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Chapitre 12

1 Ces conventions faites, Lysias se rendit vers le roi, et les Juifs donnaient leurs soins à l’agriculture. 2 Mais ceux qui étaient demeurés, Timothée et Apollonius, fils de Gennéus, aussi Jérôme et Démophon, et Nicanor, gouverneur de Chypre, ne les laissaient pas vivre en paix et en repos.

Note : II Macc. 12, 2 : Timothée, le même qui est nommé à 1 Machabées, 5, 11, et ci-après, verset 10, et dans la suite du chapitre. Jérôme et Démophon sont inconnus d’ailleurs. Apollonius, fils de Gennéus, est différent des deux autres personnages de ce nom qui étaient l’un, fils de Tharsée, voir 2 Machabées, 3, vv. 5, 7, l’autre, fils de Mnesthée, voir 2 Machabées, 4, 21. Il est aussi probablement différent d’Apollonius, gouverneur de Coelésyrie, sous Démétrius, voir 1 Machabées, 10, 69, parce qu’à l’époque dont il s’agit ici, cet Apollonius était à Rome avec Démétrius Ier. Apollonius, fils de Gennéus, était vraisemblablement le père du gouverneur de la Coelésyrie. Voir 1 Machabées, 10, 69. Nicanor, gouverneur de Chypre, doit être différent de Nicanor, fils de Patrocle, voir 2 Machabées, 8, 9, préposé aux éléphants, voir 2 Machabées, 14, 12, et dont il est longuement question à 1 Machabées, 7, 26-47 et 2 Machabées, du chapitre 14, verset 12 au chapitre 15.

3 Or les habitants de Joppé commirent ce crime : ils prièrent les Juifs avec lesquels ils habitaient, de monter sur des barques qu’ils avaient préparées, avec leurs femmes et leurs enfants, comme n’y ayant aucune inimitié entre eux. 4 C’est pourquoi d’après un décret arrêté en commun par la cité, et eux-mêmes ayant acquiescé, et ne soupçonnant rien, à cause de la paix qui était entre eux, lorsqu’ils furent avancés dans la haute mer, les habitants de Joppé n’en noyèrent pas moins de deux cents.

Note : II Macc. 12, 4 : Eux-mêmes, les Juifs. Ayant acquiescé à ce décret qui ratifiait la proposition faite aux Juifs (voir verset 3) de monter sur des barques.

5 Dès que Judas sut que cette cruauté avait été commise contre des hommes de sa nation, il donna des ordres aux hommes qui étaient avec lui; et Dieu, le juste juge, invoqué, 6 Il marcha contre les meurtriers de ses frères, et mit le feu au port pendant la nuit, brûla les barques; mais ceux qui avaient échappé au feu, il les fit périr par le glaive. 7 Et lorsqu’il eut fait cela, il s’en alla, comme devant encore revenir et exterminer tous les habitants de Joppé.

8 Mais, lorsqu’il sut que ceux qui étaient à Jamnia voulaient traiter de la même manière les Juifs qui demeuraient avec eux,

Note : II Macc. 12, 8 : Jamnia. Voir 1 Machabées, 4, 15.

9 Il surprit aussi les Jamnites pendant la nuit, et brûla le port avec les vaisseaux, en sorte que la lumière du feu se voyait à Jérusalem, éloignée de deux cent quarante stades.

Note : II Macc. 12, 9 : Deux cent quarante stades ; environ dix lieues (44 km).

10 Et lorsqu’ils furent partis de là et qu’ils en étaient à neuf stades, cheminant vers Timothée, des Arabes, au nombre de cinq mille hommes de pied et de cinq cents cavaliers, engagèrent la bataille avec lui.

Note : II Macc. 12, 10 : Avec lui, Judas (voir verset 5). Des Arabes, Bédouins nomades, habitant entre l’Egypte et la Palestine et faisant souvent des incursions dans le pays des Philistins.

11 Et lorsque le combat devint opiniâtre, et que, par le secours de Dieu, il eut tourné à l’avantage des Juifs, les Arabes qui étaient restés, se voyant vaincus, demandaient à Judas de leur donner la main droite, promettant de donner des pâturages, et de lui être utiles en tout le reste.

Note : II Macc. 12, 11 : De leur donner la main droite. Voir 1 Machabées, 11, 50.

12 Or Judas, pensant qu’ils seraient, en effet, utiles en beaucoup de choses, promit la paix; et ayant reçu sa main droite, ils se retirèrent dans leurs tabernacles.

13 Or il attaqua aussi une cité forte environnée de ponts et de murs, laquelle était habitée par une multitude d’hommes de diverses nations et dont le nom était Casphin.

Note : II Macc. 12, 13 : Casphin, peut-être la même ville que Casbon (voir 1 Machabées, 5, 36). Casphin était environnée de ponts, c’est-à-dire, d’après un des sens du mot grec, de larges murs en terre.

14 Mais ceux qui étaient dedans, se confiant en la force de leurs murs et dans leur provision de vivres, se défendaient très faiblement, harcelant Judas par des injures, et blasphémant, et proférant des paroles impies. 15 Mais Machabée, ayant invoqué le grand prince du monde, qui sans bélier et sans machines au temps de Jésu fit tomber Jéricho, monta impétueusement sur les murs.

Note : II Macc. 12, 15 : Jésu, c’est-à-dire Josué. Voir Josué, 6, 1-20.

16 Et, la cité prise par la volonté du Seigneur, il fit le plus grand carnage, de sorte que l’étang adjacent de deux stades de largeur semblait rouler le sang des tués.

17 Ils partirent de là, et ayant fait sept cent cinquante stades, ils vinrent à Characa, vers les Juifs qui sont appelés Tubianéens.

Note : II Macc. 12, 17 : Tubianéens qui habitaient le pays de Tubin ou de Tob. Voir 1 Machabées, 5, 13. Characa, d’après les uns, Kir, ville de Moab, sur l’ouadi Kérek, mais, d’après d’autres, comme Kir n’était pas dans le pays de Tob, simple camp retranché, situé entre l’Ammonitide et la Syrie.

18 Et toutefois ils ne purent prendre Timothée en ces lieux ; car n’ayant rien pu y achever, il s’en était retourné après avoir laissé en un certain lieu une très forte garnison. 19 Mais Dosithée et Sosipater, qui étaient chefs avec Machabée, tuèrent ceux qui avaient été laissés en garnison par Timothée, au nombre de dix mille hommes.

Note : II Macc. 12, 19 : Dosithée et Sosipater, lieutenants sous les ordres de Judas Machabée.

20 Cependant Machabée, ayant mis en ordre autour de lui six mille hommes, et les ayant disposés par cohortes, marcha contre Timothée, qui avait avec lui cent vingt mille hommes de pied et deux mille cinq cents cavaliers. 21 Or, l’arrivée de Judas ayant été connue, Timothée envoya devant lui les femmes et les enfants, et le reste du bagage dans une place forte qui est appelée Carnion; car elle était inexpugnable, et d’un accès difficile, à cause des défilés qui l’environnaient.

Note : II Macc. 12, 21 : Carnion, la même ville que Carnaïm (voir 1 Machabées, 5, vv. 26, 43).

22 Mais, lorsque la première cohorte de Judas eut paru, la crainte s’empara des ennemis par la présence du Dieu qui voit toutes choses; et ils furent mis en fuite l’un par l’autre, en sorte qu’ils étaient plutôt renversés par les leurs, et blessés par les coups de leurs glaives. 23 Or Judas les poursuivait vivement, punissant ces profanes, et il en tua trente mille. 24 Mais Timothée lui-même tomba au milieu des bandes de Dosithée et de Sosipater, et il les priait avec beaucoup d’instances de le laisser aller en vie, parce qu’il avait en son pouvoir beaucoup de pères et de frères de Juifs, à qui, par sa mort, il arriverait d’être déçus.

Note : II Macc. 12, 24 : Parce qu’il avait, etc. Timothée veut dire qu’ayant fiats prisonniers un grand nombre de pères et de frères des Juifs, ils seraient par sa mort trompés dans leur espérance de recouvrer la liberté.

25 Et lorsqu’il eut donné sa foi, qu’il les rendrait selon la convention, ils le laissèrent aller sans lui faire aucun mal à cause de la vie de leurs frères. 26 Or Judas marcha contre Carnion, où il tua vingt-cinq mille hommes,

27 Après la fuite et le carnage de ces ennemis, il fit avancer son armée vers Ephron, cité fortifiée, dans laquelle une grande multitude de diverses nations habitait; et de jeunes hommes vigoureux, se tenant devant les murs, combattaient courageusement ; or il y avait dans la cité beaucoup de machines et une provision d’armes de jet.

Note : II Macc. 12, 27 : Ephron. Voir 1 Machabées, 5, 46.

28 Mais, lorsqu’ils eurent invoqué le Tout-Puissant, qui par sa puissance brise les forces des ennemis, ils prirent la cité; et de ceux qui étaient dedans, ils tuèrent vingt-cinq mille hommes.

29 De là ils allèrent à la cité des Scythes, qui était éloignée de Jérusalem de six cents stades.

Note : II Macc. 12, 29 : La cité des Scythes ou Scythopolis, la même que Bethsan. Voir 1 Machabées, 5, 52.

30 Mais les Juifs qui étaient chez les Scythopolitains, ayant assuré qu’ils avaient été traités par eux avec bienveillance, même dans les temps de leur malheur; que les habitants de cette ville avaient agi avec modération envers eux; 31 Judas et les siens leur ayant rendu grâces, et les ayant exhortés à être encore dans la suite bienveillants envers leur nation, ils vinrent à Jérusalem, le jour solennel des semaines approchant.

Note : II Macc. 12, 31 : Le jour solennel des semaines, la Pentecôte, ainsi nommée, parce que, d’après les termes mêmes de la loi, elle se célébrait sept semaines complètes après Pâques (voir Lévitique, 23, 15-16).

32 Et après la Pentecôte, ils marchèrent contre Gorgias, préposé sur l’Idumée.

Note : II Macc. 12, 32 : Gorgias. Voir 1 Machabées, 3, 38.

33 Or Judas sortit avec trois mille hommes de pied, et quatre cents cavaliers. 34 Après qu’ils en furent venus aux mains, il arriva qu’un petit nombre de Juifs succombèrent. 35 Or un certain Dosithée, cavalier d’entre les Bacénores, homme brave, s’était emparé de Gorgias; et comme il le voulait prendre vivant, un certain cavalier d’entre les Thraces se jeta sur lui et lui coupa l’épaule; et ainsi Gorgias s’enfuit à Marésa.

Note : II Macc. 12, 35 : Marésa, ville de la tribu de Juda. Dosithée d’entre les Bacénores, différent du Dosithée des versets 19 et 24.

36 Mais, ceux qui étaient avec Esdrin combattant depuis longtemps et étant fatigués. Judas invoqua le Seigneur pour qu’il devînt leur aide et leur chef dans le combat ; 37 Commençant à chanter dans la langue de sa patrie, et poussant en l’air des cris avec des hymnes, il mit en fuite les soldats de Gorgias.

Note : II Macc. 12, 37 : La langue de sa patrie, l’araméen. Voir 2 Machabées, 7, 8.

38 Cependant Judas, son armée rassemblée, vint à la cité d’Odollam; et, comme le septième jour était arrivé, s’étant purifiés, selon la coutume, ils célébrèrent le sabbat dans le même lieu.

Note : II Macc. 12, 38 : Odollam, dans la partie méridionale de Juda.

39 Et le jour suivant. Judas vint avec les siens, afin d’enlever les corps des morts, et de les déposer avec leurs parents dans les sépulcres de leurs pères. 40 Or ils trouvèrent sous les tuniques des tués des offrandes faites aux idoles qui étaient à Jamnia, et que la loi interdit aux Juifs; il devint donc manifeste à tous que c’est pour ce motif qu’ils avaient succombé.

Note : II Macc. 12, 40 : Ils trouvèrent, etc. Il est probable que ces choses trouvées avaient été enlevées lors de l’expédition contre Jamnia (voir verset 8 et suivants). Que la loi, etc. Voir Deutéronome, 7, 25-26.

41 C’est pourquoi tous bénirent le juste jugement du Seigneur qui avait rendu manifestes les choses cachées. 42 Et ainsi, s’étant mis en prière, ils demandèrent au Seigneur que l’offense qui avait été commise fût livrée à l’oubli. Mais le très vaillant Judas exhortait le peuple à se conserver sans péché, voyant sous leurs yeux ce qui était arrivé à cause des péchés de ceux qui avaient été tués. 43 Et, une collecte ayant été faite, il envoya à Jérusalem douze mille drachmes d’argent, afin qu’un sacrifice fût offert pour les péchés des morts, pensant bien et religieusement touchant la résurrection

Note : II Macc. 12, 43 : La drachme valait environ quarante centimes. Afin qu’un sacrifice, etc. Cette fin du verset et les versets suivants prouvent incontestablement la résurrection des morts et l’existence du purgatoire. C’est pour cela que Luther a rangé les livres des Machabées parmi les apocryphes ; mais l’authenticité et la divinité de ces livres sont prouvées par des arguments aussi solides que l’autorité de tous les autres livres de la bible. Quant aux versets 43, 46 en particulier, nous croyons devoir dire, après D. Calmet : " On ne s’arrête point à réfuter l’imagination de Munster, qui a soupçonné ce passage d’avoir été ajouté en cet endroit ; tous les exemplaires grecs, latins et syriaques, tant imprimés, que manuscrits, le portent uniformément, comme la Vulgate, et les anciens Pères l’ont cité et connu, sans aucune variété, ni aucun doute. "

44 (Car s’il n’avait pas espéré que ceux qui avaient succombé devaient ressusciter, il lui aurait semblé superflu et vain de prier pour les morts); 45 Mais c’est parce qu’il considérait que ceux qui s’étaient endormis dans la piété recevraient une très grande grâce réservée pour eux. 46 Elle est donc sainte et salutaire la pensée de prier pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de leurs péchés.

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