Chapitre 46
1 Bel a été rompu; Nabo a été brisé; leurs simulacres ont été mis sur des bêtes et sur des animaux de service; ces fardeaux que vous portiez allaient par leur grand poids jusqu’à vous lasser.
Note : Is. 46, 1-13 : 7e Discours : Chute des dieux de Babylone, chapitre 46. ― Les trois derniers discours du premier cycle ont Babylone pour sujet. Le Prophète, après avoir prédit ce qu’Israël doit attendre de Cyrus, nous apprend de quelle manière ce roi traitera Babylone. Le premier discours concernant cette ville annonce la chute de ses dieux. Ils deviendront le butin du vainqueur, versets 1 et 2 ; Israël le verra et reconnaîtra la grandeur de Jéhovah, versets 3 à 5, au-dessus de ces dieux-statues, versets 6 et 7. Que ceux qui sont enclins à l’idolâtrie le remarquent et qu’ils comprennent que Dieu sait tout et gouverne tout, versets 8 à 11 ; que les endurcis voient par là que le salut annoncé est proche, versets 12 et 13.
Note : Is. 46, 1 : Bel ou Bélus ; premier roi des Babyloniens, mis par eux au nombre des divinités, et sur le tombeau duquel on érigea un temple somptueux. ― Nabo ; divinité aussi des Babyloniens. Cyrus enleva leurs statues et les fit briser pour en employer l’or et l’argent à d’autres usages. ― Ces fardeaux, etc. Les idoles sont appelées des fardeaux, parce que dans les solennités, les prêtres les portaient en pompe. Comparer au verset 7.
2 Ils ont péri et ont été brisés tous ensemble ; ils n’ont pu sauver celui qui les portait, et ils iront eux-mêmes en captivité.
Note : Is. 46, 2 : Eux-mêmes ; littéralement leur âme (anima eorum). En hébreu comme en arabe, le mot âme s’emploie pour personne, individu.
3 Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous tous, restes de la maison d’Israël, qui êtes portés dans mon sein, qui êtes renfermés dans mes entrailles. 4 Moi-même je vous porterai jusqu’à la vieillesse, jusqu’aux cheveux blancs; c’est moi qui vous ai faits, et c’est moi qui vous soutiendrai; c’est moi qui vous porterai, et vous sauverai.
Note : Is. 46, 4 : Jusqu’aux cheveux blancs ; jusqu’à l’âge plus avancé.
5 A qui m’avez-vous assimilé, égalé, comparé et rendu semblable? 6 Vous qui tirez de l’or de la bourse, et pesez de l’argent dans la balance ; louant un orfèvre afin qu’il fasse un Dieu ; et on se prosterne et on adore. 7 Ils le chargent sur les épaules pour le porter, et pour le placer en son lieu; il y demeurera et ne sera pas ôté de son lieu ; mais lorsqu’on criera vers lui, il n’entendra pas ; de la tribulation il ne les sauvera pas.
Note : Is. 46, 7 : Voir Baruch, 6, 25. ― Les bas-reliefs assyro-chaldéens nous représentent des processions dans lesquelles les adorateurs de Bel et de Nabo les portent sur leurs épaules.
8 Souvenez-vous de cela et soyez confondus; rentrez dans votre coeur, prévaricateurs. 9 Rappelez-vous le siècle passé ; parce que moi je suis Dieu, et qu’il n’y a plus d’autre Dieu, et qu’il n’y a pas semblable à moi; 10 Annonçant dès l’origine la fin des temps, et dès le commencement les choses qui ne sont pas encore faites, disant : Ma résolution sera inébranlable, et toute ma volonté s’exécutera; 11 J’appelle de l’orient un oiseau, et d’une terre lointaine l’homme de ma volonté; et je l’ai dit, et je l’accomplirai; j’ai formé ce dessein et je l’exécuterai.
Note : Is. 46, 11 : Un oiseau ; c’est-à-dire Cyrus, qui viendra aussi vite qu’un oiseau qui vole ; ou bien est-ce une allusion à l’aigle, que ce prince faisait mettre au haut d’une lance, et qui avait les ailes étendues, pour masquer sa présence dans l’armée ? Comparer à Jérémie, 49, 22 et Ezéchiel, chapitre 17, où Nabuchodonosor est comparé à un aigle.
12 Ecoutez-moi, vous au coeur dur, qui êtes éloignés de la justice. 13 J’ai rapproché le temps de ma justice, il ne sera pas différé, et mon salut ne tardera pas. J’établirai dans Sion le salut, et dans Israël ma gloire.
Note : Is. 46, 13 : Mon salut ; le salut que je dois donner ; ce salut, c’est le Messie, dont Cyrus était la figure. ― Sion ; représente l’Eglise, le peuple fidèle, soit d’entre les Juifs, soit d’entre les gentils.