Bible Glaire
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Chapitre 86

1 Aux fils de Coré psaume de cantique. Ses fondements sont sur les montagnes saintes;

Note : Ps. 86, 1-7 : Eusèbe dit avec raison que ce psaume est très obscur. Plusieurs critiques pensent qu’il fut composé à la suite de la ruine de l’armée de Sennachérib. Voir Psaume 45 ; 47 et 75. ― L’auteur y annonce la conversion des Gentils. ― En voici la traduction sur l’hébreu où il est plus clair : Elle est fondée sur les saintes montagnes (où est le temple) ! Le Seigneur aime les portes de Sion Plus que toutes les tentes de Jacob. On dit sur toi des choses glorieuses, cité de Dieu : « Je compterai l’Egypte et Babylone parmi ceux qui me connaissent. Voici les Philistins (des étrangers), Tyr avec l’Ethiopie : Ils sont nés là (à Jérusalem). » Et l’on dit à Sion : Une multitude d’hommes y est née. C’est le Très-Haut qui l’a fondée. Le Seigneur compte et inscrit les peuples : Ils sont nés là. Et chantres et musiciens [s’écrient] : « Tu es la source de toutes (nos joies). »

2 Le Seigneur aime les portes de Sion plus que tous les tabernacles de Jacob. 3 Des choses glorieuses ont été dites de loi, cité de Dieu.

4 Je me souviendrai de Rahab et de Babylone qui me connaissent. Voilà que des étrangers et Tyr, et un peuple d’Éthiopiens ont été là.

Note : Ps. 86, 4 : Rahab ; ce mot hébreu, qui signifie proprement orgueil, fierté, désigne très probablement et poétiquement l’Egypte, ici aussi bien que dans Psaumes, 88, 11 et Isaïe, 25, 11 ; 51, 9 ; passages où la Vulgate elle-même a rendu le même terme hébreu par orgueil, superbe. ― Des étrangers ; c’est-à-dire les Philistins. Voir sur ce mot, Psaumes, 59, 10.

5 Est-ce qu’on ne dira pas de Sion : Un homme et un homme est né dans elle, et lui-même, le Très-Haut, l’a fondée?

Note : Ps. 86, 5 : Est-ce qu’on ne dira pas ; littéralement ne dira-t-il pas ; ce qui revient au même ; car, dans les phrases semblables, le mot quelqu’un, ou le participe du verbe, formant le sujet, se sous-entend très souvent ; en sorte que le sens rigoureusement grammatical est : Est-ce que quelqu’un, ou un disant ne dira pas ? L’hébreu porte : Il sera dit ; ce qui est encore la même chose. Quant aux Septante, où on lit aujourd’hui : Une mère Sion dira, saint Jérôme, dans son Commentaire sur ce passage, soutient que les anciens exemplaires portaient, comme il traduit lui-même Numquid Sion dicet ? ― De Sion. C’est ce qu’exigent évidemment les mots suivants, dans elle. Ainsi, la traduction, à Sion, est un contresens. A la vérité, la particule hébraïque, mise devant Sion, marque ordinairement le datif, mais elle signifie aussi quelquefois de, au sujet de, quand elle est jointe aux verbes dire, ordonner, et qu’elle n’est pas suivie d’un verbe à la seconde personne, comme nous avons déjà eu l’occasion de le faire observer. ― Un homme et un homme ; c’est-à-dire un grand nombre, une multitude d’hommes.

6 Le Seigneur le racontera dans les écritures des peuples et des princes, de ceux qui furent dans elle.

7 Ceux qui habitent en toi ont la joie de tous ceux qui se livrent à l’allégresse.

Note : Ps. 86, 7 : Ceux qui habitaient en toi ; littéralement l’habitation en toi ; c’est un hébraïsme en vertu duquel le substantif se met très souvent au lieu de l’adjectif. ― L’Eglise applique ce psaume à la très Sainte Vierge. M. Olier, dans ses mémoires inédits, donne un bel exemple des applications que l’on peut faire des chants sacrés aux offices liturgiques, par la manière dont il commente le Fundamenta ejus, entendu de la Mère de Dieu ; « Les fondements, ou autrement les premiers sentiments et les prémices de la vie de la très Sainte Vierge sont élevés par-dessus les plus hautes montagnes de l’Eglise, c’est-à-dire par-dessus les âmes les plus parfaites et les plus éminentes de l’Eglise…, d’où vient que Dieu aime plus ces entrées, ou autrement ces portes, que les tabernacles de Jacob. Les entrées de la très Sainte Vierge sont deux, l’une cachée et inconnue, qui est sa sainte Conception ; l’autre est plus évidente, et c’est sa Nativité… Gloriosa dicta sunt de te, civitas Dei. O Sainte Vierge, vraie demeure de Dieu…, on ne peut exprimer la gloire et la grandeur de votre âme… Memor ero Rahab et Babylonis scientium me. Ecce alienigenae et Tyrus et populus Aethiopium, hi fuerunt illic. A ce moment de ma Conception et de ma naissance, j’offrais toute l’Eglise à Dieu ; je présentais avec moi toute l’étendue des nations qui devaient servir à son honneur et à sa gloire. Et sa bonté a exaucé mes voeux et mon offrande… Numquid Sion dicet : Homo et homo natus est in ea, et ipse fundavit eam Altissimus ? A voir cette magnificence et sainteté de l’âme de Marie, est-il pas bien aisé de voir que Dieu l’a préparée pour naître d’elle son Fils unique Jésus-Christ, qui est le Fils de l’homme, et avec lui aussi toute l’étendue de son Eglise ? Homo et homo natus est in ea… Dieu remplira le coeur de tous les hommes d’honneurs et de ressentiments pour sa personne… C’est une joie commune et universelle de tous les fidèles chrétiens. » Oraison sur la Nativité de la Sainte Vierge, 8 septembre 1 641.

0%