Bible Glaire
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Chapitre 3

1 Or, après que Ruth fut retournée près de sa belle-mère, elle entendit d’elle : Ma fille, je chercherai pour toi du repos, et je pourvoirai à ce que bien t’arrive. 2 Ce Booz, aux jeunes filles duquel tu t’es jointe dans le champ, est notre parent; et cette nuit il vanne l’aire de l’orge.

Note : Rt. 3, 2 : Il vanne l’aire de l’orge ; pour il vanne l’orge de l’aire, ou dans l’aire. ― Quand on se reporte à la simplicité des moeurs de ces anciens temps, et que l’on examine sans prévention l’ensemble de ce récit, on est loin de le trouver scandaleux comme l’ont trouvé quelques incrédules, affectant une chasteté, qu’ils n’avaient peut-être pas dans le coeur.

3 Lave-toi donc, parfume-toi, revêts-toi de tes plus beaux habits, et descends dans l’aire : que cet homme ne te voie point, jusqu’à ce qu’il ait fini de manger et de boire. 4 Mais quand il ira dormir, remarque le lieu, où il dort; et tu viendras, et tu découvriras la couverture dont il est couvert du côté des pieds, puis tu te coucheras, et tu demeureras là; mais lui-même te dira ce que tu dois faire. 5 Ruth répondit : Tout ce que vous ordonnerez, je le ferai.

6 Elle descendit donc dans l’aire, et elle fit tout ce que sa belle-mère lui avait commandé. 7 Et lorsque Booz eut mangé et bu, et qu’il fut devenu plus gai, et qu’il fut allé dormir près du tas de gerbes, elle vint secrètement, et, la couverture écartée du côté des pieds, elle se coucha.

Note : Rt. 3, 7 : Et qu’il fut allé dormir près du tas de gerbes. Depuis le moment où le blé commence à être transporté sur l’aire jusqu’au jour où il en est enlevé, après avoir été battu et vanné, le propriétaire dort la nuit à côté de ses gerbes, dont quelques-unes lui servent de couche et le garantissent de la rosée de la nuit. Il est nécessaire de garder ainsi la récolte pour la garantir contre les voleurs, si l’aire n’est pas éloignée du village, ou pour la mettre à l’abri des ravages des sangliers, quand on est loin des lieux habités. Dans les parties montagneuses de la Palestine, les cerfs et les ours sont aussi à redouter pour les monceaux de blé. Sur les bords du Jourdain, les cultivateurs sont souvent obligés de couper les récoltes avant qu’elles soient entièrement mûres, pour les dérober aux Bédouins qui viennent du désert, s’emparent des grains, les chargent sur leurs chameaux ou leurs chevaux et les emportent.

8 Et voilà qu’au milieu même de la nuit cet homme fut effrayé et se troubla, lorsqu’il vit une femme couchée à ses pieds, 9 Et il lui dit : Qui es-tu ? Et elle lui répondit : Je suis Ruth, votre servante : étendez votre couverture sur votre servante, parce que vous êtes mon parent. 10 Et lui : Ma fille, dit-il, tu es bénie du Seigneur, et tu as surpassé la première miséricorde par la dernière, parce que tu n’as pas recherché les jeunes gens, pauvres ou riches.

Note : Rt. 3, 10 : La première miséricorde ; la bonté, la charité que tu as eue pour ton mari et ta belle-mère. ― La dernière ; le zèle que tu mets à faire revivre la mémoire et le nom de ton premier mari, en épousant un parent âgé préférablement à un jeune homme, que tu devrais naturellement rechercher étant jeune toi-même.

11 Ne crains donc point; mais tout ce que tu me diras, je le ferai pour toi ; car tout le peuple qui habite au dedans des portes de ma ville sait que tu es une femme de vertu. 12 Et je ne désavoue pas que je sois parent ; mais il y en a un autre plus proche que moi. 13 Repose-toi cette nuit, et le matin venu, s’il veut te retenir par le droit de parenté, c’est une bonne chose ; mais s’il ne veut pas, moi, sans aucun doute, je te prendrai, le Seigneur vit ! Dors jusqu’au matin.

Note : Rt. 3, 13 : Le Seigneur vit ! Voir Juges, 8, 19.

14 C’est pourquoi elle dormit à ses pieds jusqu’à l’éloignement de la nuit. C’est pourquoi elle se leva avant que les hommes se reconnussent mutuellement, et Booz dit : Prends garde que personne ne sache que tu es venue ici. 15 Et de nouveau : Etends dit-il, ton manteau dont tu te couvres, et tiens-le de l’une et l’autre main. Et, Ruth l’étendant et le tenant, il mesura six boisseaux d’orge et les mit sur elle ; et elle, les portant, entra dans la ville,

16 Et vint vers sa belle-mère, qui lui dit : Qu’as-tu fait, ma fille? Et elle lui raconta tout ce que cet homme avait fait pour elle, ‘17 Et elle ajouta : Voici six boisseaux d’orge qu’il m’a donnés, et il a dit : Je ne veux pas que tu retournes les mains vides vers ta belle-mère. 18 Et Noémi dit : Attends, ma fille, jusqu’à ce que nous voyons quelle fin aura la chose ; car cet homme n’aura point de repos qu’il n’ait accompli ce qu’il a dit.

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