Bible Glaire
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Chapitre 9

1 La sagesse s’est bâtie une maison, elle a taillé sept colonnes.

Note : Prov. 9, 1-18 : Peinture de la vocation des hommes à la possession et à la jouissance de la vraie sagesse, sous la figure d’une invitation à un double banquet, celui de la sagesse, versets 1 à 12, et celui de la folie, versets 13 à 18. Il faut se rendre au premier et fuir le second.

Note : Prov. 9, 1 : La sagesse, etc. C’est la suite de la parabole commencée au chapitre précédent, où l’auteur a représenté la sagesse comme une femme vénérable, dont il oppose les beautés réelles et les solides promesses aux faux attraits de la volupté dépeinte au chapitre 7, sous l’image d’une femme débauchée et impudente. ― La maison de la sagesse est, selon les Pères, l’humanité sainte de Jésus-Christ et l’Eglise chrétienne, qui réunissent, mais d’une manière plus excellente, les avantages décrits par Salomon. ― Sept colonnes. Le nombre sept a toujours été considéré, non seulement chez les Hébreux, mais encore chez les Arabes et les peuples de la Perse, comme le nombre parfait et, en conséquence, mystérieux et sacré. Dans la religion chrétienne, les sept colonnes figurent les sept sacrements et les sept dons du Saint-Esprit. ― Tailler des colonnes indique la magnificence des constructions.

2 Elle a immolé ses victimes, mêlé le vin et dressé sa table.

Note : Prov. 9, 2 : Elle a immolé ses victimes ; ou selon l’hébreu, elle a tué, égorgé ses animaux, qu’elle avait engraissés pour un festin, en dehors de tout sacrifice. Voyez ce que vous avons dit à ce sujet, voir Proverbes, 7, 22. ― Mêlé le vin ; c’est-à-dire préparé. Dans les contrées de l’Orient, les vins étant épais et forts, on les tempère toujours, en y mêlant de l’eau, à proportion de leur force, et quelquefois des aromates.

3 Elle a envoyé ses servantes pour appeler ses conviés, à la forteresse et aux murs de la cité :

Note : Prov. 9, 3 : Ses servantes. Les servantes de la sagesse représentent les Apôtres, les docteurs de l’Eglise et, en général, les prédicateurs, qui vont partout annoncer l’Evangile, publier la foi chrétienne. ― Ces servantes envoyées pour chercher les convives correspondent aux serviteurs de l’Evangile qui vont appeler les convives au festin de noces, voir Matthieu, 22, verset 1 et suivants ; Luc, 14, verset 16 et suivants.

4 Si quelqu’un est tout petit, qu’il vienne à moi. Et à des insensés elle a dit :

Note : Prov. 9, 4 ; 9. 16 : Tout petit (parvulis). Voir Proverbes, 1, 4.

5 Venez, mangez mon pain, et buvez le vin que je vous ai mêlé.

Note : Prov. 9, 5 : Le vin que je vous ai mêlé. Voir le verset 2. ― Mon pain, dans le sens d’aliments de toute espèce, mais ce mot n’est ici qu’une expression figurée, indiquant la doctrine de la sagesse, de même que le vin.

6 Quittez l’enfance, et vivez, et marchez par les voies de la prudence.

7 Celui qui instruit un railleur se fait injure à lui-même; et celui qui reprend un impie se crée une tache.

Note : Prov. 9, 7 ; : 9. 8 ; 9. 12 Railleur ; selon l’hébreu, qui méprise ce qu’il y a de plus saint et de plus sacré, impie.

8 Ne reprends pas un railleur, de peur qu’il ne te haïsse. Reprends un sage, et il t’aimera. 9 Donne à un sage une occasion, et il recevra un surcroît de sagesse. Enseigne un juste, et il se hâtera de recevoir l’instruction. 10 Le principe de la sagesse est la crainte du Seigneur ; et la science des saints est la prudence.

Note : Prov. 9, 10 : Voir Psaumes, 110, 10 ; Proverbes, 1, 7 ; Ecclésiastique, 1, 16. ― La science des saints est celle qui est propre aux saints et qui rend saints. Les saints sont ceux qui se distinguent entre les hommes par leur piété.

11 Car par moi seront multipliés tes jours, et te seront données des années de vie. 12 Si tu es sage, c’est pour toi-même que tu le seras ; mais si tu es moqueur, seul, tu en porteras le mal.

13 Une femme insensée, criarde, pleine d’attraits et ne sachant absolument rien,

Note : Prov. 9, 13-18 : La folie est maintenant personnifiée pour être mise en opposition avec la Sagesse vivante.

14 S’est assise à la porte de sa maison, sur un siège, en un lieu élevé de la ville,

Note : Prov. 9, 14 : Elle s’est assise à la porte de sa maison pour attirer les imprudents. ― Elle va aussi çà et là, en un lieu élevé de la ville, pour chercher des victimes.

15 Afin d’appeler ceux qui passent par la voie, et qui poursuivent leur chemin :

Note : Prov. 9, 15 : Afin d’appeler elle-même. La Folie est toujours inférieure à la Sagesse. Celle-ci faisait inviter à son banquet par ses servantes, voir Proverbes, 9, 3 ; la Folie doit faire les invitations elle-même.

16 Que celui qui est tout petit se détourne et vienne vers moi. Et elle a dit à un jeune homme sans coeur :

Note : Prov. 9, 16 : A un jeune homme sans coeur (vecordi). Voir Proverbes, 7, 7. ― Ce verset est la répétition du verset 4, mais la Folie le répète dans un sens ironique, appelant petit ou simple celui qui suit les voies de la Sagesse.

17 Des eaux dérobées sont plus douces, et un pain caché est plus suave.

Note : Prov. 9, 17 : Un pain caché ; c’est-à-dire un pain pris en cachette, ou qu’on est obligé de manger en se cachant. ― La Folie invite à un banquet qui n’est pas somptueux mais qui a l’attrait du fruit défendu.

18 Et il ignore que là sont des géants, et que dans les profondeurs de l’enfer sont ses convives.

Note : Prov. 9, 18 : Là ; chez la femme insensée du verset 13 ; c’est-à-dire que la maison de cette femme est pour le jeune homme qui se laisse séduire un vrai sépulcre ; c’est le lieu où sont les anciens géants morts depuis des siècles. Job, en effet (voir Job, 26, 5), Isaïe (voir Isaïe, 14, 9) ; Ezéchiel (voir Ezéchiel, 32, vv. 21, 27, 29), nous dépeignent l’enfer comme un lieu ténébreux, où demeurent les anciens géants, et où ils gémissent sous les eaux. Comparer de plus à Proverbes, 2, 18-19 ; 5, 5. ― Le mot traduit par géants, en hébreu rephaïm, désigne proprement les âmes des morts, qui sont dans le scheôl et doit être distingué du mot semblable Rephaïm, qui est le nom d’une race de géants. Plus haut, voir Proverbes, 2, 18, saint Jérôme a traduit le mot Rephaïm par enfer, qui, d’ailleurs comme ici, rend l’expression hébraïque scheôl. ― Ce verset est la conclusion brève, mais forte de Salomon. Quel terrible banquet ! La maison de la Folie est comme un soupirail de l’enfer et ses convives se voient tout d’un coup plongés au milieu même de l’enfer, avec les habitants de l’abîme.

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