Bible Glaire
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Chapitre 3

1 Après cela Job ouvrit la bouche, et maudit le jour de sa naissance.

Note : Job 3, 1-26 : Les malédictions et les imprécations suivantes ne sont que des expressions emphatiques très usitées en Orient pour peindre une vive douleur. ― Ici commence la deuxième partie, contenant la discussion de Job et de ses trois amis, du chapitre 3 au chapitre 31. Première discussion, du chapitre 3 au chapitre 14. ― 1° Monologue de Job, chapitre 3. Il renferme trois idées principales : 1° Job maudit le jour de sa naissance, versets 3 à 10 ; ― 2° il regrette de n’être pas mort, versets 11 à 19 ; ― 3° il se demande pourquoi la vie a été adonnée au misérable, versets 20 à 26. ― Sa douleur longtemps comprimée éclate avec véhémence : il se plaint tout d’abord avec une amère éloquence de ce qu’il souffre et, après avoir épanché ses sentiments, il donne la raison de ses plaintes. Job n’est pas un stoïcien, un Titan ou un Prométhée révolté, comme on l’a prétendu, c’est un homme qui souffre : les aiguillons de la maladie lui font pousser des cris d’angoisse ; mais comme c’est aussi un juste, au fond de sa conscience il demeure ferme, comptant sur la justice de Dieu. Tel nous le verrons dans tout le cours du livre, sentant vivement la souffrance, mais fort de son innocence et animé d’une confiance inébranlable dans le jugement de Dieu.

2 Et il parla.

3 Périsse le jour auquel je suis né, et la nuit dans laquelle il fut dit : Un homme a été conçu !

Note : Job 3, 3 : Voir Jérémie, 20, 14.

4 Que ce jour soit changé en ténèbres; que Dieu ne s’en enquière pas d’en haut, et qu’il ne soit point éclairé de la lumière. 5 Que des ténèbres et une ombre de mort l’obscurcissent; qu’une obscurité s’en empare, et qu’il soit enveloppé d’amertume.

6 Cette nuit, qu’un tourbillon ténébreux en prenne possession, qu’elle ne soit pas comptée dans les jours de l’année, ni mise au nombre des mois. 7 Que cette nuit soit solitaire, et qu’elle ne mérite pas de louanges. 8 Qu’ils la maudissent, ceux qui maudissent le jour, qui sont prêts à susciter Léviathan.

Note : Job 3, 8 : Ceux qui maudissent le jour ; les enchanteurs qui ont des formules de bénédiction et de malédiction pour les jours, qui prédisent des jours heureux ou malheureux, et exercent leur pouvoir sur les animaux les plus terribles. Comparer à Job, 40, 20 ; 41, 1. ― On entend généralement par Léviathan le crocodile.

9 Que les étoiles soient couvertes des ténèbres de son obscurité; qu’elle attende une lumière, et ne la voie point, ni la naissance de l’aurore qui se lève ; 10 Parce qu’elle n’a pas fermé le sein qui ma formé, et qu’elle n’a pas ôté les maux de devant mes yeux.

11 Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein de ma mère? pourquoi, sorti de son sein, n’ai-je pas aussitôt péri? 12 Pourquoi ai-je été reçu sur des genoux? pourquoi allaité par des mamelles?

Note : Job 3, 12 : Ai-je été reçu sur des genoux ? Voir Genèse, 30, 3.

13 Car maintenant, dormant, je serais en silence, et je reposerais dans mon sommeil,

Note : Job 3, 13 : La mort est souvent appelée dans l’Ecriture un sommeil, pour nous rappeler le souvenir de la résurrection future.

14 Avec les rois et les consuls ; de la terre, qui se bâtissent de vastes solitudes;

Note : Job 3, 14 : Les consuls ; les conseillers du roi, les grands. ― Bâtissent de vastes solitudes ; c’est-à-dire de superbes mausolées, où ils sont ensevelis seuls, ou bien ils bâtissent de magnifiques palais dans de vastes solitudes.

15 Avec les princes qui possèdent de l’or, et remplissent leurs maisons d’argent. 16 Ou bien je n’existerais pas, comme un avorton caché dans le sein de sa mère, ou comme ceux qui, conçus, n’ont pas vu la lumière. 17 C’est là que des impies ont cessé leur tumulte, et là que se reposent ceux qui ont perdu leur force. 18 Et ceux qui autrefois étaient enchaînes ensemble sont sans inquiétude; ils n’entendent pas la voix d’un exacteur.

Note : Job 3, 18 : Enchaînés ensemble. On enchaînait deux ensemble (par deux ? ) les esclaves fugitifs et indociles. ― Job ne nie pas ici les jugements que Dieu doit exercer contre les méchants après leur mort ; mais il parle un langage humain et conforme à la manière ordinaire de regarder la mort, c’est-à-dire comme la fin de tous les maux de la vie.

19 Des grands et des petits sont là, et un esclave est délivré de son maître.

20 Pourquoi la lumière a-t-elle été donnée aux malheureux, et la vie à ceux qui sont dans l’amertume de l’âme, 21 Qui attendent la mort (et elle ne vient pas), comme s’ils déterraient un trésor,

Note : Job 3, 21 : Qui attendent la mort, et la recherchent avec autant d’ardeur que s’ils creusaient la terre pour trouver un trésor.

22 Et qui se réjouissent extrêmement, lorsqu’ils ont trouvé un sépulcre ; 23 A un homme dont la voie est cachée, et que Dieu entoure de ténèbres?

Note : Job 3, 23 : A un homme ; c’est le complément de pourquoi la lumière ou la vie a-t-elle été donnée, du verset 20. ― Dont la voie est cachée. Le sentier dans lequel il doit marcher est tellement couvert, qu’il ne sait où poser le pied.

24 Avant que je mange, je soupire; et comme les eaux qui débordent, ainsi sont mes rugissements, 25 Parce que la frayeur que je redoutais m’est venue, et ce que j’appréhendais est arrivé. 26 N’ai-je pas dissimulé? n’ai-je pas gardé le silence? ne suis-je pas resté dans le repos? Cependant l’indignation de Dieu est venue sur moi.

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