennemis. 27 Rassurez-vous, mes enfants, et criez vers le Seigneur; car votre souvenir ne s’éloignera pas de celui qui vous a conduits. 28 Car comme votre sentiment a été d’errer loin de Dieu, en revenant à lui, vous le rechercherez avec dix fois autant d’ardeur. 29 Car celui qui a amené les maux sur vous, lui-même vous amènera de nouveau une joie éternelle avec votre salut.
30 Rassure-toi, Jérusalem, car il t’y exhorte, celui qui t’a nommée.
Note : Bar. 4, 30 : Qui t’a nommée ; de son nom. Comparer à Baruch, 2, 15 ; Psaumes, 45, 4 (? ) ; 48, vv. 1 (? ), 8 (? ) ; Isaïe, 62, 2.
31 Ils périront, les méchants qui t’ont tourmentée ; et ceux qui se sont félicités de ta ruine seront punis ; 32 Les cités où vos fils ont été esclaves seront châtiées ; même celle qui a reçu tes fils comme captifs. 33 Car, comme elle s’est réjouie de ta ruine, et qu’elle a tressailli d’allégresse à la chute, ainsi elle sera contristée dans sa désolation. 34 Et l’exultation de sa multitude lui sera enlevée, et sa joie sera changée en deuil. 35 Car un feu lui arrivera lancé par l’Eternel pendant des jours de longue durée, et elle sera habitée par des démons durant beaucoup de temps.
Note : Bar. 4, 35 : Elle sera habitée. Comparer à Isaïe, 13, 21 ; Jérémie, 50, 39.
36 Jérusalem, regarde vers l’Orient, et vois la joie qui te vient de Dieu.
Note : Bar. 4, 36 : Voir Baruch, 5, 5. ― Regarde vers l’Orient. C’était de l’Orient que devait venir Cyrus, libérateur des Juifs (voir Isaïe, 41, 2 ; 41, 25 (? ) ; 46, 11).
37 Car voilà que viennent tes fils que tu as envoyés pour être dispersés; ils viennent tous ensemble de l’Orient jusqu’à l’Occident, se réjouissant à la parole du saint pour l’honneur de Dieu.
Note : Bar. 4, 37 : Ils viennent, etc. Comparer à Isaïe, 11, 11-12 ; Zacharie, 8, 7, etc. ― Du Saint ; de Dieu.