Bible Glaire
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Chapitre 25

1 Voici encore des paraboles de Salomon, qu’ont recueillies les hommes d’Ezéchias, roi de Juda.

Note : Prov. 25, 1 et suivants : Troisième partie des Proverbes, du chapitre 25 au chapitre 29. Le premier recueil des Proverbes est suivi d’un second dont le titre se lit au verset 1. Cette inscription prouve que cette seconde collection a été faite vers 725 avant Jésus-Christ, pour servir de supplément à une autre déjà existante. Elle se commence comme celle du chapitre 10 au chapitre 22, de pensées embrassant un certain nombre de sujets divers, la plupart moraux. Pour la caractériser, on lui a donné le nom de livre du peuple, tandis qu’on a appelé la précédente, du chapitre 10 au chapitre 24, livre de la jeunesse. ― Ce second recueil est généralement semblable à celui des chapitres 10 à 22, à part quelques légères différences : le parallélisme antithétique y est assez rare : la forme allégorique revient assez souvent, voir Proverbes, 25, 11, etc. ; les deux membres de la comparaison sont parfois simplement juxtaposés, sans être unis, voir Proverbes, 25, 12, ou liés seulement par et ou ainsi, de même, voir Proverbes, 26, vv. 1-2, 18-19 ; 27, 8, etc. Nous ne rencontrons plus ici au même degré la concision sentencieuse du premier recueil ; la construction est plus lâche ; il y a des séries de proverbes liés entre eux, voir Proverbes, 26, 23-25 ; 27, vv. 15-16, 23-27 ; plusieurs ont un mot dominant qui en est comme la clef et est répété plusieurs fois, voir Proverbes, 5, 8-10 ; 26, vv. 3-12, 13-16. Ces observations s’appliquent surtout aux chapitres 25 à 27, verset 5.

Note : Prov. 25, 1 : Les hommes d’Ezéchias ; ce sont sans doute les personnages du temps de ce roi, les plus distingués par leur sagesse et leur savoir, tels qu’Isaïe, Eliacin, Joahé, Sobna.

2 La gloire de Dieu est de cacher la parole, la gloire des rois, de scruter le discours.

Note : Prov. 25, 2 : La parole ; c’est-à-dire sa parole, qu’il est de sa gloire de nous cacher sous de voiles mystérieux, tandis qu’il est de la gloire des rois d’étudier cette même parole divine (investigare sermonem), et de rechercher à la bien connaître, pour en faire la règle de leur conduite.

3 Le ciel en haut et la terre en bas, et le coeur des rois est impénétrable.

4 Ôte la rouille de l’argent, et il en sortira un vase très pur. 5 Ôte l’impiété de devant le roi, et par la justice s’affermira son trône.

6 Ne parais pas chercher la gloire devant le roi, et ne te tiens pas parmi les grands. 7 Car il vaut mieux qu’on te dise : Monte ici, que d’être humilié devant le prince.

8 Ce que tes yeux ont vu, ne le publie pas aussitôt dans une querelle; de peur que dans la suite, tu ne puisses réparer ton tort, lorsque tu auras déshonoré ton ami. 9 Traite ton affaire avec ton ami, et ne révèle pas un secret à un étranger; 10 De peur qu’il ne t’insulte, lorsqu’il t’aura appris, et qu’il ne cesse de te le reprocher. La faveur et l’amitié délivrent; conserve-les, afin que tu ne deviennes pas répréhensible.

Note : Prov. 25, 10 : La faveur… répréhensible. Ce passage, qui manque dans l’hébreu, se trouve dans les Septante, mais avec quelques différences.

11 Comme sont les pommes d’or, sur des lits d’argent, ainsi est celui qui dit une parole en son temps.

Note : Prov. 25, 11 : Des pommes d’or, etc. Ces pommes, fixées sur les colonnes du lit, ou suspendues, ou attachées au lit même, étaient un ornement aussi beau que précieux.

12 C’est un pendant d’oreille d’or, et une perle brillante que celui qui reprend un sage et une oreille obéissante.

Note : Prov. 25, 12 : C’est un pendant d’oreille, etc. ; comparaison analogue à la précédente, et que l’on retrouve fréquemment dans les auteurs arabes.

13 Comme la fraîcheur de la neige, au jour de la moisson, ainsi est un messager fidèle pour celui qui l’a envoyé ; il fait reposer son âme.

Note : Prov. 25, 13 : La fraîcheur de la neige. A l’époque de la moisson, c’est-à-dire vers le mois de juin et de juillet, les chaleurs étant très grandes dans la Judée, les Hébreux se servaient de neige pour rafraîchir les boissons. Le Liban leur en fournissait en abondance. Le même usage existait chez les Grecs et les Latins.

14 Des nuages, du vent et point de pluie à la suite, tel est l’homme qui se vante et ne remplit pas ses promesses.

15 Par la patience, un prince se laissera fléchir, et une langue douce brisera la dureté.

Note : Prov. 25, 15 : Voir Proverbes, 15, 1. ― La dureté ; hébraïsme, pour ce qu’il y a de plus dur.

16 Tu as trouvé du miel : mange ce qui te suffit de peur que, rassasié, tu ne le vomisses. 17 Éloigne ton pied de la maison de ton prochain ; de peur qu’un jour, rassasié de toi, il ne te haïsse.

Note : Prov. 25, 17 : Eloigne, etc. ; ne fréquente pas trop la maison. ― De ton prochain ; suivant l’hébreu et les Septante, de ton ami.

18 Un trait, un glaive, une flèche acérée, tel est l’homme qui, contre son prochain, dit un faux témoignage.

19 Une dent cariée, un pied lassé, tel est celui qui espère en un infidèle au jour de l’angoisse,

20 Et qui perd son manteau au jour du froid. Il met du vinaigre dans du nitre, celui qui chante des cantiques à un coeur très mauvais. Comme la teigne au vêtement et le ver au bois, ainsi la tristesse de l’homme nuit à son coeur.

Note : Prov. 25, 20 : Il met du vinaigre dans, etc. ; littéralement : Du vinaigre dans, etc. ― A un coeur très mauvais (cordi pessimo) ; le terme hébreu signifie aussi malade, affligé ; et c’est dans ce sens que les Septante l’ont rendu. Quant à l’ensemble du verset, les uns l’expliquent ainsi : De même que le vinaigre mêlé avec le nitre dissout le sel et augmente sa force détersive, en ôtant davantage les taches du visage, etc. , de même aussi le chant des cantiques dissipe le chagrin et la mélancolie d’un coeur triste ; les autres, au contraire, l’interprètent de cette manière : De même que le vinaigre, quand on le mêle avec le nitre, altère sa vertu d’enlever les taches, de même aussi le chant des cantiques, loin de calmer les douleurs d’un coeur affligé, ne fait que l’aigrir et l’augmenter. Les comparaisons précédentes, dont celle-ci paraît être une suite, donnent beaucoup de poids à cette dernière interprétation. ― Comme la teigne… coeur. Ce passage est dans les Septante, mais non pas dans l’hébreu. ― Dans le nitre. Le nitre servait de savon aux anciens. « On lave les vêtements, dit Aristote, avec de l’eau et du nitre. Mais si l’on verse du vinaigre sur le nitre, il se fond et est perdu. » Il exhale de plus une mauvaise odeur.

21 Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger : s’il a soif, donne-lui de l’eau à boire;

Note : Prov. 25, 21 : Voir Romains, 12, 20.

22 Car tu amasseras des charbons ardents sur sa tête; et le Seigneur te le rendra.

Note : Prov. 25, 22 : Car tu amasseras, etc. Voir, sur le sens de ce verset, cité par saint Paul, Romains, 12, 20.

23 Le vent d’aquilon dissipe les pluies, et le visage triste, la langue médisante.

24 Mieux vaut demeurer sur l’angle d’un toit qu’avec une femme querelleuse, et dans une maison commune.

Note : Prov. 25, 24 : Mieux vaut, etc. Voir Proverbes, 21, 9.

25 C’est de l’eau fraîche à une âme altérée, qu’une bonne nouvelle venant d’une terre éloignée.

26 Une fontaine troublée avec le pied, et une source corrompue, tel est le juste qui tombe devant l’impie.

Note : Prov. 25, 26 : Une source ; littéralement veine (vena). Comparer à Proverbes, 5, 18.

27 Comme manger beaucoup de miel n’est pas une bonne chose ; ainsi celui qui scrute la majesté sera accablé par la gloire.

Note : Prov. 25, 27 : Voir Ecclésiastique, 3, 22. ― Comme manger, etc. Le miel est agréable au goût, mais celui qui en mange trop s’en trouve mal. Pareillement, il est très agréable de se livrer à l’étude des choses divines, mais il n’est pas permis à notre intelligence bornée de vouloir, par curiosité et par présomption, scruter la majesté du Très-Haut. Si nous avons la témérité de le faire, nous serons éblouis par l’éclat même de cette majesté, accablés du poids de sa gloire, et nous nous perdrons dans les profondeurs de ses secrets.

28 Comme est une ville ouverte, et sans enceinte de murailles ; ainsi est l’homme qui ne peut, en parlant, retenir son esprit.

0%