Bible Glaire
Visitez le site vaticancatholique.com pour des informations cruciales sur la foi catholique traditionnelle.

Chapitre 20

1 Or Bénadad, roi de Syrie, assembla toute son armée, et trente-deux rois avec lui, des chevaux et des chars; puis montant, il combattait contre Samarie, et l’assiégeait. 2 Et envoyant dans la ville des messagers à Achab, roi d’Israël, 3 Il dit : Voici ce que dit Bénadad : Votre argent et votre or est à moi; vos femmes et vos enfants les meilleurs sont à moi. 4 Et le roi d’Israël lui répondit : Selon votre parole, ô roi mon seigneur, je suis à vous, moi et tout ce que j’ai. 5 Et revenant, les messagers dirent : Voici ce que dit Bénadad, qui nous a envoyés vers vous : Vous me donnerez votre argent, votre or, vos femmes et vos fils. 6 Demain donc, à cette même heure, j’enverrai mes serviteurs vers vous, et ils fouilleront votre maison et la maison de vos serviteurs, et tout ce qui leur plaira, ils le prendront en leurs mains et l’emporteront.

7 Mais le roi d’Israël appela tous les anciens du pays, et dit : Considérez et voyez qu’il nous tend un piège ; car il m’a envoyé pour mes femmes, pour mes fils, pour mon argent et mon or, et je n’ai pas refusé. 8 Tous les anciens et tout le peuple lui répondirent : Ne l’écoûtez point, et ne lui cédez point. 9 C’est pourquoi Achab répondit aux messagers de Bénadad : Dites à mon seigneur le roi : Tout ce que vous m’avez demandé, à moi votre serviteur, au commencement, je le ferai, mais, quant à ceci, je ne le puis faire. 10 Et, étant revenus, les messagers firent leur rapport à Bénadad, et Bénadad les envoya de nouveau, et dit : Que les dieux me fassent ceci, et qu’ils ajoutent cela, si la poussière de Samarie suffit pour remplir le creux de la main de tout le peuple qui me suit!

Note : III Rois 20, 10 : Que les dieux, etc. Voir Ruth, 1, 17.

11 Et répondant, le roi d’Israël dit : Dites-lui : Que celui qui a mis sa ceinture, ne se glorifie point comme celui qui l’a ôtée. 12 Or il arriva que lorsque Bénadad reçut cette réponse, il buvait, lui et les autres rois, dans leurs pavillons, et il dit à ses serviteurs : Investissez la ville. Et ils l’investirent.

13 Et voilà qu’un prophète, s’approchant d’Achab, roi d’Israël, lui dit : Voici ce que dit le Seigneur : Sans doute que tu as vu toute cette multitude innombrable? voilà que moi je la livrerai en ta main aujourd’hui, afin que tu saches que c’est moi qui suis le Seigneur. 14 Et Achab lui demanda : Par qui? Et il lui répondit : Voici ce que dit le Seigneur : Par les serviteurs des princes des provinces. Achab ajouta : Qui commencera le combat? Et le prophète répondit : Toi. 15 Achab fit donc la revue des serviteurs des princes des provinces, et il trouva le nombre de deux cent trente-deux; et après eux, il fit la revue du peuple de tous les enfants d’Israël, et il en trouva sept mille.

16 Et ils sortirent à midi. Cependant Bénadad buvait, ivre, dans son pavillon, et avec lui les trente-deux rois qui étaient venus à son secours. 17 Or les serviteurs des princes des provinces sortirent au premier rang. C’est pourquoi Bénadad envoya ; et on lui annonça, en disant : Ce sont des hommes sortis de Samarie. 18 Et lui répondit : Si c’est pour la paix qu’ils viennent, saisissez-les vivants ; si c’est pour combattre, prenez-les vivants. 19 Les serviteurs des princes des provinces sortirent donc, et le reste de l’armée suivait ; 20 Et chacun d’eux frappa celui qui venait contre lui ; alors les Syriens s’enfuirent, et Israël les poursuivit. Bénadad, roi de Syrie, s’enfuit aussi à cheval avec ses cavaliers.

21 Et même le roi d’Israël , étant sorti, frappa les chevaux et les chariots, et frappa la Syrie d’une grande plaie.

22 (Alors le prophète, s’approchant du roi d’Israël, lui dit : Allez, fortifiez-vous, sachez et voyez ce que vous devez faire ; car l’année suivante le roi de Syrie montera contre vous. )

Note : III Rois 20, 22 : Le prophète, dont il a été parlé au verset 13.

23 Mais les serviteurs du roi de Syrie lui dirent : Ce sont les dieux des montagnes, que leurs dieux, et c’est pourquoi ils nous ont vaincus ; il vaut donc mieux que nous combattions contre eux dans les plaines, et nous l’emporterons sur eux. 24 Vous donc, faites cette chose-ci : éloignez tous les rois de votre armée, et mettez des officiers en leur place ; 25 Rétablissez le nombre de ceux de vos soldats qui ont succombé, et autant de chevaux que les premiers chevaux, et autant de chariots que vous avez eu de chariots auparavant; et nous combattrons contre eux dans les plaines, et vous verrez que nous l’emporterons sur eux. Il crut leur conseil, et il fit ainsi. 26 Ainsi après qu’un an fut passé, Bénadad fit la revue des Syriens, et il monta à Aphec pour combattre contre Israël.

Note : III Rois 20, 26 : A Aphec. Il existait plusieurs Aphec en Palestine. Celui dont il est question ici était situé à l’est du Jourdain, sur la grande route de la Palestine à Damas, et son nom s’est probablement conservé dans l’el-Fik actuel, avec lequel on l’identifie communément. El-Fik est à peu de distance, à moins d’une heure de marche et vis-à-vis du milieu du lac de Tibériade à l’est, à l’endroit où commence l’ouadi et le ruisseau du même nom, qui se dirige à l’ouest vers le lac. Ce ruisseau est alimenté par trois sources, qui jaillissent d’un rocher. C’est autour de ce rocher qu’est bâti le village, en forme de croissant. Burckhardt l’a trouvé habité par deux cents familles. Cette localité a toujours été une station importante pour les caravanes. On remarque encore dans les alentours de grandes plantations d’oliviers. Sa situation, ses sources d’eau vive et les arbres des environs nous expliquent comment les armées, de même que les voyageurs, y fixaient volontiers leur camp.

27 Les enfants d’Israël furent aussi passés en revue; et, des vivres pris, ils partirent de leur côté, et campèrent vis-à-vis deux, comme deux petits troupeaux de chèvres, au lieu que les Syriens couvraient toute la terre.

28 (Alors s’approchant, un homme de Dieu dit au roi d’Israël : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que les Syriens ont dit : C’est le Dieu des montagnes que le Seigneur, et il n’est pas le Dieu des vallées, je mettrai toute cette grande multitude en ta main, et vous saurez que c’est moi qui suis le Seigneur. )29 Or durant sept jours ceux-ci et ceux-là rangèrent les armées en bataille, l’une vis-à-vis de l’autre, mais au septième jour la bataille fut engagée, et les enfants d’Israël tuèrent, parmi les Syriens, cent mille hommes de pied en un seul jour. 30 Et ceux qui étaient restés s’enfuirent dans la ville d’Aphec, et le mur tomba sur vingt-sept mille hommes qui étaient restés. Quant à Bénadad, fuyant, il entra dans la ville, et se retira dans une chambre, qui était dans sa chambre ;

Note : III Rois 20, 30 : Dans une chambre, qui était dans sa chambre ; c’est-à-dire dans un cabinet très retiré.

31 Et ses serviteurs lui dirent: Voilà que nous avons ouï dire que les rois de la maison d’Israël sont cléments : mettons donc des sacs sur nos reins et des cordes à nos têtes, et sortons vers le roi d’Israël; peut-être qu’il sauvera nos âmes.

Note : III Rois 20, 31 : Des sacs. Voir 2 Rois, 3, 31. ― Des cordes à nos têtes. La coutume de se mettre des cordes à la tête ou au cou, dans les disgrâces, étaient anciennement commune parmi les Syriens, et même parmi les Egyptiens.

32 Ils ceignirent donc de sacs leurs reins, mirent des cordes à leurs têtes, vinrent vers le roi d’Israël, et lui dirent : Votre serviteur Bénadad dit : Je vous prie, que mon âme vive. Et lui répondit : S’il vit encore, il est mon frère. 33 Ce que les Syriens prirent pour un heureux présage ; et, se hâtant, ils saisirent cette parole de sa bouche et dirent : Bénadad est votre frère. Et il leur répondit : Allez, et amenez-le-moi. Bénadad sortit donc vers Achab, qui le fit monter sur son char. 34 Et Bénadad lui dit : Je vous rendrai les villes que mon père a prises à votre père ; et faites-vous des places publiques dans Damas, comme s’en fit mon père dans Samarie ; et moi, ainsi allié, je me retirerai d’auprès de vous. Achab fit donc alliance, et le laissa aller.

Note : III Rois 20, 34 : Dans Damas. Voir 3 Rois, 11, 24. ― Les places publiques qu’Achab demande à établir à Damas ne peuvent être que des emplacements de bazars, où les Israélites pussent s’établir pour faire le commerce.

35 Alors un certain homme d’entre les fils des prophètes dit à son compagnon avec la parole du Seigneur : Frappe-moi. Mais comme celui-ci ne voulut pas le frapper,

Note : III Rois 20, 35 : Les fils des prophètes ; c’est-à-dire les disciples des prophètes. ― Avec la parole du Seigneur. Voir 3 Rois, 13, 1. ― Frappe-moi. Le prophète voulait paraître blessé devant Achab, afin de l’intéresser davantage par cette action symbolique, et de tirer plus facilement de sa bouche la confession de sa faute et sa propre condamnation.

36 Il lui dit : Parce que tu n’as pas voulu écouter la voix du Seigneur, tu t’éloigneras de moi, et le lion te tuera. Lorsqu’il fut un peu éloigné de lui, le lion le trouva et le tua.

Note : III Rois 20, 36 : Le lion. C’est un lion connu, puisque le texte hébreu emploie l’article déterminatif ; probablement celui dont il a été déjà question à 3 Rois, 13, vv. 24, 26-28. Cette punition semble bien sévère ; mais n’est-elle pas suffisamment justifiée par le refus formel de ce prophète d’obéir à ce qu’il savait parfaitement être la volonté de Dieu ?

37 Mais rencontrant aussi un autre homme, il lui dit : Frappe-moi. Cet homme le frappa et le blessa. 38 Le prophète s’en alla donc, et vint à la rencontre du roi dans la voie, et il changea, en y répandant de la poussière, son visage et ses yeux. 39 Et lorsque le roi fut passé, il cria après lui, et dit : Votre serviteur est sorti pour combattre de près, et, comme un homme s’est enfui, quelqu’un me l’a amené, et a dit : Garde cet homme ; et, s’il s’échappe, ton âme sera pour son âme, ou tu pèseras un talent d’argent.

Note : III Rois 20, 39 : Ton âme, etc. ; ta vie répondra pour la sienne. ― Tu pèseras un talent d’argent, 8 500 francs (en 1 900 ? ). Il est dit, tu pèseras, dans le sens de : tu paieras, parce que l’argent n’étant pas monnayé, on le pesait.

40 Mais tandis que moi, troublé, je me tournais ici et là, il a subitement disparu. Et le roi d’Israël lui dit : C’est ton jugement que toi-même tu as prononcé. 41 Mais lui aussitôt essuya la poussière de son visage, et le roi d’Israël reconnut qu’il était du nombre des prophètes. 42 Il dit au roi : Voici ce que dit le Seigneur : Parce que tu as laissé échapper de ta main un homme digne de mort, ta vie sera pour sa vie, et ton peuple pour son peuple.

Note : III Rois 20, 42 : Voir 3 Rois, 22, 35. ― Un homme digne de mort ; c’est-à-dire Bénadad.

43 Le roi d’Israël retourna donc en sa maison, dédaignant d’entendre, et, plein de fureur, il vint dans Samarie.

0%