Chapitre 1
1 Et voici les paroles du livre qu’a écrites Baruch, fils de Nérias, fils de Maasias, fils de Sédécias, fils de Sédéi, fils d’Helcias, à Babylone, 2 En la cinquième année, au septième jour du mois, dans le temps que les Chaldéens prirent Jérusalem et y mirent le feu.
Note : Bar. 1, 2 : Du mois de nisan ; qui était le premier de l’année ; ou de sivan, le troisième, dont il est parlé au verset 8 ; ou enfin du cinquième, parce que l’auteur ayant désigné la cinquième année, sans déterminer le mois, donne à entendre qu’il s’agit du cinquième. ― La cinquième année après la prise de Jérusalem, en 583. Voir 4 Rois, 25, 8.
3 Et Baruch lut les paroles de ce livre aux oreilles de Jéchonias, fils de Joakim, roi de Juda, et aux oreilles de tout le peuple qui venait pour entendre le livre ;
Note : Bar. 1, 3 : Jéchonias ; prisonnier à Babylone.
4 Et aux oreilles des puissants, fils des princes, et aux oreilles des prêtres, et aux oreilles du peuple, depuis le plus petit jusqu’au plus grand de tous ceux qui habitaient dans Babylone et près du fleuve de Sodi, 5 Qui écoutant, pleuraient et jeûnaient et priaient en présence du Seigneur. 6 Et ils amassèrent de l’argent selon la faculté de chacun d’eux. 7 Et ils l’envoyèrent à Jérusalem à Joakim, le prêtre, fils d’Helcias, fils de Salom, et aux prêtres, et à tout le peuple qui se trouva avec lui à Jérusalem ;
Note : Bar. 1, 7 : Joakim, fils d’Helcias, n’était pas le grand-prêtre, mais probablement celui qui en tenait la place à Jérusalem.
8 Lorsqu’il recevait les vases du temple du Seigneur, qui avaient été emportés du temple, pour les reporter dans la terre de Juda, le dixième jour du mois de Sivan, vases d’argent que fit faire Sédécias, fils de Josias, et roi de Juda,
Note : Bar. 1, 8 : Du temple du Seigneur. Il faut entendre par là les ruines du temple sur lesquelles les Juifs avaient élevé un autel pour offrir leurs sacrifices (Comparer à Jérémie, 41, 5). Ainsi disparaît la prétendue contradiction que les incrédules trouvent dans ce chapitre. ― Sivan ; commençait à la nouvelle lune de juin.
9 Après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut enlevé de Jérusalem Jéchonias, et les princes, et tous les grands, et le peuple du pays, et qu’il les eut emmenés enchaînés à Babylone. 10 Et ils dirent : Voilà que nous vous avons envoyé de l’argent ; achetez-en des holocaustes et de l’encens, et faites-en des oblations, et offrez-les pour le péché à l’autel du Seigneur notre Dieu;
Note : Bar. 1, 10 : Des oblations ; selon la Vulgate et les Septante, manna. C’est le mot hébreu minhâ, qui a été modifié dans sa prononciation, et qui signifie proprement le sacrifice non sanglant, tel que les offrandes de pain, de liqueurs, de froment, de farine, de vin.
11 Et priez pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et pour la vie de Baltassar, son fils, afin que leurs jours sur la terre soient comme les jours du ciel;
Note : Bar. 1, 11 : Son fils ; c’est-à-dire son petit-fils et fils d’Evilmérodach, fils aîné lui-même de Nabuchodonosor et son successeur immédiat. Dans toutes les langues, le mot fils se prend souvent pour petit-fils, comme un aïeul est fréquemment qualifié de père. Selon une tradition des Juifs, Evilmérodach était alors en disgrâce, et Baltassar était considéré comme l’héritier présomptif du royaume. Ceci explique pourquoi l’écrivain sacré ne nomme pas ici Evilmérodach. ― Baltassar ne doit pas désigner ici celui du temps duquel Babylone fut prise. ― Comme les jours du ciel ; c’est-à-dire des jours sans fin. Comparer à Psaumes, 88, 27 (? ).
12 Et afin que Dieu nous donne la force, et qu’il éclaire nos yeux, pour que nous vivions sous l’ombre de Nabuchodonosor, roi de Babylone, et sous l’ombre de Baltassar, son fils, et que nous les servions durant de longs jours, et que nous trouvions grâce en leur présence. 13 Et pour nous-mêmes priez le Seigneur notre Dieu ; parce que nous avons péché contre le Seigneur notre Dieu, et que sa fureur ne s’est pas détournée de nous jusqu’à ce jour. 14 Et lisez ce livre, que nous vous avons envoyé pour être lu publiquement, dans le temple du Seigneur, en un jour solennel et en un jour favorable;
Note : Bar. 1, 14 : Dans le temple du Seigneur. Voir le verset 8. ― En un jour favorable (in die opportuno) ; selon les Grecs, dans des jours d’opportunité ; ce qu’on explique par dans les jours des fêtes fixes, déterminées.
15 Et vous direz : Au Seigneur notre Dieu la justice ; mais à nous la confusion de notre face, comme il en est en ce jour pour tout Juda et pour les habitants de Jérusalem,
Note : Bar. 1, 15 : Voir Baruch, 2, 6. ― Et vous direz, etc. Ici, suivant plusieurs, commence le livre même de Baruch, le livre mentionné aux versets 1, 3 et 14.
16 Pour nos rois, et nos princes, et nos prêtres, et nos prophètes, et nos pères. 17 Nous avons péché devant le Seigneur notre Dieu, et nous ne l’avons pas cru, n’ayant pas de confiance en lui ;
Note : Bar. 1, 17 : Voir Daniel, 9, 5.
18 Et nous ne lui avons pas été soumis, et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, afin de marcher selon les commandements qu’il nous a donnés.
19 Depuis le jour qu’il a tiré nos pères de la terre de l’Egypte jusqu’à ce jour, nous étions incrédules au Seigneur notre Dieu; et disséminés, nous nous sommes retirés pour ne pas écouter sa voix. 20 Et il s’est attaché à nous beaucoup de maux et de malédictions que le Seigneur intima à Moïse, son serviteur, qui a tiré nos pères de la terre de l’Egypte pour nous donner une terre où coulaient du lait et du miel, comme en ce jour.
Note : Bar. 1, 20 : Les malédictions, etc. Voir Lévitique, chapitre 26 ; Deutéronome, chapitres 28 et 29.
21 Et nous n’avons pas écouté la voix du Seigneur notre Dieu, selon toutes les paroles des prophètes, qu’il nous a envoyés ; 22 Et nous nous sommes laissés aller chacun au sens de notre méchant coeur, pour servir des dieux étrangers, faisant le mal devant les yeux du Seigneur notre Dieu.