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Chapitre 1

1 Il y eut un homme de Ramathaïmsophim, de la montagne d’Ephraïm, et son nom était Elcana, fils de Jéroam, fils d’Eliu, fils de Thohu, fils de Suph : il était Ephrathéen ;

Note : I Rois 1, 1 : Ephrathéen ; ou de la tribu d’Ephraïm, mais par le domicile seulement, car par la naissance, il était de la tribu de Lévi. Comparer à Ruth, 1, 17. ― Ramathaïm-Sophim que l’on identifie avec Neby-Samouil, au nord de Jérusalem.

2 Et il avait deux femmes; le nom d’une était Anne, et le nom de la seconde Phénenna. Or Phénenna eut des fils, mais Anne n’avait pas d’enfants.

Note : I Rois 1, 2 : Il avait deux femmes ; ce que la loi tolérait alors pour éviter de plus grands maux.

3 Et cet homme montait de sa ville aux jours prescrits, pour adorer et sacrifier au Seigneur des armées à Silo. Or il y avait là les deux fils d’Héli, Ophni et Phinéès, prêtres du Seigneur.

Note : I Rois 1, 3 : Les jours prescrits, ou fixés, déterminés ; c’est-à-dire les jours consacrés aux trois grandes solennités de l’année, Pâques, Pentecôte et la fête des Tabernacles. ― Le Tabernacle était à Silo depuis le temps de Josué. Voir Josué, 18, 1. ― Silo. Voir Josué, 18, 1.

4 Vint donc le jour, et Elcana offrit un sacrifice, et il donna des portions à Phénenna, sa femme, et à tous ses fils et à ses filles; 5 Mais à Anne il donna une seule portion avec tristesse, parce qu’il chérissait Anne. Or, le Seigneur l’avait frappée de stérilité. 6 Sa rivale l’affligeait aussi et la tourmentait violemment, au point de lui reprocher que le Seigneur l’avait frappée de stérilité. 7 C’est ainsi qu’elle faisait chaque année, lorsque, le temps revenant, ils montaient au temple du Seigneur, et c’est ainsi qu’elle la provoquait. Or, Anne pleurait et ne prenait pas de nourriture.

Note : I Rois 1, 7 : Au temple, ou Tabernacle.

8 Elcana, son mari, lui dit donc : Anne, pourquoi pleures-tu? d où vient que tu ne manges pas? et pour quel motif ton coeur est-il affligé? Est-ce que moi je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils?

9 Mais Anne se leva après qu’elle eut mangé et bu à Silo. Et, Héli, le prêtre, étant assis sur son siège devant la porte du temple du Seigneur, 10 Anne, qui avait le coeur dans l’amertume, adressa des prières au Seigneur, pleurant abondamment, 11 Et elle voua un voeu, disant: Seigneur des armées, si abaissant votre regard, vous voyez l’affliction de votre servante, si vous vous souvenez de moi ; si vous n’avez pas oublié votre servante, et que vous donniez à votre esclave un enfant mâle, je le donnerai au Seigneur pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne montera jamais sur sa tête. 12 Or, il arriva, que, comme elle multipliait ses prières devant le Seigneur, Héli observait sa bouche. 13 Mais Anne parlait en son coeur, ses lèvres seules étaient en mouvement, et sa voix n’était pas du tout entendue. Héli donc la jugea ivre, 14 Et il lui dit : Jusqu’à quand seras-tu ivre? Laisse reposer quelque temps le vin qui t’enivre. 15 Anne répondant : Nullement, dit-elle, mon seigneur; car je suis une femme très malheureuse; le vin et tout ce qui peut enivrer, je n’en ai pas bu ; mais j’ai répandu mon âme en la présence du Seigneur. 16 Ne prenez pas votre servante pour une des filles de Bélial ; parce que c’est dans l’excès de ma douleur et de mon affliction que j’ai parlé jusqu’à présent.

Note : I Rois 1, 16 : Bélial. Voir Deutéronome, 13, 13.

17 Alors Héli lui répliqua : Va en paix, et que le Dieu d’Israël t’accorde la demande que tu lui as faite. 18 Et Anne répondit : Plût à Dieu que votre servante trouvât grâce à vos yeux! Et la femme s’en alla en son chemin; elle mangea, et ses traits n’éprouvèrent plus aucun changement. 19 Après cela, ils se levèrent le matin, et ils adorèrent devant le Seigneur; puis ils s’en retournèrent et vinrent dans leur maison à Ramatha. Or, Elcana connut Anne sa femme, et le Seigneur se souvint d’elle.

Note : I Rois 1, 19 : Ramatha, la même ville que Ramathaïm-Sophim.

20 Et, il arriva qu’après une révolution de jours, Anne conçut, puis enfanta un fils , et elle lui donna le nom de Samuel, parce qu’elle l’avait demandé au Seigneur.

Note : I Rois 1, 20 : Une révolution, etc. ; littéralement un cercle de jours ; c’est-à-dire, selon nous, une année. Il est incontestable que le mot jour, mis au pluriel, se prend quelquefois en hébreu pour une année.

21 Or, Elcana, son mari, monta au temple, ainsi que toute sa maison, pour immoler au Seigneur l’hostie solennelle, et s’acquitter de son voeu ; 22 Mais Anne n’y monta point ; car elle dit à son mari : Je n’irai pas, jusqu’à ce que l’enfant soit sevré, et que je le conduise, afin qu’il paraisse en la présence du Seigneur, et qu’il y demeure perpétuellement. 23 Et Elcana, son mari, lui répondit : Fais ce qui le semble bon, et demeure jusqu’à ce que tu le sèvres ; et je prie pour que le Seigneur accomplisse sa parole. Sa femme demeura donc, et elle allaita son fils, jusqu’à ce qu’elle le sevrât.

24 Et elle l’amena avec elle, après qu’elle l’eut sevré, en prenant trois veaux, trois boisseaux de farine et une cruche de vin; ainsi elle l’amena dans la maison du Seigneur à Silo. Or, l’enfant était encore un tout petit enfant.

Note : I Rois 1, 24 : Trois veaux. La version grecque, et les Pères qui l’ont suivie, de même que le syriaque et l’arabe lisent un veau de trois ans; et dans la suite de ce chapitre on n’en voit qu’un d’immolé ; d’un autre côté l’Ecriture parle en plusieurs endroits d’animaux de trois ans qu’on choisissait pour les sacrifices. En somme il faudrait un bien léger changement dans le texte original pour obtenir ce sens.

25 Et ils immolèrent le veau, et présentèrent l’enfant à Héli. 26 Et Anne dit : Je vous conjure, mon seigneur, votre âme vit, seigneur! c’est moi qui suis cette femme qui me suis tenue devant vous ici, priant le Seigneur. 27 C’est pour cet enfant que j’ai prié, et le Seigneur m’a accordé ma demande que je lui ai faite.

Note : I Rois 1, 27 : C’est pour cet enfant, etc. ; c’est-à-dire c’est pour obtenir cet enfant, que j’ai prié.

28 C’est pour cela aussi que moi je l’ai donné au Seigneur, pour tous les jours pour lesquels il aura été donné au Seigneur. Ainsi ils adorèrent là le Seigneur, et Anne pria et dit :

Note : I Rois 1, 28 : Je l’ai donné au Seigneur, etc. Je viens de l’offrir au Seigneur avec le désir qu’il lui reste consacré pendant tout le temps pour lequel je le lui ai voué, pendant toute sa vie. Anne parle ainsi, parce que les enfants n’étaient pas tenus d’accomplir ces sortes de voeux faits par leurs parents.

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