Bible Glaire
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Chapitre 18

1 Mais, Seigneur, il y avait pour vos saints une grande lumière, et ils entendaient leur voix, mais ne voyaient pas leur visage. Et parce qu’ils ne souffraient pas les mêmes choses, ils vous glorifiaient :

Note : Sg. 18, 1 : Voir Exode, 10, 23. ― Ils entendaient, etc. Cela est dit des Hébreux, suivant les uns, et des Egyptiens, selon les autres. Ces derniers se fondent principalement sur quelques exemplaires qui ajoutent le mot inimici ou ennemis.

2 Et eux qui auparavant avaient été maltraités, parce qu’ils ne l’étaient plus, ils vous rendaient grâces, et ils demandaient la faveur que cette différence existât toujours. 3 C’est pourquoi ils ont eu une colonne ardente de feu pour guide dans une voie inconnue; et vous leur avez donné ainsi un soleil, sans préjudice de votre bonne hospitalité.

Note : Sg. 18, 3 : Voir Exode, 14, 24 ; Psaumes, 77, 14 ; 104, 39. ― Vous leur avez donné, etc. La colonne de feu leur servait de soleil. ― De votre bonne hospitalité (boni hospitii) ; c’est-à-dire le désert, où le Seigneur traita si bien les Israélites, en leur donnant, outre les colonnes de feu et de nuée, la manne, les cailles, etc.

4 Ceux-là étaient assurément dignes d’être privés de la lumière, et de souffrir une prison de ténèbres, puisqu’ils tenaient renfermés vos enfants par qui la lumière incorruptible de votre loi commençait à être donnée au monde.

Note : Sg. 18, 4 : Une prison de ténèbres ; la plaie des ténèbres tenant les Egyptiens comme prisonniers dans les lieux où elle les avait surpris. Voir plus haut, Sagesse, 17, 16-17.

5 Lorsqu’ils pensèrent à tuer les petits enfants des justes, et qu’un seul de ces enfants eût été exposé et sauvé, pour leur punition vous avez enlevé une multitude de leurs propres enfants, comme aussi vous les avez perdus eux-mêmes dans une eau puissante.

Note : Sg. 18, 5-22 : Dixième plaie : l’ange exterminateur fait mourir les premiers-nés des Egyptiens.

Note : Sg. 18, 5 : Voir Exode, 1, 16 ; 2, 3 ; 14, 27. ― Une eau puissante (aqua valida) ; la mer Rouge.

6 Cette nuit, en effet, fut connue auparavant par nos pères, afin que sachant bien à quels serments ils avaient cru, ils fussent plus rassurés.

Note : Sg. 18, 6 : Cette nuit, etc. Moïse avait prédit aux Israélites ce qui leur arriverait la nuit de leur sortie d’Egypte, et pendant laquelle les premiers-nés de l’Egypte furent tués par l’ange exterminateur. Comparer à Exode, chapitre 11 et 12. ― A quels serments, etc. Dieu avait promis par serment aux anciens Hébreux qu’il les retirerait de l’Egypte, et qu’il leur donnerait en possession la terre de Chanaan.

7 Ainsi votre peuple apprit, à la vérité, le salut des justes, mais aussi l’extermination des méchants. 8 Car comme vous avez puni nos ennemis, ainsi en nous appelant à vous, vous nous avez glorifiés. 9 Cependant les justes, enfants des bons, sacrifiaient en secret; et ils établirent d’un commun accord cette loi de justice, que les justes devaient recevoir également les biens et les maux; et ils chantaient déjà les cantiques de louanges qu’ils avaient reçus de leurs pères. 10 Mais en même temps retentissait la voix confuse des ennemis, et on entendait le cri lamentable de ceux qui pleuraient des enfants. 11 Or, d’une semblable peine fut affligé l’esclave avec le maître ; et l’homme du peuple souffrit des maux semblables à ceux du roi.

Note : Sg. 18, 11 : Voir Exode, 12, 29.

12 Tous donc également avaient des morts sans nombre et frappés d’un seul genre de mort. Car les vivants ne suffisaient pas à ensevelir, parce qu’en un moment leur plus illustre race fut exterminée.

Note : Sg. 18, 12 : Genre ; sorte, manière ; littéralement nom (nomine), qui, même dans les écrivains profanes, réunit ces diverses significations.

13 N’ayant cru, en effet, à aucun prodige précédent, à cause des enchantements magiques ; mais pour la première fois, alors qu’eut lieu l’extermination des premiers-nés, ils confessèrent que c’était le peuple de Dieu.

Note : Sg. 18, 13 : Aucun. Comme nous l’avons déjà remarqué, le mot tout, avec une négation, signifie en hébreu nul, pas un ; hébraïsme qui est passé dans les Septante et la Vulgate. ― Que c’était, etc. ; que les Hébreux étaient le peuple de Dieu.

14 Car lorsqu’un paisible silence régnait sur toutes choses et que la nuit était au milieu de sa course, 15 Votre parole toute-puissante venant du ciel, du trône royal, vainqueur impitoyable, fondit au milieu de cette terre d’extermination ; 16 Glaive aigu portant votre arrêt fatal, et se tenant ferme, elle remplit tout de mort, et se tenant sur la terre, elle atteignait jusqu’au ciel.

Note : Sg. 18, 16 : Fatal ; littéralement non dissimulé, non feint (insimulatum). ― Se tenant ferme ; ou dans l’attitude d’un combattant, vraie signification du latin stans.

17 Alors aussitôt des visions mauvaises de songes les troublèrent, et des craintes inattendues survinrent. 18 Et, jetés çà et là à moitié morts, ils déclaraient la cause de leur mort.

Note : Sg. 18, 18 : Jetés çà et là ; littéralement un autre jeté là ; ce qui est mis par abréviation pour : Un jeté ici, un autre là.

19 Car, les visions qui les troublèrent les avertissaient d’avance, afin qu’ils ne périssent pas, sans savoir pourquoi ils souffraient des maux.

20 A la vérité l’épreuve de la mort atteignit aussi les justes, et la multitude fut frappée dans le désert ; mais votre colère ne dura pas longtemps.

Note : Sg. 18, 20 : L’auteur fait ici allusion à ce qui arriva aux Israélites dans le désert, après la révolte de Coré, de Dathan et d’Abiron. Voir Nombres, 16, verset 46 et suivants.

21 Car un homme sans reproche se hâtant d’intercéder pour le peuple; présentant le bouclier de son ministère ; offrant la prière, et, par l’encens, la supplication, résista à la colère et mit fin à la calamité, montrant qu’il était votre serviteur.

Note : Sg. 18, 21 : Voir Nombres, 16, 46. ― Un homme ; Aaron le grand-prêtre. ― Sans reproche (sine querela) ; dans la circonstance actuelle. Voir le verset 20. L’auteur ne rappelle pas la faute d’Aaron lorsqu’il permit au peuple d’adorer le veau d’or, parce que cette ancienne faute avait été effacée longtemps auparavant.

22 Or, il apaisa les troubles, non par la force du corps, ni par la puissance des armes ; mais par la parole il fléchit celui qui le faisait souffrir, en rappelant les serments faits à nos pères, et l’alliance jurée avec eux.

Note : Sg. 18, 22 : Celui qui le faisait souffrir ; l’ange exterminateur (voir verset 25). Aaron a dû, en effet, beaucoup souffrir en voyant exterminer son peuple. ― Les serments faits à nos pères ; c’est le vrai sens du latin juramenta patrum, par hébraïsme.

23 Car, lorsque déjà les morts étaient tombés par monceaux les uns sur les autres, il s’entremit, et arrêta la vengeance, et lui coupa le chemin qui menait aux vivants.

Note : Sg. 18, 23 : Lui coupa la le chemin ; littéralement divisa, partagea le chemin ; en se posant entre le feu, qui avait déjà dévoré beaucoup d’Israélites, et ceux qui vivaient encore.

24 Car dans la longue robe qu’il portait, tout le globe de la terre était représenté; et les grandeurs des ancêtres étaient gravées sur les quatre rangs de pierres ; et votre magnificence sur le diadème de sa tête était gravée.

Note : Sg. 18, 24 : Voir Exode, 28, 6. ― Dans la longue robe, etc. Cette robe du grand prêtre était de fin lin, bleu de ciel, et au bord de laquelle pendaient des sonnettes d’or entremêlées de grenades couleur de pourpre. Or la couleur bleue représentait le ciel et l’air ; la toile de lin, la terre ; l’or, le feu et les grenades, la mer. ― Les grandeurs ; les Septante disent les gloires, ce sont les noms des douze patriarches, fils de Jacob (voir Exode, 28, verset 17 et suivants). ― Votre magnificence, etc. Le grand-prêtre portait écrit sur une lame d’or qui ceignait son front : « La sainteté est au Seigneur » (voir Exode, 28, 36-38. ).

25 Or, à ces choses céda celui qui exterminait, et il en fut épouvanté; car la seule épreuve de votre colère était suffisante.

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