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Chapitre 12

1 Et Job, répondant, dit :

Note : Job 12, 1 : IVe discours de Job : sa Ire réponse à Sophar, du chapitre 12 au chapitre 14. Les menaces de Sophar blessent le juste innocent. Il réfute d’abord ses amis, du chapitre 12 au chapitre 13, verset 12 ; puis il se plaint à Dieu lui-même, du chapitre 13, verset 13 au chapitre 14. ― I. Réfutation de ses amis : 1° Il nie la thèse que le châtiment suive toujours le crime ici-bas et que l’affliction soit une preuve de culpabilité de l’affligé : « Les tentes des voleurs sont dans l’abondance, et ils provoquent audacieusement Dieu », voir Job, 12, 6. Ses amis n’ont pas le privilège exclusif de la connaissance de Dieu, il le connaît comme eux par la nature et par la tradition, chapitre 12, versets 2 à 13. ― 2° Il connaît, lui aussi la puissance et la sagesse de son Maître, et il la décrit en termes magnifiques, ainsi que la Providence générale et particulière, versets 14 à 25. ― 3° Il ne veut pas avoir à faire à eux, puisqu’ils sont aveuglés par leurs préjugés, mais à Dieu, chapitre 13, versets 1 à 12. ― II. Plainte à Dieu, du chapitre 13, verset 13 au chapitre 14. ― 4° Sa sincérité l’encourage à s’adresser à Dieu même, pourvu qu’il veuille bien ne pas l’accabler par l’éclat de sa majesté, chapitre 13, versets 13 à 22. ― 5° Alors même que ses péchés seraient aussi grands que ses souffrances, la vie est déjà bien assez amère pour que Dieu ne punisse pas si sévèrement les fautes qui peuvent lui avoir échappé dans sa jeunesse, du chapitre 13, verset 23 au chapitre 14, verset 3. ― 6° L’origine de l’homme est trop basse, sa vie trop triste, pour que Dieu soit sans pitié envers lui, versets 4 à 12. ― 7° Si l’homme devait retourner sur la terre, Dieu pourrait le maltraiter une première fois, mais il n’y revient jamais, versets 13 à 22.

2 Ainsi vous, vous êtes les seuls hommes, et avec vous mourra la sagesse?

Note : Job 12, 2-3 : Ce n’est nullement l’orgueil qui inspire à Job ce langage. On a vu, au contraire, combien il s’était humilié devant Dieu, en comparant sa propre justice à celle de ce souverain juge de tous les hommes. D’ailleurs la jactance de ses amis qui appliquaient faussement des sentences vraies jusqu’à un certain point, en elles-mêmes, le forçait à rabaisser leur orgueil ; et c’est uniquement dans ce dessein qu’il a l’air de se glorifier, en montrant leur infériorité.

3 J’ai cependant un coeur comme vous, et je ne vous suis pas inférieur; qui, en effet, ignore ce que vous savez?

Note : Job 12, 3 : Voir Job, 20, 2.

4 Celui qui est raillé par son ami comme moi invoquera Dieu, et Dieu l’exaucera ; car la simplicité du juste est tournée en dérision.

Note : Job 12, 4 : Voir Proverbes, 14, 2.

5 C’est une lampe méprisée dans les pensées des riches, mais préparée pour un temps marqué. 6 Les tentes des voleurs sont dans l’abondance, et ils provoquent audacieusement Dieu, quoique ce soit lui qui ait mis toutes choses en leurs mains.

7 Certes, interroge les bêtes, et elles te l’enseigneront; et les volatiles du ciel, et ils te l’indiqueront. 8 Parle à la terre, et elle te répondra; et les poissons de la mer te le raconteront. 9 Qui ignore que la main du Seigneur a fait toutes ces choses? 10 C’est dans sa main qu’est l’âme de tout vivant, et l’esprit de toute chair d’homme. 11 Est-ce que l’oreille ne discerne pas les paroles, et le palais de celui qui mange la saveur des aliments?

Note : Job 12, 11 : Voir Job, 34, 3.

12 Dans les vieillards est la sagesse, et dans une longue vie la prudence.

Note : Job 12, 12 : Dans une longue vie ; littéralement dans beaucoup de temps.

13 En Dieu sont la sagesse et la force; c’est lui qui possède le conseil et la prudence.

Note : Job 12, 13 : En Dieu ; littéralement En lui. Job désigne ordinairement Dieu par le pronom lui.

14 S’il détruit, il n’y a personne pour édifier; s’il enferme un homme, nul ne pourra lui ouvrir.

Note : Job 12, 14 : Voir Isaïe, 22, 22 ; Apocalypse, 3, 7.

15 S’il retient les eaux, tout se desséchera; et, s’il les lâche, elles ravageront la terre. 16 En lui sont la force et la sagesse : il connaît et celui qui trompe et celui qui est trompé. 17 Il amène les conseillers à une fin insensée, et les juges à l’étourdissement.

Note : Job 12, 17 : Il amène, etc. Calvin a abusé de ce passage, et d’autres semblables, pour établir que Dieu est auteur du péché. Mais de telles expressions dans les auteurs sacrés signifient seulement que Dieu permet qu’on tombe, parce que, par un jugement, il s’éloigne de ceux qui méprisent sa lumière, et qui, voulant suivre leur propre sagesse, tombent en des écarts qui les conduisent jusqu’à la mort.

18 Il délie le baudrier des rois, et ceint leurs reins d’une corde.

Note : Job 12, 18 : Il délie le baudrier, etc. ; il dépouille les rois de leur autorité. ― Il ceint, etc. ; c’est-à-dire, il les réduit à la condition des esclaves.

19 Il fait que les prêtres vont sans gloire, et il renverse les grands ; 20 Changeant le langage des hommes véridiques, et enlevant la science des vieillards. 21 Il verse le mépris sur les princes, en relevant ceux qui avaient été opprimés. 22 C’est lui qui découvre les profondeurs des ténèbres, et produit à la lumière l’ombre de la mort. 23 C’est lui qui multiplie les nations et les perd, et qui, après les avoir renversées, les rétablit entièrement. 24 C’est lui qui change le coeur des princes du peuple de la terre ; qui les trompe, afin qu’ils marchent par où il n’y a point de voie. 25 Ils tâtonneront comme dans les ténèbres, et ils ne marcheront pas à la lumière, et il les fera chanceler comme des hommes ivres.

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