Chapitre 138
1 Pour la fin, psaume de David. Seigneur, vous m’avez éprouvé, et vous m’avez connu ;
Note : Ps. 138, 1 : Seigneur, vous m’avez éprouvé, etc. Dans tout ce psaume, l’auteur s’attache à montrer que le Seigneur l’a éprouvé, examiné, pénétré et connu parfaitement dans son être, ses pensées, ses sentiments, ses actions, en un mot, tout ce qui le concerne.
Note : Ps. 138, 1-24 : Ce beau psaume est un des plus riches en enseignements théologiques sur la nature de Dieu. Dans une première partie, versets 1 à 12, David dépeint la science infinie et l’immensité divine, à qui rien ne peut échapper ; dans la seconde, versets 13 à 18, il loue le Seigneur qui donne la vie à l’homme, et à qui même les phases primitives de notre existence ne sont pas cachées, non plus que notre destinée future, tandis que nous, nous ne savons rien de toutes ces choses ; enfin, dans une troisième, versets 19 à 24, il s’élève contre les ennemis du Créateur, et demande à être lui-même éprouvé et purifié. Dieu connaît tout, il connaît donc aussi la différence qui existe entre David, son serviteur fidèle, et le méchant.
2 C’est vous qui avez connu mon coucher et mon lever.
Note : Ps. 138, 2 : Mon coucher ; littéralement mon reposer, mon repos de la nuit. C’est le vrai sens du sessionem de la Vulgate, expliqué par le texte original ; car le thème hébreu correspondant signifie non seulement s’asseoir, s’établir, mais aussi prendre du repos, se reposer ; et à Psaumes, 131, 3, il a incontestablement le sens de se reposer la nuit ; sens que le contexte exige d’ailleurs ici. ― Mon coucher et mon lever signifie toutes mes actions.
3 Vous avez compris de loin mes pensées; vous avez observé mes sentiers et le cours de ma vie. 4 Et toutes mes voies, vous les avez prévues ; car il n’y a point de parole sur ma langue.
5 Voilà que vous. Seigneur, vous avez connu toutes les choses nouvelles et anciennes : c’est vous qui m’avez formé, et qui avez mis sur moi votre main. 6 Votre science est devenue admirable pour moi : elle est affermie, et je ne pourrai pas y atteindre.
Note : Ps. 138, 6 : Votre science, etc. , pour moi, c’est-à-dire à mes yeux ; ou bien : La connaissance que vous avez de moi est admirable ; ou bien encore : Votre science s’est élevée admirablement au-dessus de moi.
7 Où irai-je pour me dérober à votre esprit? où fuirai-je devant votre face? 8 Si je monte au ciel, vous y êtes ; si je descends dans l’enfer, vous y êtes présent.
Note : Ps. 138, 8 : Voir Amos, 9, 2.
9 Si je prends mes ailes au point du jour, et que j’habite aux extrémités de la mer, 10 Là encore votre main me conduira, et votre droite me retiendra.
11 Et j’ai dit : Peut-être que les ténèbres me couvriront; et la nuit est une lumière autour de moi dans mes plaisirs, 12 Parce que les ténèbres ne seront pas obscures pour vous, et la nuit sera éclairée comme le jour : comme sont les ténèbres de celle-là, de même aussi est la lumière de celui-ci.
Note : Ps. 138, 12 : Comme sont, etc. Vous y voyez la nuit comme le jour.
13 Parce que c’est vous qui êtes en possession de mes reins, vous m’avez reçu dès le sein de ma mère.
Note : Ps. 138, 13 : C’est vous, etc. (Tu possedisti) ; Septante, vous avez acquis ; ce qui est un des sens de l’hébreu, qui signifie aussi faire, former ; signification que nous croyons être la véritable dans ce passage-ci. Reins, mot par lequel les Hébreux désignaient aussi ce qu’il y a de plus intime dans l’homme, le fond de l’âme. ― Vous m’avez reçu, etc. Voir Psaumes, 21, 11.
14 Je vous glorifierai, parce que vous avez montré d’une manière terrible votre magnificence : admirables sont vos oeuvres, mon âme le reconnaît parfaitement.
15 Mes os n’ont pas été cachés pour vous qui les avez faits dans le secret ; ni ma substance formée dans les parties inférieures de la terre.
Note : Ps. 138, 15 : Mes os ; littéralement mon os ; c’est-à-dire chacun de mes os. Ici, comme en bien d’autres endroits de l’Ecriture, la partie se met pour le tout. ― Dans le secret ; littéralement dans le caché ; dans le sein de ma mère. ― Les parties inférieures de la terre désignent le tombeau ou même l’enfer, c’est-à-dire les limbes. Comparer à Ephésiens, 4, 9.
16 Vos yeux ont vu mon corps encore informe, et tous les hommes seront écrits dans votre livre : il se formera des jours, dans lesquels il n’y aura personne.
Note : Ps. 138, 16 : Encore informe, à l’état d’embryon. ― Il se formera, etc. ; viendront des jours où il n’existera plus personne.
17 Mais pour moi, ô Dieu, vos amis sont devenus extrêmement honorables ; leur empire s’est extrêmement fortifié. 18 Je les compterai, et ils se trouveront plus nombreux que le sable : je me suis réveillé, et je suis encore avec vous.
Note : Ps. 138, 18 : Je les compterai, etc. ; hébraïsme, pour si je le compte, je les trouverai etc. ― Je me suis réveillé, etc. ; quand je me réveille, je suis aussitôt occupé de vous, je pense à vous.
19 Si vous tuez les pécheurs, ô Dieu, hommes de sang, détournez-vous de moi ;
Note : Ps. 138, 19 : De sang ; littéralement de sangs. Voir Psaumes, 5, 7.
20 Parce que vous dites dans votre pensée : Ils recevront en vain vos cités.
Note : Ps. 138, 20 : Parce que vous dites en vous-mêmes au Seigneur : C’est en vain que vous donnerez vos cités aux Israélites, nous saurons bien les en chasser malgré vous.
21 Est-ce que je n’ai pas haï, Seigneur, ceux qui vous haïssaient ; et au sujet de vos ennemis, ne séchais-je pas? 22 Je les haïssais d’une haine parfaite ; et ils sont devenus des ennemis pour moi.
23 Eprouvez-moi, ô Dieu, et comprenez mon coeur: interrogez-moi et connaissez mes sentiers. 24 Et voyez si une voie d’iniquité est en moi, et conduisez-moi dans la voie éternelle.