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Chapitre 63

1 Quel est celui qui vient d’Edom, de Bosra, les vêtements teints? il est beau dans sa robe, il marche dans la grandeur de sa puissance. C’est moi qui parle justice, et qui combats pour sauver.

Note : Is. 63, 1-6 : 6e Discours : Jugement contre l’Idumée et les ennemis de l’Eglise, chapitre 63, versets 1 à 6. Ce discours est le plus court des 27 dont se compose la seconde partie d’Isaïe. Il est dirigé contre l’Idumée. Par son ton dramatique, il ressemble au Psaume 18 (? ), et par son caractère emblématique, à Isaïe, chapitres 21 à 22, verset 4. ― Le Prophète voit en esprit le Seigneur venant en grande pompe de l’Idumée ; ses vêtements sont teints du sang de ses ennemis ; il les a brisés dans sa colère, comme celui qui foule le raisin dans le pressoir, afin de venger son peuple de ses persécuteurs acharnés et de lui assurer à jamais le repos. ― « Dans le sens spirituel et figuré, dit Calmet, on explique la première partie du chapitre 63, … de Jésus-Christ dans son Ascension. Les anges, surpris de sa gloire, se demandent avec étonnement : Qui est ce héros qui vient tout chargé de sang et tout brillant de majesté ? » ― Comme les Iduméens représentent toujours dans l’Ancien Testament les ennemis de l’Eglise, ce discours annonce plutôt le triomphe de Jésus-Christ sur tous les persécuteurs de son épouse.

Note : Is. 63, 1-3 : Quelques-uns croient reconnaître ici Judas Machabée, mais c’est plutôt Jésus-Christ même, qui paraît sous un semblable symbole dans Apocalypse, 19, vv. 13, 15. Remarquons de plus que la comparaison tirée du pressoir est assez familière aux écrivains sacrés pour peindre la vengeance, le carnage, le sang répandu.

Note : Is. 63, 1 : Edom, Bosra. Voir Isaïe, 34, 6. ― Teints (tinctis) ; selon l’hébreu, aigus, c’est-à-dire d’une couleur vive, éclatante, tranchée. Les Septante ont rendu ce mot par rougeur (éruthêma), signification parfaitement conforme à ce qui est dit dans les versets suivants.

2 Pourquoi donc rouge est votre robe, et vos vêtements comme les vêtements de ceux qui foulent dans un pressoir?

Note : Is. 63, 2 : Voir Apocalypse, 19, 13.

3 J’ai foulé le pressoir tout seul, et d’entre les nations il n’y a pas un homme avec moi; je les ai foulés aux pieds dans ma fureur, et je les ai foulés aux pieds dans ma colère ; leur sang s’est répandu sur mes vêtements, il a souillé tous mes habits.

4 Car le jour de la vengeance est dans mon coeur, l’année de ma rédemption est venue.

Note : Is. 63, 4 : Voir Isaïe, 34, 8. ― Ma rédemption ; la rédemption que je dois opérer.

5 J’ai regardé autour de moi, et il n’y avait pas d’auxiliaire ; j’ai cherché, et il n’y a eu personne qui m’aidât ; ainsi mon bras m’a sauvé, et mon indignation elle-même m’a secouru.

Note : Is. 63, 5 : J’ai regardé, etc. Comparer à Isaïe, 59, 15-16.

6 Et j’ai foulé aux pieds les peuples dans ma fureur, je les ai enivrés de mon indignation, et j’ai renversé par terre leur force.

7 Je me souviendrai des miséricordes du Seigneur, je chanterai louange du Seigneur, à cause de tout ce qu’il a fait pour nous, et à cause de la multitude des biens accordés à la maison d’Israël, et qu’il leur a prodigués selon sa bonté et selon la multitude de ses miséricordes.

Note : Is. 63, 7-64. 12 : Les trois derniers discours : Conclusion de la prophétie, du chapitre 63, verset 7 au chapitre 64. ― Les trois derniers discours de la dernière section forment la conclusion de la prophétie entière. Dans le premier, qui est le septième de ce cycle, Isaïe, au nom d’Israël captif, adresse à Dieu une prière pour obtenir la délivrance et la fin des maux de son peuple ; dans le second, Dieu répond à cette prière, et dans le troisième et dernier, il exclut de sa miséricorde ceux qui ne reçoivent pas le salut. ― 7e Discours : Prière d’Israël captif, du chapitre 63, verset 7 au chapitre 64. ― 1° Le Prophète arrivé au terme de sa prophétie, prie au nom de ses frères qu’il voit déjà en esprit captifs à Babylone. Après une sorte de prologue, chapitre 63, verset 7, il commence sa prière en jetant un regard sur les premiers temps de l’histoire de ses pères ; ils ont été infidèles et ont forcé Dieu, qui avait été si bon pour Israël, de le châtier jusqu’à sa conversion, versets 8 à 14. Qu’il ait pitié de lui, versets 15 à 19, et qu’il le délivre de ses ennemis, chapitre 64, versets 1 et 2. Rien ne lui est plus facile, versets 3 et 4 ; et quoique les péchés d’Israël le rendent indigne de ses miséricordes, il est, lui, le père de son peuple et il doit venger l’honneur de son sanctuaire profané, versets 5 à 12.

8 Et il a dit : Mais pourtant c’est mon peuple ; ce sont des fils qui ne renoncent pas leur père; et il est devenu pour eux un sauveur. 9 Dans toute leur tribulation il n’a pas été tourmenté, car l’ange de sa face les a sauvés; dans son amour et dans sa bonté il les a lui-même rachetés ; il les a portés, il les a élevés dans tous les jours des siècles passés.

Note : Is. 63, 9 : Il n’a pas été tourmenté (non est tribulatus) ; par la crainte de ne pouvoir les délivrer. ― L’ange de sa face ; c’est-à-dire un ange du premier ordre, un ange qui est toujours devant le trône de Dieu ; ou bien le Seigneur lui-même, ou l’ange qui est sa face, le Fils de Dieu, le Christ (voir Exode, 33, versets 14 et suivants).

10 Mais eux-mêmes l’ont provoqué au courroux, ils ont affligé l’esprit de son saint; il est devenu pour eux un ennemi, et il les a lui-même complètement défaits.

Note : Is. 63, 10 : Son saint ; Moïse, qui peut être ici la figure de Jésus-Christ.

11 Et il s’est souvenu des jours du siècle de Moïse et de son peuple : Où est celui qui les a retirés de la mer avec les pasteurs de son troupeau? où est celui qui a mis au milieu de lui l’esprit de son saint;

Note : Is. 63, 11 : Voir Exode, 14, 29. ― Où est, etc. ; ici commence une phrase dont le sens est suspendu jusqu’au verset 14, qui constitue l’apodose, ou la réponse à une question précédente. ― Les pasteurs de son troupeau ; Moïse et Aaron. ― Au milieu de lui ; au milieu du peuple.

12 Qui a conduit à droite Moïse par le bras de sa majesté, qui a divisé les eaux devant eux, afin de se faire un nom éternel;

Note : Is. 63, 12 : Qui a conduit à droite Moïse (qui eduxit ad dexteram Moysen). C’est le sens du texte original, aussi bien que celui de la Vulgate. Nous mettons au défi les hébraïsants de prouver le contraire. On sait que chez les Hébreux comme chez les Grecs, la droite indiquait le bonheur, la prospérité.

13 Qui les a conduits à travers les abîmes, comme le cheval qui dans le désert ne se heurte pas? 14 Comme l’animal qui descend dans la campagne, l’esprit du Seigneur a été son guide; ainsi vous avez conduit votre peuple, afin de vous faire un nom glorieux.

15 Soyez attentifs du haut du ciel, et voyez de l’habitacle de votre sainteté et de votre gloire: où est votre zélé et votre puissance, la multitude de vos entrailles et de vos miséricordes? elles se sont resserrées à mon égard.

Note : Is. 63, 15 : Voir Deutéronome, 26, 15 ; Baruch, 2, 16.

16 Car vous êtes notre père ; Abraham ne nous a pas connus, et Israël nous a ignorés; vous. Seigneur, êtes notre père; notre rédempteur, dès les temps anciens, est votre nom.

17 Seigneur, pourquoi nous avez-vous laissés errer loin de vos voies, et avez-vous laissé endurcir nos coeurs jusqu’à ne plus vous craindre? revenez à cause de vos serviteurs, tribus de votre héritage. 18 Comme un rien ils ont possédé votre peuple saint, nos ennemis ; ils ont foulé aux pieds votre sanctification.

Note : Is. 63, 18 : Votre sanctification. Voir Isaïe, 60, 13.

19 Nous sommes devenus comme dans le principe, lorsque vous ne dominiez pas sur nous, et que votre nom n’était pas invoqué sur nous.

Note : Is. 63, 19 : Votre nom, etc. Voir Ecclésiastique, 36, 14.

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