Chapitre 24
1 Si un homme a pris une femme, et qu’il l’ait eue, et qu’elle n’ait pas trouvé grâce à ses yeux à cause de quelque défaut honteux, il écrira un acte de répudiation ; il le mettra dans la main de cette femme, et il la renverra de sa maison.
Note : Dr. 24, 1 : Voir Matthieu, 5, 31 ; 19, 7 ; Marc, 10, 4.
2 Et lorsque, sortie, elle aura épousé un autre mari, 3 Et que celui-ci aussi conçoive de l’aversion pour elle, lui donne un acte de répudiation, et la renvoie de sa maison, ou bien meure, 4 Le premier mari ne pourra pas la reprendre pour femme, parce quelle a été souillée, et qu’elle est devenue abominable devant le Seigneur : ne fais pas pécher la terre que le Seigneur ton Dieu t’a livrée pour la posséder.
5 Lorsqu’un homme aura pris une femme depuis peu, il n’ira point à la guerre, et aucune charge publique ne lui sera imposée, mais il s’occupera sans aucune faute dans sa maison, à se réjouir pendant une année avec sa femme.
6 Tu ne recevras point pour gage la meule de dessous et de dessus; parce que c’est l’âme de celui qui te l’offre.
Note : Dr. 24, 6 : L’âme ; le moyen d’existence. Littéralement : Parce que c’est son âme, sa vie qu’il t’a présentée. Selon cette construction de la Vulgate, il faut nécessairement sous-entendre : Celui qui t’a offert en gage la meule, etc. Nous avons déjà fait remarquer plus d’une fois les diverses acceptions du mot âme en hébreu. ― La meule de dessous et de dessus. Les Hébreux, en quittant l’Egypte, avaient emporté avec eux dans le désert, comme un objet indispensable, des moulins à bras, dont ils se servaient en même temps que de mortiers. Voir Nombres, 11, 8. Comme il n’existait pas chez les Orientaux de moulins publics ni de boulangers, chaque famille devait avoir un moulin à bras, et comme on faisait cuire chaque jour le pain de la journée, il fallait moudre ainsi chaque jour le grain nécessaire. Aussi le Deutéronome avait-il défendu de prendre les moulins en gage, de peur que ceux qui seraient privés de cet objet de première nécessité ne fussent exposés à mourir de faim. Le moulin à bras se compose de deux meules superposées, dont la meule supérieure est mise en mouvement, par une ou deux femmes, au moyen d’une poignée. Cette poignée est droite. Elle est placée à un bord de la pierre supérieure qu’elle sert à faire tourner sur la meule inférieure. La meule supérieure est appelée en arabe rekkab, « le cavalier », comme l’appelaient autrefois les Hébreux. Elle est percée au milieu d’un trou, dans lequel entre une tige de fer, fixée solidement à la pierre qui repose sur le sol. On jette le grain par le trou, à mesure qu’il est nécessaire. La meule supérieure est concave dans la partie qui s’adapte à la meule inférieure, laquelle, au contraire, est convexe. Celle-ci est posée sur le sol. Toutes les deux sont de forme ronde. Aujourd’hui, en Palestine, elles sont ordinairement l’une et l’autre en lave poreuse du Hauran. Cette pierre est préférée, à cause de sa légèreté qui rend le travail moins pénible. Quelquefois la meule inférieure est en matière plus dure. Le blé, grossièrement moulu, sort d’entre les deux pierres et tombe sur la toile au-dessus de laquelle le moulin est placé.
7 Si un homme est surpris embauchant son frère d’entre les enfants d’Israël, et que, celui-ci vendu, il ait reçu le prix, il sera mis à mort, et tu ôteras le mal d’au milieu de toi.
8 Evite soigneusement de contracter la plaie de la lèpre; mais tu feras tout ce que t’enseigneront les prêtres de la race lévitique, selon que je leur ai prescrit, et accomplis-le exactement. 9 Souvenez-vous de ce qu’a fait le Seigneur votre Dieu à Marie dans le chemin, lorsque vous sortiez de l’Egypte.
Note : Dr. 24, 9 : Voir Nombres, 12, 10.
10 Lorsque tu redemanderas à ton prochain quelque chose, qu’il te doit, tu n’entreras point dans sa maison, pour emporter un gage, 11 Mais tu te tiendras dehors, et c’est lui qui t’apportera ce qu’il aura.
Note : Dr. 24, 11 : Voir Exode, 22, 26.
12 Que s’il est pauvre, le gage ne passera pas la nuit chez toi; 13 Mais tu le lui rendras aussitôt avant le coucher du soleil, afin que dormant dans son vêtement, il te bénisse, et que tu aies pour toi la justice devant le Seigneur ton Dieu.
Note : Dr. 24, 13 : Son vêtement. Ce vêtement est le manteau dont les Orientaux se servent la nuit comme de couverture.
14 Tu ne nieras point le salaire de l’indigent et du pauvre , qu’il soit ton frère, ou un étranger qui demeure avec toi dans ta terre et au dedans de tes portes ;
Note : Dr. 24, 14 : Voir Lévitique, 19, 13 ; Tobie, 4, 15. ― De tes portes ; hébraïsme, pour de ta ville.
15 Mais tu lui rendras le jour même le prix de son travail avant le coucher du soleil, parce qu’il est pauvre, et que c’est par là qu’il sustente son âme, afin qu’il ne crie pas contre toi au Seigneur, et qu’il ne te soit pas imputé à péché.
16 Des pères ne seront pas mis à mort pour des enfants, ni des enfants pour des pères ; mais chacun mourra pour son péché.
Note : Dr. 24, 16 : Voir 4 Rois, 14, 6 ; 2 Paralipomènes, 25, 4 ; Ezéchiel, 18, 20.
17 Tu ne pervertiras point le jugement d’un étranger et d’un orphelin; et tu n’ôteras point, pour gage, à la veuve son vêtement. 18 Souviens-toi que tu as servi en Egypte, et que le Seigneur ton Dieu t’a retiré de là. C’est pourquoi voici ce que je t’ordonne de faire :
19 Quand tu moissonneras les grains dans ton champ, et que par oubli tu auras laissé une gerbe, tu ne retourneras point pour la prendre ; mais tu la laisseras emporter par l’étranger, l’orphelin et la veuve, afin que le Seigneur ton Dieu te bénisse dans toutes les oeuvres de tes mains. 20 Si tu recueilles les fruits des oliviers, tu ne retourneras point pour recueillir tout ce qui sera resté sur les arbres ; mais tu le laisseras à l’étranger, à l’orphelin et à la veuve. 21 Si tu vendanges ta vigne, tu ne recueilleras point les grappes de raisins restantes ; mais qu’elles soient laissées pour l’usage de l’étranger, de l’orphelin et de la veuve. 22 Souviens-toi que toi aussi, tu as servi en Egypte, et c’est pour cela que je t’ordonne de faire ces choses.