Chapitre 5
1 Or. les Philistins prirent l’arche de Dieu, et la transportèrent de la pierre du Secours à Azot.
Note : I Rois 5, 1 : De la pierre du Secours, Aben-Ezer. Voir 1 Rois, 4, 1. Azot, une des cinq grandes villes des Philistins, dans la plaine de la Séphéla, au nord d’Ascalon.
2 Ainsi les Philistins prirent l’arche de Dieu, et ils la portèrent dans le temple de Dagon, et la placèrent auprès de Dagon.
Note : I Rois 5, 2 : Dagon, est un diminutif du mot hébreu dâg, poisson. On ne sait ni quel dieu les Philistins adoraient sous ce nom, ni quelle était sa forme, l’Ecriture n’étant pas explicite à cet égard. Seulement, Diodore de Sicile, (l. II, c. IV) dit qu’à Ascalon, ville célèbre des Philistins, on adorait la déesse Derketo sous la figure d’une femme qui avait tout le bas d’un poisson. ― Nous connaissons maintenant par divers monuments figurés de l’antiquité la forme sous laquelle était représenté Dagon : il était homme par la partie supérieure et poisson par la partie inférieure.
3 Et lorsque les Azotiens se furent levés le lendemain au point du jour, voilà que Dagon gisait renversé contre terre devant l’arche du Seigneur; et ils prirent Dagon, et le rétablirent à sa place. 4 Et de nouveau se levant de matin le jour suivant, ils trouvèrent Dagon gisant sur sa face contre terre, devant l’arche du Seigneur; mais la tête de Dagon et les deux paumes de ses mains coupées étaient sur le seuil de la porte, 5 Et le tronc seul de Dagon était demeuré à sa place. Pour ce motif, les prêtres de Dagon et tous ceux qui entrent dans son temple, ne mettent pas le pied sur le seuil de la porte de Dagon à Azot jusqu’au présent jour.
6 Or, la main du Seigneur s’appesantit sur les Azotiens, et il les désola; et il frappa Azot et ses confins à la partie la plus secrète du corps. Et les villages et les champs au milieu de cette contrée fourmillèrent de rats qui naquirent, et la confusion causée par une grande mortalité régna dans la ville.
Note : I Rois 5, 6 : Voir Psaumes, 77, 66. ― Il frappa, etc. On croit communément que le mal dont Dieu frappa les Philistins, ce furent les hémorroïdes. ― Fourmillèrent de rats. Le rat des champs à courte queue, comme il est appelé par les naturalistes, est très commun dans toute l’Asie occidentale. Il se propage très abondamment, malgré tous les ennemis acharnés à le détruire. Cependant le nombre n’en diminue pas. On le voit dans toutes les terres cultivées, courant à travers champs, et emportant le grain afin de l’emmagasiner pour l’hiver. Cet animal est susceptible de se multiplier en si grande quantité qu’il peut nuire quelquefois sensiblement aux récoltes ; aussi ses ravages sont-ils généralement redoutés.
7 Cependant les hommes d’Azot voyant une plaie de cette sorte, dirent : Que l’arche du Dieu d’Israël ne demeure pas chez nous, parce que sa main pèse sur nous et sur Dagon notre Dieu. 8 Et ils envoyèrent chercher, et rassemblèrent tous les satrapes des Philistins auprès d’eux, et dirent : Que ferons-nous de l’arche du Dieu d’Israël? Et les Géthéens répondirent : Que l’arche du Dieu d’Israël soit conduite autour du pays. Et ils conduisirent l’arche du Dieu d’Israël autour du pays. 9 Or, eux la conduisant ainsi, la main du Seigneur faisait dans chaque cité un très grand carnage, et il frappait les hommes de chacune de ces villes, depuis le petit jusqu’au grand, et leurs intestins sortant, se pourrissaient. Aussi les Géthéens tinrent conseil et se firent des sièges de peaux.
10 Ils envoyèrent donc l’arche de Dieu à Accaron. Et lorsque l’arche de Dieu fut venue à Accaron, les Accaronites s’écrièrent, disant : Ils nous ont amené l’arche du Dieu d’Israël, pour qu’elle nous tue, nous et notre peuple.
Note : I Rois 5, 10 : Accaron, l’une des cinq grandes villes des Philistins.
11 C’est pourquoi ils envoyèrent chercher et rassemblèrent tous les satrapes des Philistins, qui dirent : Renvoyez l’arche du Dieu d’Israël, et qu’elle retourne en son lieu, et qu’elle ne nous tue pas avec notre peuple.
Note : I Rois 5, 11 : Les satrapes des Philistins, leurs chefs, dont le vrai titre était seranim.
12 Car la frayeur de la mort se répandait dans chaque ville, et la main de Dieu devenait extrêmement pesante ; les hommes aussi, qui n’étaient pas morts, étaient frappés à la partie la plus secrète du corps; et le cri lamentable de chaque cité montait jusqu’au ciel.